LA ZONE -

Surf à Babylone (part2)

Le 01/12/2007
par Mano
[illustration] 10 Déconade

    Rim’K tente de calmer Vlad.
-”Lache l’affaire ! Putain, Vlad, lache l’affaire ...”
-”J’te bute, enfoiré. Ta race je la défonce ...J’t’arrache la tête si tu nous file pas plus ! T’as compris, enculé ... J’te bute !
    Anja intervient la caméra à la main :
-”Ça ferait un super film à vendre, ça ! T’exiterais ça, hein ? ‘spèce d’enculé ! Un bon petit film qu’un gros lard comme toi en train de se faire défoncer par ce beau mec, hein ? J’suis sûr qu’on pourrait trouver quelqu’un pour l’acheter ! Que du vrai, du vécu ! Comme t’aimes ... Vas-y Vlad, montre lui comment c’est bon ta bite dans la bouche ... Vas-y, putain !”
    Rim-K s’interpose.
-”Doucement, Vlad ... fait pas de connerie ... doucement ...”
-”Vous allez le regretter, vous allez voir ! Ah, vous allez voir bande de merdeux !”
    Rim-K, se retournant :
-”Mais ferme ta gueule le gros ! T’as pas compris qu’il va te buter si tu l’ouvres, t’as pas compris ça ! Putain mais t’es trop con !”
-”Vas-y Vlad, je filme ... Casse-toi Rim-K, laisse le finir ce gros tas, vas-y mon frère, arrache lui la bite ! Vas-y, putain !”
    Vlad, rouge, veines du cou gonflées, projette Rim-K hors de son chemin, celui-ci finit sa course dans une pile de cartons en gueulant de surprise. Le gros recule les mains en avant.
-”OK ! Cool ... Cool ! On va discuter ... je raque ... le film est vraiment b ... !”
    Vlad plonge, ses doigts déchirent un pan de la chemise à fleurs de l’obèse avant de s’enfoncer dans les bourrelets de son ventre. D’un mouvement puissant il projette le gros à terre. Anja, très exitée, l’encourage, bondissant autour d’eux, la caméra à bout de bras comme un flingue.
-”Bute-le, fréro ! Vas-y bute-le !”
    Le gros se débat en couinant comme un goret. Par terre sur le dos il ne peut rien contre les mains de Vlad qui lui broient le bas du ventre. De sa main libre Anja se touche l’entre-jambe en appellant Rim-K. Celui-ci se rélève un peu sonné, l’oeil coiffé d’un oeuf de pigeon.
-”Putain ...”
    Vlad est assis sur le gros dont les sphinctères commencent à donner des signes de faiblesse. Avec ses genoux il immobilise les bras de sa proie tandis que ses poings font massues sur la tête jouflue dont les arcades explosent en jets de sang.
-”Espèce d’enculé ! ... t’as trop voulu ... t’as trop voulu ! En voilà encore ! Tu dis plus rien maintenant ... hein ? Fais moins le fier ...”
    Anja, les seins à l’air, la combinaison cam’ ouverte encourage :
-”Ouais, Vlad, fais lui péter les dents qu’on entende comment ça craque ... humph ... Crac ! Crac, crac ... humph ...”
    Le gros ne bouge plus mais il respire toujours, de petites goulées douloureuses entrecoupées de crachats de sang. De temps à autre Vlad lui met une baffe qui résonne comme un steak sur l’étal du boucher, de sa main gauche il branle son sexe avec l’intention évidente d’envoyer une giclée sur la gueule ensanglantée. Anja, sa combinaison aux chevilles, gémit pendant que Rim-K la pénétre en lui pétrissant les seins.
    La caméra continue de tourner. Anja tente de rester concentrée sur l’écran en cristaux liquides qui fait office de viseur. L’autofocus de la machine alterne les passages nets et les larges mouvements flous, sans contrôle, au grès des leurs mouvements. Elle va et vient du gros gémissant à son sexe pénétré en gros plan. Vlad éjacule en hurlant. Hors de lui, il défèque ensuite sur le ventre de l’homme avant de lui fracasser un magnétoscope sur la tête.
-”Pour la route, gros !”
    Pendant ce temps, Rim-K et Anja se sont concentrés sur leur jouissance, fermant les yeux, s’embrassants follement. La caméra, tombée à terre, focalise sur un coin de plafond blanc.


