Les connes

Le 28/01/2007
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par Invisible
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Thèmes / Obscur / Autres
Ce texte a été pêché dans la poubelle, donc il ne faut pas s'attendre à grand-chose en termes de qualité, même son auteur le renie. Et pourtant c'est pas dégueu : c'est bien écrit, féroce et ça pose un contrepoint théorique intéressant à la théorie de la Saint-Con : peut-on tuer les cons juste parce qu'ils sont cons ?
Elles suintaient la connerie et l'arrogance par tous les pores de leur peau. Elles parlaient à voix haute. Des gens les regardaient visiblement genés, et elles se foutaient d'eux. Ils n'étaient pas normaux, eux qui essayaient de suivre.
C'est à cet instant que je me suis demandé si je voulais sincèrement les tuer.
J'avais l'impression que ce ne pourrait être qu'un bienfait tellement ce qu'elles dégageaient concentrait tout ce qu'un humain pouvait avoir de minable.
Elles n'arrivaient pas à suivre, ne comprenaient pas des mots qu'employait la prof et les répétaient en riant. Elles ne faisaient que préparer les raisons de leur futur échec. Ce serait une fois encore de la faute des autres. Mais la perspective de les voir devant le tableau d'affichage des résultats pleines d'amertume et d'imcompréhension ne me suffisait pas, il m'en fallait plus. Ces salopes devaient souffrir.
C'était écrit, il fallait que je les tue.
Avant j'arrivais à canaliser les pulsions, je pensais qu'au fond la violence c'était mal et que je ne devais pas y prendre part. Mais ce jour là, j'étais persuadé d'avoir rencontré des gens qui méritaient de mourir. Il n'y avait absolument rien de beau en elles, rien que de la vulgarité et de la crétinerie autosatisfaite. Une infinie laideur intérieure.
Je laissais la haine m'envahir tout le cours durant, elles paieraient chaque mot que je n'entendrais pas à cause de leurs insipides bavardage. Chaque phrase imcomplète, chaque tournure foireuse, elles les rensentiraient au fond de leurs entrailles.
Je savais au fond de moi que je pourrai le faire sans aucune culpabilité tellement le meurtre me paraissait évident à cet instant. Mieux, je serai fier de moi. Peut-être même heureux pour la première fois de ma vie.
Je visualisais ce que je leur ferai. Au début, ça ressemblait à un mauvais film d'horreur, ça ne me convenais pas. C'était mes pulsions, ma haine, mon oeuvre. Quelque chose de personnel. Tout devait venir de moi.
Chacun de leurs éclats de rire scellait un peu plus leur sort.
Leurs visages, certainement bloqués depuis des années dans cette expression bovine de la pétasse moyenne, connaitraient la terreur. Pas la terreur de ne pas pouvoir rentrer en boite parce qu'il n'y a plus de place, pas la terreur d'être à court de fond de teint dans un embouteillage ; celle qui déforme le visage, et qui restera graveé à jamais sur leurs faces de putes, celle que leurs familles venant identifier les corps garderont comme ultime souvenir de leurs immondes progénitures.

Puis le cours se finit. Je ne mis à exécution aucun de mes projets, parceque je suis quelqu'un de raisonnable dans le fond, bridé comme il faut. Alors elles partirent de leur côté, satisfaites, et moi insatisfait.