11 Escargots

    Blanc, canalisation béton. Vlad et Rim-K sont dans un terrain vague pas très loin de chez-eux. Ils se baladent au milieu de débris industriels qui étouffent toutes velléités de végétation trop fournie. A l’arrêt devant un buisson un peu plus important que les autres Vlad s’esclame :
-”Eh, Rim-K, viens voir ça, c’est trop mortel ! Putain j’te jure c’est trop mortel ... R’garde comme y s’trainent ... Et çui là ... il tient à l’envers ! En vérité ça doit être trop top d’avoir sa maison comme ça sur le dos ! Trop top !”
-”Ben quoi, t’as jamais vu d’escargots ?”
-”Putain, r’garde comme y rentre les antennes quand tu touches ... C’est trop top ! Eh, r’garde ... ih-ih ... r’garde ! ih-ih ... ça colle aux doigts, ç’te truc. Trop top !”
-”Si on faisait une course ... hein ?”
-”Ouais, ouais ... trop top ! Trop top ! ih-ih”
    Les deux attrapent quelques bestioles et les posent sur un coin de dalle en béton. Vlad rigole en roulant un autre pétard, celui qu’ils fumaient venant de s’éteindre, tandis que Rim-K s’occupe à faire les équipes : un coup de bombe verte sur les siens, de bombe rouge sur ceux de Vlad.
    Un peu plus tard, accroupies à côté de l’escargodrome, se faisant passer le pétard tout en encourageant leurs coursiers, les deux se marrent. Cependant, devant la lenteur des bêtes et leur manque évident de bonne volonté, leur ardeur retombe rapidement. Rim-K se détache de plus en plus de la course car les siens sont loin derrière quand soudain lui vient une idée :
-”J’suis sûr qu’Anja elle aimerait ça sur la chatte, sûr ...”
    Vlad qui encourageait mollement Red Devil, son favori, est surpris. Rim-K réenchérie :
-”Si, si, j’t’assure ...”
-”T’es con, toi ... t’aimerais ça sur ta bite toi, peut-être ... hein ?”
-”Putain, j’te parie que moi, je m’le fout sur la teub ...”
-”T’es ouf ! J’suis sûr qu’c’est froid !”
- “J’te parie !”
-” Bon ... et qu’est-ce qu’tu paris ?”
-”Si j’le fais, tu le manges !”
-”Vas mourir !”
    Vlad se relève d’un coup.
-”OK ! OK ! J’ai une autre idée de pari : on l’fout dans la chatte d’Anja, bien enfoncé, et on chronomètre le temps qu’il met pour sortir ... ”
    Vlad, surpris :
-”T’es trop con, toi ... ih-ih ... n’empêche ... j’suis sûr qu’il sort d’abord une antenne ... ih-ih ... Trop top ! T’imagines ? Une antenne hors de sa chatte ... ih ih ...”
-”T’es trop con ! Une antenne, eh-eh !”
    Les deux partent dans de grands éclats de rire qu’ils ne cherchent pas à réprimer. Vlad est le premier à retrouver un peu de calme.
-”Après tout, moi je m’en fout , tu vois avec elle ... ih-ih ... et si elle veut bien, moi ... je filme ! ih-ih ... une antenne ! ih-ih ... Peut-être bien que comme ça on pourra même vendre une K7 de plus ... ih-ih ... chattator la mutante !”
-”Putain, la ramène pas avec les K7 ! Pas pour l’instant ! On a pas trop intérêt à s’faire remarquer là d’ssus, hein ? Surtout toi ... Tiens, file moi plutôt le pét’ ... eh-eh ... chattator la mutante ... trop drôle ...”
-”Bon, alors, qu’est-ce qu’on fait ?”
-”On lache l’affaire et on s’rentre, il commence à cailler!”
-”Putain, tu fais chier, la course est pas finie. C’est toujours pareil quand j’gagne faut qu’t’arrêtes !”
-”Ça va, ça va ...”


12 Sueurs

    Le quartier d’affaires est loin vers le sud, il surplombe la réserve d’eau municipale, une énorme retenue artificielle d’une trentaine de kilomètres de long sur une demi douzaine de large. Planté d’inombrables buldings, c’est là que se trouvent les parkings les plus intéressants de la ville.
    Cette fois-ci ce n’est pas pour s’offrir une descente qu’ils viennent mais pour acheter deux calibres. Marcello les a assuré qu’il n’y aurait pas d’embrouilles, que son contact, un copain recyclé dans le gardiennage qu’il connait depuis son passage dans les forces armées, est propre ; qu’il ne cherche qu’à se débarrasser d’un vieux lot et qu’il ne fera pas de vagues. Cependant, le fait de ne pas le connaître personnelement les rend nerveux.
    C’est le mot gardien qui les trouble le plus, gardien dans le quartier d’affaires qui plus est ! D’habitude, leurs relations avec ce genre d’individus ne sont pas au beau fixe et ils craignent que celui-ci les reconnaisse et les dénonce. Pourtant, que Marcello soit à l’origine du contact et leur envie pressante de se procurer des armes font qu’ils ont accepté l’affaire.
    Ils ont décidé de se munir de flingues après l’épisode du gros vendeur de K7, persuadés qu’ils seront plus en sécurité armés car le gros risque d’avoir la revanche sévère. Le milieu des acheteurs de pornos amateurs n’est pas si grand pour que l’affaire ne s’ébruite pas et ils veulent être en mesure de répliquer en cas de coup dur.
    C’est la première fois qu’ils commettent un acte pour lequel ils risquent d’être activement recherchés et la pression est montée d’un cran au dessus de leurs têtes. Leurs trafics habituels, ou le fait d’être des mineurs sans domicile connu, ne leur faisaient courir jusqu’à présent que des risques minimes dont le plus grand à leurs yeux était d’être séparés.
    Maintenant les données ne sont plus les même : ils ont franchi un pas sans s’en appercevoir et, passé l’excitation de l’instant, ils ont commencé à réfléchir pour trouver des solutions de replis. Solutions d’autant plus urgentes que le gros est un de leurs meilleurs clients et que les revenus issus de ses achats risqueront bientôt de leur manquer.
    La transaction doit avoir lieu sur un des decks servant d’embarcadère aux navettes qui déservent l’île Bleue. Une plate-forme gigantesque construite sur le sommet d’une coline immergée située à quelques centaines de mètres de la rive et qui accueille la crème des restaurants, boites de nuit, casinos et hôtels de la ville.
    Un choix qui ne leur plait pas car, même s’ils ont déjà effectué aux beaux jours des raids le long du lac, ils ne se sont jamais sentis à l’aise dans ces parages très surveillés. Ils sont d’autant plus aux aguets qu’au bout d’une jetée les possibilités de fuites sont très réduites.
    Le mouvement est incessant autour d’eux, hôtesses d’accueil, vigiles, receptionnistes, bagagistes, serveurs, coursiers et femmes de chambres, les employés des établissements de l’île, et ils ont l’impression de faire tâche. Cependant, le vendeur a insisté, décrivant l’endroit comme sûr.
    Les navettes sont rarement utilisés par les clients des établissements de l’île qui préfèrent les hélicoptères qui permettent de traverser plus rapidement le lac et d’atteindre directement les sommets des buildings du quartier d’affaires ou les villas du quartier nord. Une stratégie coûteuse qui offre, en plus de celui de la vitesse, l’immense avantage d’isoler les passagers de la masse et de leur éviter les tracas et les dangers des déplacements au sol.
    Sur le même principe certains groupes d’immeubles ont été reliées entre-eux par des galeries aériennes qui permettent de ne pas descendre dans les rues. Ont y trouve de tout, du coiffeur au restaurant en passant par les cinémas. L’accès à ces zones est hautement surveillé car elles sont sous le régime de la propriété privée et il se raconte même que certaines madames n’en seraient pas sorties depuis plusieurs années.
    Les ondulations du deck et les skates dont les roues se coinçents dans les interstices du bois n’incitent pas les trois au calme. En d’autres circonstances ils auraient peut-être pris plaisir à tenter quelques figures, à apprendre à maîtriser ces sensations, peut-être même reviendront-ils, mais pour l’instant ils sont nerveux tandis que derrière eux les derniers éclats d’un soleil froid et pâle quittent les façades vitrées des buildings qui scintillent aléatoirement avant de s’électriser.
    A l’heure dite un homme en uniforme gris, sac de sport bicolore bleu et gris en bandoulière, s’approche du banc du rendez-vous ; le plus éloigné de la terre ferme. Un vigile en habits de travail, avec une oreillette reliée à un micro maintenu devant sa bouche au moyen d’un minuscule bras de plastique noir, deux cartouches lacrymos scratchées en diagonale de la poitrine, une matraque et une paire de menotte au côté droit et un flingue au côté gauche, plus des gants et des boots de combat. Un gros morceau. Sur sa casquette s’affiche l’aigle doré de la SécAguia qui tient fermement entre ses serres l’étendard rouge sur lequel est brodé la devise de l’entreprise : Comme la foudre !
    SécAguia, le nec le plus ultra de la sécurité en ville. Un nom qui a généralement suffit à geler leurs envies de parking. Rim-K est surpris et l’appartenance du copain de Marcello, si c’est bien lui, à cette société ne le rassure pas et moins encore l’oreillette qui peut lui permettre de communiquer à n’importe quel moment avec des collègues invisibles qui pourraient se faire le grand plaisir de les coincer après son départ. Sueurs !


13 Achat

    L’homme avance calmement dans leur direction sans les dévisager outre-mesures. Lorsqu’il arrive à leur niveau son regard croise celui d’Anja dont-il effleure le nom. Une légère note d’interrogation est perseptible dans le timbre de sa voix qui est bas et grave. Anja répond d’un léger signe positif de tête et il prend place à leurs côtés. Sans un mot de plus il sort de son sac un long paquet emballé d’aluminium. Vlad et Rim-K, les yeux étincellants, fixent l’objet avec convoitise. Décontracté, l’homme souri en défaisant soigneusement l’emballage : un sandwich.
-”C’est ma pause casse-croute ... après manger, on parle.”
    Son ton est sans appel, calme mais posé. Vlad se passe la main dans les cheveux en soufflant, énervé. Rim-K monte sur sa planche et va faire un tour. Il en profite pour surveiller les environs à la recherche d’autres casquettes SécAguia. Anja fixe l’eau derrière l’homme, l’air de ne pas y être.
    La dernière bouchée avalée, les trois refont groupe autour de lui. Il leur demande du calme et leur explique que la situation est un tout petit peu compliquée que prévue. Il a des flingues mais sur les deux qu’il prévoyait de leur céder initialement il n’en a qu’un, qu’il leur montre immédiatement sans le sortir du sac de sport.
    Vlad est déçu. L’objet est petit, il tient presque dans la paume d’une main, pas bien proportionné, avec un barillet ridicule, et des éraflures laissent appercevoir le métal à nu. Bref, le révolver est moche, rien de tout ce qu’il avait pû s’imaginer comme flingos cool. Un trente-huit court selon l’homme.
-”Le prix pour celui-là est celui annoncé à Marcello, divisé par deux. Normal.”
    Vlad ne tient plus :
-”Putain, mais il est trop nul ce flingue ... il est tout petit !”
-”Doucement, parle plus bas, tranquile. Les trous qu’il fait sont aussi efficaces que ceux d’un autre et puis il est facile à cacher ... Mais si tu veux mieux, regarde.”
    L’homme attrape alors ce qui ressemblait jusque là à un tricot de peau roulé en boule pour en extraire discrètement le bout d’un canon. Un truc énorme, chromé.
-”Le must.”
    Vlad tend la main pour le toucher et l’homme le laisse faire. Anja sourit, ses yeux brillent. L’homme inspecte leurs visages tour à tour. Seul Rim-K reste distant, continuant d’observer l’alentour à la recherche du coup fourré.
-”Alors ?”
-”Canon !”
-”C’est le cas de le dire ... bon, le temps presse. Maintenant il faut que je vous dise où est le problème. Le flingue est pas clair, vraiment pas clair. Je l’ai récupéré hier, je veux pas le garder. Je vous le file au double de l’autre alors qu’il en vaut dix fois plus mais je garantie pas que vous trouverez facilement des munitions et je garantie pas qu’en cas de problèmes on vous colle pas son passé sur le dos. Voilà. Pour le petit, j’ai une boite de balles en prime.”
    Rim-K est le premier à réagir.
-”On prend juste le petit, le premier.”, Vlad n’est pas d’accord.
-”T’es ouf, on prend les deux !”. Anja tranche.
-”D’accord avec Vlad.”, et sort l’argent de sa poche treillis.
-”Fait !”
    L’homme range le fric dans une poche intérieure après l’avoir rapidement compté entre ses jambes et Vlad s’empare en échange du pistolet chromé dont le poids le surprend.
-”Cache ça, petit ! Calme !”
    Vlad glisse l’arme sous sa parka, la coinçant dans sa ceinture. Plein de morgue il enchaine :
-”Petit, c’est pas moi ! OK ?”
    L’homme ne réplique pas, continuant d’apprêter ses affaires. Rim-K prend le deuxième flingue avec précautions et le glisse dans la poche avant droite de son pantalon. En se levant, une fois que les deux ont planqué leurs armes, l’homme leur jette un dernier coup d’oeil et tend à Anja un cube complétement envelopé de shaterton vert.
-”Les balles ...”
    Et s’éloigne.


14 Karcher

    Petit à petit ils reviennent à la réalité du lieu où ils se trouvent. Ils ont un peu perdu la notion du temps et ne savent plus trop quoi faire. L’homme a disparu dans une navette et son passage relèverait presque du rêve si ce n’était le poids du métal contre leur peau et la disparition de leur pécule. Ils n’ont plus maintenant que quelques jours de rab et les quelques K7 qu’ils pourraient vendre semblent une dangereuse expédition.
    Ils décident tout de même de ne pas trop traîner dans le coin ne connaissant pas les secret du dédale environnant. Après quelques minutes de glisse en direction du nord, ils s’arrêtent dans l’ombre d’une impasse pour extraire les balles du cube car l’homme leur a laissé des armes non chargées. Enlever le Shaterton est une entreprise difficile tant les couches sont nombreuses. Vlad est furieux.
-”Putain, si ça se trouve y a rien la dedans ! Queud ! Zéro ... peau d’zob ! Niante !”
-”Cool Vlad ... C’est trop lourd pour qu’il n’y ait rien ... laisse faire Anja, elle a les doigts qui connaissent.”
    Effectivement au bout d’un moment Anja parvient à extraire quelques cartouches de la boite mais il n’y a pas de munitions adaptées au calibre du flingue de Vlad. Celui-ci bout véritablement sur place tandis que Rim-K charge le sien.
-”Si je retrouve cet enfant de putain, j’le bute !”
-”Soit pas si nerveux, Vlad ... il t’avait prévenu ... moi, j’étais pas d’accord ... c’est vous qui avez voulu ...”
-”Putain, toi tu t’en fout maintenant, t’as un flingos !”
    Anja, les yeux vitreux, la voix un peu cassée, s’interpose.
-”Eh, vous deux ... on est pas là pour s’engueuler, c’est quoi ces histoire ? Tout ça pour des flingos ? Tranquille ... Rim-K, ça sert à rien de dire que tu voulais pas, maintenant que c’est comme ça, ça ne changera plus . C’est ça qu’il faut prendre en compte, non ?”
-”Ouais ... ouais ... t’as raison.”
-”Et toi, Vlad, t’as un super flingue, y reste plus qu’à trouver des balles ... de toutes façons, tu comptais pas t’en servir tout de suite, non ?”
-”Non ... non ... t’as raison.”
-”Bon, alors on y va ...”, dit-elle en remontant sur son skate. Après quelques poussées toniques, ses pieds prennent place sur les matériaux composites, le gauche à l’avant, sur le soleil qui darde au milieu d’un ciel tourmenté rouge, le droit à l’arrière, sur le vert des vagues qui complêtent le tableau. Les replis compliqués d’une vulve rose vif ornent le dessous de sa planche.
    Ils ont eux-même peint leurs skates à la manière des surfs des vidéos qu’ils affectionnent. Celui de Vlad est argenté, avec des écailles comme celles d’un serpent. Deux yeux tricolores, rouge, jaune, vert, indiquent la direction. Une tête de mort ricanne au centre de l’autre face dont le fond est noir. Celui de Rim-K est bleu nuit, avec trois petits cercles en triangle, rouge, jaune, vert, à une extrémité et le dessous noir marqué au pochoir d’une feuille d’herbe dorée.
    A peine sortent-ils du passage où ils s’étaient planqués que la pluie commence à tomber. Une pluie glaciale, lourde et drue. La première depuis plusieurs mois. La pire, car elle se charge de toutes les particules en suspensions dans l’atmosphère et fait remonter la crasse du sol. Une pluie redoutée qui, à son paroxysme, fait rideau, empêchant tout mouvement dans les rues.
    Un phénomène qu’ils ont baptisé Karcher en référence à la célèbre marque de matériel de nettoyage à eau sous pression. Ces averses durent plusieurs heures avant de se transformer en brouillard crachin. Pas question pour eux de continuer sous ce déluge, la seule solution est le métro. Une solution chagrin car ils n’affectionnent pas particulièrement ses longs couloirs surveillés par vidéo où toute glisse est interdite.
    L’entreprise qui exploite le réseau préférant les abonnés aux passagers occasionnels les tickets à l’unité sont hors de prix et la fraude presqu’impossible, mais comme l’usage d’une voiture est encore plus couteux une grande partie de la population est prisonnière du système tandis que ceux qui n’ont pas les moyens de s’abonner sont marginalisés.
    Cependant, dans le cas présent, le choix n’existe pas car la rue est devenue un véritable torrent. Rim-K, qui a repéré une une entrée à l’angle du bloc qui leur fait face, prend l’initiative des opérations. Ils grelottent déjà tellement l’eau les perce de sa fraîcheur. Anja n’en croit pas ses sens.
    Le danger vient des égouts dont les plaques explosent sous la pression et lorsqu’elles ne sont plus en place il est très facile d’y disparaître. Heureusement, dans la plus part des cas, les remous formés par l’eau jaillissant hors des conduites trop étroites marque l’emplacement de ces pieges.
    La traversée de l’avenue est une véritable épreuve. Quelques voitures abandonnées sont lentement entraînées par le courant. D’autres, encore occupées, tentent de braver les flots. Une multitude d’objets difficilement identifiables passent à toute vitesse autour d’eux. Ils progressent minutieusement, l’eau déjà au dessus des genoux, et atteignent leur objectif après cinq petites minutes de lutte.
    L’eau s’engouffre dans les marches et la descente de l’escalier est assez délicate. Arrivés en bas de larges grilles arrêtent la marée, permettant à l’eau de s’écouler dans un réseau sous-terrain propre au métro, construit pour suppléer aux manquements des réseaux plus anciens. Néanmoins, à partir d’un certain débit, la pression est tellement forte qu’il faut fermer des portes spéciales et étanches à l’entrée des des stations. Un système conçu pour donner une peu de marge aux gens surpris par l’averse et ne pas immobiliser le trafic trop rapidement, des travaux de plusieurs milliards qui ont monopolisé les enjeux politiques de la ville pendant de nombreuses années.


15 Métro

    Longs couloirs blancs néonisés, sol noir lisse de toutes aspérités. Ils viennent d’acquitter leur droit de pénétrer au sec, une somme exhorbitante qui les prive de toutes ressources pour les jours à venir.
    Les rares personnes qu’ils croisent dans les couloirs sont trempés et pressés. Eux prennent leur temps, peu habitués à marcher, ils vont emprunter la ligne nord/sud Alpha en direction du nord et s’arrêter à la station Gare Centrale.
    Anja titube un peu et ses pas sont hésitants car avant de partir elle a pris deux speed dont les effets commencent à s’estomper. Elle voudrait en prendre deux autres mais elle sait qu’après elle aura envie de glisse et que, ni l’endroit, ni la pluie, ne s’y prêtent. A ses côtés Vlad déhanche lourdement, roulant des épaules et balançant son skate sur un rythme imaginaire. Rim-K, un peu en retrait, les suit en se mordillant nerveusement la lèvre supérieure, les yeux tout azimut.
    Quand ils arrivent dans la station, le métro n’est pas là. La voute immense surplombe trois quais et quatre voies. Une rame vide est à l’arrêt de l’autre côté du quai central. Des messages vidéos défilent, annonçant qu’en raison des intempéries une demi-heure d’attente est à prévoir.
    Une trentaine de personnes attend sagement, regroupée en troupeau au centre du quai, sous le $ vert qui symbolise le quartier d’affaires. Vlad ne cherche pas à aller plus loin vers la foule et s’assied sur le premier siège qu’il croise suivit presqu’instantanément par sa soeur et Rim-K qui squattent ceux d’à côté.
    Bourdonnement incessant qui remplit l’espace. Au bout de quelques minutes sans parole, Vlad interroge les autres sur sa provenance. Après quelques hésitations collectives c’est Anja qui l’identifie, il s’agit de la sirène d’avertissement de fermeture des portes de la rame à l’arrêt au fond de la station qui est enclenchée.
    Un bruit strident, régulier, impossible à oublier et qui leur parvient pourtant de manière atténuée car ils suffirait que quelqu’un ouvre une des portes pour que celui-ci jaillisse à pleine puissance hors du wagon. Ils se perdent en conjonctures sur l’utilité de maintenir une sirène en fonctionnement dans une rame vide et en arrivent à la conclusion qu’elle n’est là que pour prévenir la sécurité de toute tentative d’intrusion à l’intérieur des wagons.
    Pour Anja, la compagnie du métropolitain se fout du monde car au lieu de se préoccuper du bien être de ses passagers, elle préfère imposer à tous un bruit super stressant. Tout ça pour pas qu’un mec s’endorme au chaud ou que quelqu’un cherche à traverser les voies, des éventualités d’autant moins probables que des caméras surveillent toutes les allées et venues. Une logique étrange à ses yeux.
    Sur ces entre-faits, le métro arrive. C’est un train court et, comme ce détail n’est annoncé nulle part, ils doivent courir pour atteindre le dernier wagon où les gens sont compressés et l’espace faible pour trois de plus.
    Vlad plonge à l’intérieur, planche en avant, séparant les corps encastrés par de furieux moulinets des bras, frayant un chemin pour les deux autres pendant que Rim-K tient la porte. Peu de protestations montent de la masse compacte, si ce n’est sous la forme de regards lourds de reproches mais vites baissés devant la détermination et la carrure de géant du blond.
    Tout au long du trajet des gens maussades et humides se succèdent avec des gens maussades et humides. Un balais de grisaille et de mauvaise humeur qui encourage les trois à ne jamais redescendre dans ce cloaque. Vlad n’a de cesse de toucher la crosse de son pistolet, s’imaginant dégainer et faire un carton. Explosions des crânes, cris, supplications, giclades de sang, tout y est. Manque les balles et se sera lui le roi.
    Pour l’instant il est un peu frustré, mais il sait qu’un jour le premier qui mouftera morflera. Tant pis pour ces tarrés, on a pas idée de rester pendant des heures dans un tunnel, et tout ça pour aller travailler. Jamais ! C’est décidé : jamais. Pas lui.


16 Le plan

    Ils sont tous les trois dans la pénombre de la cave, éclairés à la seule lumière de la télé. La chaîne crache un morceau qui fait vibrer les enceintes. Une ligne de basse puissante et sobre enlacée d’une flopée de sons doux sur lesquels éclôsent régulièrement des tourments de percus cuivrées. De violents contre-temps ciselés par une guitare saturée durcissent le morceau qu’une voix féminine trafiquée rend lanscinant.
    Anja les yeux fermés danse dans un coin tandis que Vlad et Rim-K, flingues à bout de bras, font mine de shooter le présentateur ainsi que les différents participants d’un jeu télévisé. C’est à celui qui dira bang le premier lorsqu’apparaît une nouvelle tête à l’écran. Après quelques minutes de ce petit jeu le rire de Vlad se fige et il relance la conversation sur les munitions. Un sujet qui l’obnubile.
-”Faut que j’trouve des balles sinon ça sert à rien que j’ai un flingue.”
-”T’as raison mais pour l’instant on a pas une thune.”
-”Putain, avec les guns ça devrait être facile d’en trouver, merde ! Suffit de braquer n’importe quel connard qui passe et l’affaire est dans le sac !”
-”Faut voir, Vlad ... s’agit de pas se louper ... de pas buter quelqu’un, direct.”
-”Moi je m’en carre. Un connard de plus ou un connard de moins ça fait pas de différence. Surtout si c’est un connard qui a du fric. Ouais, surtout s’il a du fric.”
-”Mouais ... Enfin, si on a pécho les flingues c’est pour se protéger, pas pour buter tout ce qui passe ... non ?”
-”Mais c’est ça, se protéger ! Tu vois pas la ville comment elle est ? Tu vois pas ? C’est tout le temps l’aggression, tout le temps ! C’est elle qui te bouffe, putain. T’as vu les mecs dans le métro ? Laisse tomber ! Moi, jamais !”
-”OK, OK ! Mais c’est pas une raison pour péter un plomb sous prétexte qu’on à des flingues ... Des flingues, y’en a partout ! Avec au bout, des vigiles, des flics, des gendarmes et suffisamment d’autres connards en tous genres pour qu’on se fasse buter sans lever le petit doigt.”
-”Justement ! Quand y’a tant de flingues qui traînent, faut pas hésiter à montrer le sien et à s’en servir. C’est le seul moyen de se faire respecter ! Le seul. Regarde les flics, c’est toujours ceux qui peuvent pas se défendre qu’ils choisissent ... Tu te rappelles les petits qui vivaient près des voies sous le pont quand ils leur ont foutu le feu, ces enfoirés ? Tu te rappelles ? Ils étaient tellement sniffés qu’ils n’ont même pas bougé en cramant ! Putain, moi je veux pas que ça nous arrive : et pour ça, j’suis bien content d’avoir un flingue et je le serais encore plus quand il y aura des balles dedans. C’est tout ! C’est pas logique, ça ?”
-”Ce qui est pas logique c’est de le sortir à tout bout de champ. Tu comprends ça ?”
-”Putain, me prend pas pour un con, K ! J’te dis que j’en ai marre pour nous trois, que je supporte plus les connards avec qui on doit faire affaire et que c’est notre chance. J’en ai rien à foutre de trucider un mec si ça nous permet de trisser. C’est aussi simple que ça, pas besoin de me sortir la morale. S’agit juste de trouver un bon plan pour faire du blé et partir voir ces putains de vagues. Quitter cette merde ! Jérusalem, mec ... Jérusalem ...”
    Les deux se regarde en souriant. Les yeux dans les yeux. Rim-K reprend, rêveur.
-”Ouais, Jérusalem ... “
-”Pour ça faut d’la thune ... d’la grosse thune, mec ...”
-”Et une caisse, et apprendre à conduire, et ...”
-”Qu’est-ce que t’as dit, là ?”
-”Qu’on sait pas conduire ?...”
-”Non ... une caisse ! Putain, j’ai un plan mec ! Un putain d’un plan !”


17 Diligence

    Anja est en attente sur un des ponts qui surplombe la voie rapide, la caméra en bandoulière au dessus de sa doudoune kaki épaisse, de la vapeur s’échappe en nuages épais par le trou de sa capuche fermée. Devant elle, en équilibre instable sur le rebord métalique de la rambarde, se trouve un variateur électrique d’une cinquantaine de centimètres de diamètre. Une pièce de métal très lourde qu’ils ont récupéré dans une usine abandonnée.
    Vlad et Rim-K sont un peu plus loin en contre-bas, planqués dans la descente d’accès à la voie rapide. Il fait nuit, presque deux heures du matin, et les routes alentour sont désertes. Cela fait bientôt une demi-heure qu’ils sont en poste à l’affut de la bonne occase, une voiture de luxe de préférence.
    C’est Anja qui doit donner le signal de l’action. Tout est prêt et elle attend, les doigts douloureux, les phalanges blanches à force d’être crispées sur le métal rouillé. Deux voitures sont déjà passé depuis leur arrivée. La première elle l’a laissé filer en se disant que la prochaine serait plus grosse, la seconde l’a surprise par sa vitesse. Elle a tout de même failli lacher le variateur mais, se rendant compte in-extremis qu’il tomberait à côté de la voiture, elle l’a retenu à grandes peines. Elle doit mieux calculer son coup.
    Au loin des phares se profilent, apparemment sur la bonne file. Elle se tend. L’angoisse sèche sa bouche et serre son ventre. Elle se concentre pour contenir les tremblements de ses mains nues, symptomes autant dus au froid qu’à la peur. Quand elle pousse la lourde pièce vers le bas, elle a l’impression de la voir descendre lentement, très lentement. Chaque image se fige dans sa tête. Et puis tout s’accélère, le variateur ricoche sur le rebord du point, dévie légèrement de sa trajectoire, elle se dit que c’est fini, raté, et s’écrase sur le toit de la bagnole.
    Le bruit énorme du choc la fait sursauter. Jamais elle n’aurait cru que cela soit aussi violent. Elle pense un instant au chauffeur avant de se retourner et de traverser le pont en courant pour observer la suite des évènements, la caméra déjà au poing.
    La voiture freine en zigzagant, de la fumée caoutchouc brulé s’échappe de ses pneux. Le conducteur a le plus grand mal à maintenir le véhicule sur la chaussée. Celui-ci semble vouloir partir en tonneaux. Le toit et la lunette arrière sont complètement défoncés du côté droit. Le variateur achève se course juste à la sortie du pont, rebondissant une ultime fois dans une grande gerbe d’étincelles. La voiture s’immobilise en travers de la route, l’avant en direction de bretelle d’accès, au niveau de la bande d’arrêt d’urgence. Le silence, seulement perturbé par les retombées des débrits échappés du véhicule, reprend ses droits.
    Un enjoliveur fait encore toupie dans dans un coin lorsque les skates débouchent à toute vitesse vers la voiture. Vlad et Rim-K, les guns à l’air, hurlent comme des sauvages. Pleins poumons d’énergie. Le conducteur, toujours invisible derrière ses vitres fumées, tente de remettre le contact. Anja filme.
    Rim-K est le premier à atteindre la voiture et, comme le conducteur a réussi à remettre le moteur en marche, il tire dans le capot. La secousse du recul lui fait perdre l’équilibre et il se retrouve à terre, le poignet douloureux, sonné par la puissance de la détonation, l’arme encore chaude entre les mains. Son skate finit sa course dans l’herbe au loin.
    Pendant ce temps Vlad s’est glissé le long de la voiture et a plongé son bras armé dans l’ouverture arrière. Il gueule de toute ses forces au conducteur, un noir en costard de chauffeur, de ne rien tenter, de ne plus bouger. Les mains en l’air, l’homme supplie qu’on ne lui fasse rien.
    Rim-K s’est relevé et se dirige en boitillant vers la portière avant gauche que le chauffeur a ouvert sur ordre de Vlad. Arrivant à niveau, il intime au black, un maigrichon d’une cinquantaine d’années, de s’allonger par terre, les mains sur la tête. Vlad fouille la boite à gants et les vides poches pendant que Rim-K s’empare du porte-feuille du chauffeur. Voyant que personne n’arrive, Vlad commence à démonter l’auto-radio. Une opération plus difficile qu’il ne l’avait prévue et qui lui demande quelques contorsions.
    Comme le chauffeur ne bouge pas, Rim-K décide d’aller récupérer sa planche en contre-bas. Un aller-retour d’une centaine de mètres, juste quelques secondes d’inattentions, qui permettent à l’homme de se relever et de courir discrètement vers l’autre côté de la route où une voiture arrive en sens opposé. Sûr de ces quelques secondes d’avance, il fait de grands signes de détresse aux passagers du véhicule qui, croyant à un banal accident, ralentissent à son niveau.
    A peine a-t-il le temps d’ouvrir la bouche que Vlad est sur eux, le flingue sur la tête du conducteur qui a ouvert sa vitre pour comprendre ce qu’on lui voulait, un homme bien peigné, petites lunettes à montures dorées, costume et cravate, visiblement de retour de réception. A côté de lui sa femme en robe de soirée pousse des cris d’orfraie. Le noir voyant sa responsabilité dans la tournure que prennent les évènements tente de se jeter sur Vlad mais celui-ci le cueille au menton d’un gauche sec qui le laisse à terre.
-”Le fric ! Vite ! Et aussi les bijoux ... Vite les bourges!”
    Le sang bouillonne dans les veines de Vlad. De grands tours de grands huit qui lui pulse aux oreilles. Putain, qu’il aime ça. Ces putains de ricos en train de chier dans leur bend, ça le fait triquer. Triquer dur. Dommage qu’il ait pas de balles parce que sinon y’aurait des cervelles qu’auraient volé, de la bonne bouse dégoulinante sur les siège. Merde ! Ce qu’il aime ça.
    Rim-K arrive derrière lui et lui dit de se grouiller mais Vlad n’en a pas fini. Il fait mettre les deux à terre et leur demande de se dessaper. Il veut les voir nu. Voir à quoi ça ressemble des sexes de riches. Les deux geignent, paralysés de terreur. Un coup de pied léger envoie les lunettes de l’homme valdinguer. Vlad insiste :
-”A poil !”
    Rim-K lui gueule dans les oreilles.
-”Arrête, on s’barre ! Putain, on s’barre !”
    Voyant que Vlad ne l’écoute guère, tout occupé qu’il est à enfoncer le canon de son flingue dans le sein découvert de la blonde agenouillée, Rim-K flingue la roue arrière. La détonation fait craquer le couple qui s’effondre en pleurs incontrolables, les deux vagissants à l’unisson. Vlad dans un bond se remet debout et regarde Rim-K, étonné.
-”Faut pas qu’ils puissent aller chercher du secours trop vite ... Allez, on trisse fissa.”
    Vlad obéit et les deux rejoignent Anja qui du haut du pont n’a pas perdu une image de la scène.


18 Cinéma

    De retour à la cave Anja met la bande dans le scope. Vlad et Rim-K ne se sont pas dit un mot pendant le trajet. Elle prend aussi deux cachets, les derniers, tandis que Rim-K roule un joint. Vlad compte et recompte les billets. Pas de quoi tenir pendant des mois mais largement de quoi acheter des balles.
    Le film commence alors que la voiture vient de s’immobiliser. Rim-K est le premier à apparaître. Courbé sur sa planche, la tête masquée dans sa capuche noire, on entend à peine son cri. Vlad suit de peu, ses longs cheveux blonds au vent. Quant il se voit Vlad exhulte.
-”Vas-y mec, vas-y ! Trop fort le gun, putain ! T’as vu comment il est trop gros. Rien qu’à le mater ils chiaient dans leur froc ... putain ! Rien qu’à l’mater !”
    Anja carresse la nuque tendue de Rim-K. Celui-ci s’évertue à ne pas faire tomber du mélange par terre. Il n’a toujours pas dit un mot. Quand il tire dans le capot et qu’il se retrouve à terre Vlad n’en peut plus de rire.
-”Trop fort comment t’as giclé ... Putain t’as rien dans les bras toi ! Un tout petit gun ça comme et t’es déjà par terre. J’imagines même pas comment le mien il doit t’envoyer dans la lune. Regarde, là ... ih-ih ! Là, j’ai choppé le noir et y f’sait dans son froc ... me faite rien qu’y gueulait, me faite rien ! N’empêche que c’t’enculé il a voulu nous la faire à l’envers ... tout ça parce que tu t’es barré ... regarde comment tu t’barres en le laissant tout seul, r’garde ! Heureusement qu’le Vlad il a l’oeil ! J’suis né pour ça, moi ! Né pour ça !”
    Anja a déboutonné Rim-K et elle le suce pendant que Vlad continue de parler; énervé comme un gamin. Rim-K tire de longue late profonde sur le pétard, les yeux mi-clos.
-”N’empêche que l’noireau il a eu une sacré bonne idée de s’débiner parce que grâce à lui on s’est fait les deux gros pigeons bien juteux d’après. Et sans eux, ç’aurait pas été super génial comme plan. T’aurais pû mieux choisir la tire, Anja ... Putain, matez-ça comment ils flippent. A genoux qu’ils sont. A genoux ! Putain si t’étais pas venu Rim-K, j’te jure que j’les foutais à poil ces enculés ... Putain d’à poil ... En plus, elle était bonne c’te conne. J’suis sûr qu’elle avait un cul de folie ...sûr.”
    Vlad se retourne et se rend compte que les deux autres ne l’écoutent pas, trop occupés qu’ils sont à s’embrasser et se toucher. Lorsqu’il approche sa main, Rim-K se contracte mais Anja la prend et la met sur ses seins. Une nuque dans chaque mains, elle alterne les baisers entre les deux qui les lui rendent bien. Ils s’endormiront paisiblement après avoir fait l’amour plusieurs fois.



19 Balles

    Le lendemain Vlad insiste tellement qu’ils décident d’aller acheter les balles. Un opération délicate car ils ne connaissent personne dans le milieu. Ils choisissent donc de passer chez Marcello qui pourra certainement les renseigner sur un vendeur discret.
    Ils se mettent en route et sur le chemin Rim-K interroge Anja sur le comportement de Vlad, lui demandant si elle trouve que c’est une bonne idée qu’il ait un flingue chargé. Elle ne lui répond pas, détournant la tête d’un air absent. Lorsqu’il revient à la charge, elle s’offusque.
-”T’es son père ou sa mère, toi ? Tu lui fais pas confiance ? Tu ne l’aimes plus ? C’est quoi ton délire ? On a toujours tout fait à fond ensemble, y’en a pas un qui a jamais emmerdé l’autre, alors c’est quoi le problème ? Que mon frère bute tous les connards qu’il veuille et que grand bien lui fasse ! T’es pas de leur côté quand même ?”
    Rim-K essaye de dire qu’il ne s’agit pas d’une question de côté mais de choix. Qu’est-ce qui est bien pour eux, comment s’en sortir ?
-”S’en sortir d’où ? Mais tu délires ou quoi ? Mec, y’a que Jérusalem qui nous botte ... et Jérusalem faut être balaise pour y aller. S’agit pas simplement de prendre le bus ou le train, même pas l’avion. Jérusalem c’est en nous, c’est ça qu’il faut qu’on cherche. S’agit pas de prendre des vacances, de voyager .... ces mots ils n’ont pas de sens, ni pour toi, ni pour Vlad, ni pour moi ! Le seul truc qui fait du sens c’est de se dépasser, aller jusqu’au bout. Au bout de l’autre, au bout de nous trois, c’est ça que ça veut dire, Jérusalem. Et toi, si t’es pas capable d’aller au bout avec nous, alors t’iras nulle part. Nulle part ! Tu comprends pas ça ? Alors tes réflexions sur l’achat ou non des balles de Vlad, je m’en cogne la chatte.”
    Vlad a pris de l’avance pendant la conversation et ils peuvent le voir une centaine de mètres en contre-bas. Ils sont montés jusqu’en haut du quartier nord et ils redescendent à présent l’avenue de la République en direction de l’ouest. La grande silhouette blonde slalome à toutes berzingues entre les passants affolés. De temps à autre il en projette un hors de sa trajectoire en riant comme un fou. Il prend appuis sur les rebords des jardinières de fleurs pour changer de direction. Son style est coulé et puissant. Une grande impression de facilité. Derrière, Anja et Rim-K mettent le gomme pour le rejoindre sinon ils savent qu’il va les semer.
    Vlad est à fond. Bien dans le move. Sa planche évite les obstacle avec adresse et il ne pense qu’à ses balles. Il les imagine longues et brillantes, lourdes dans sa mains, les douilles en acier brossé avec un bout épais rond. Il entend le bruit de leur départ et celui de leur impact à l’arrivée. Anticipe leur chaleur et les dégats qu’elles provoqueront. Enfin du réel, plus de l’image. Avec ça personne ne l’arrêtera. Personne, pas lui.
    Un moment sur la chaussée, pour éviter une grand-mère à chien-chien, il ne voit pas la fourgonette cachée par un tram qui lui coupe la route. Réflexe de plonger sur le côté. Pas assez de marge, son grand corps sec s’explose sur le côté du véhicule. Un grand coup de tonnerre qui fige les passants. Vlad est à terre sur le dos, un voile rouge sur les yeux. Ses poumons, prisonniers de ses côtes enfoncées, ne lui apportent plus air mais souffrance. Stupeur.
    Derrière Anja et Rim-K ont vu la scène. Choqués, ils tentent de le rejoindre mais un mur de plus en plus compacte de voyeurs les ralentis. De l’autre côté de la rue un flic se dirige vers le corps à terre. Anja l’apperçoit, Vlad aussi. Affolé il tente de se relever mais ses jambes ne répondent plus. Dans le mouvement son flingue tombe à terre. Lourd morceau de métal chromé qui rebondit sur la chaussée. Les badeaux hurlent. Le flic voit l’arme et dégaine la sienne. Vlad plonge vers son gun.
    Anja cherche à se frayer un chemin entre les gens affolés qui refluent mais Rim-K la retient, l’emmenant dans le sens de la foule. Elle le supplie :
-”Tire, bon Dieu ! Mais tire !
    Ce n’est pas de l’arme de Rim-K que part le coup mais de celle du policier. Un coup bien ajusté entre les deux yeux, qui fend le crâne de Vlad, immédiatement suivi de plusieurs autres plus bas, dans le buffet, qui le transforment en une marionnette sanglante agitée de soubressauts. La foule hurle toujours.


20 Babylone

    Rim-K force Anja à le suivre. Elle ne veut pas, se retournant sans cesse vers le cadavre de son frère qui est maintenant entouré d’une nuée de curieux. Véritable furie elle le griffe et le gifle à tours de bras. Il l’a supplie d’arrêter tout en maintenant la pression de ses muscles autour de son buste pour éviter qu’elle ne lui échappe. Il ne pense pas à ce qu’il vient de voir, ne veut pas réaliser. Ce qui compte c’est elle. Elle.
-”Il faut se sortir de là, calme toi !”
    Les sons qui sortent de la bouche d’Anja sont incompréhensibles, autant de grognements de bête. Quelques personnes les regardent, une dame leur propose même son aide pensant que la fille a été choquée par la violence de l’action. Rim-K refuse et continue d’essayer d’éloigner Anja des lieux du drame. Elle le prend à partie :
-”T’as pas tiré ! T’as pas tiré ! Enculé ! Immonde fils de Babylone ! T’es comme les autres, tous les autres ! D’abord ta gueule ... comme tous les autres !”
    Profitant de la stupeur de Rim-K, elle échappe à sa prise et fonce vers la foule en cercle.
-”Lachez-le ! Ecartez vous tous de lui, c’est mon frère et il est beau ! Beau !”
    Elle déchire cols et fourrures pour s’approcher de la dépouille. Devant le corps le policier parade tandis qu’un de ses collègues appelle une ambulance par radio.
-”Vous comprenez, madame, ces fils de putes y’a pas d’autres solutions, faut les tuer. C’est de la vermine ... aucune chance de réinsertion”.
    Une dernière fois, du bout de sa botte, méfiant, il palpe les côtes inertes, s’assurant de leur mort.
-”De la vermine.”
-”C’est de mon frère, de mon frère dont tu parles ?”
    Et Anja se jette sur le policier, refermant ses mains autour de son cou.
    Rim-K observe la scène de loin. Figé. Les bras le long du corps et la gorge nouée. Il voit Anja se débattre, les policier la tabasser au sol. Il la voit ramper, ramper vers Vlad, attraper ses cheveux ; il voit les rangers sur ses mains et les coups de matraque sur sa tête et surtout, il entend. Il entend les pleurs et les cris, le craquement des os, les commentaires de la foules, le bruit des voitures et celui des tramways : tous les bruits de la ville, Babylone.


Epilogue

Psaume 54,
Sous le coup de la persécution et de la trahison.
Au maître-chantre. Avec instruments à cordes. Hymne de David. (Hébr. 55)

Prêtez, ô mon Dieu, l’oreille à ma prière,
    Ne vous dérobez pas à ma supplication ;
    Ecoutez-moi et répondez-moi.
Dans ma douleur, j’erre ça et là ;
    Je me trouble à la voix de l’ennemi,
    Sous les cris du pécheur.
Ils veulent me mettre à mal,
    Ils me persécutent avec fureur.
Mon coeur tremble au dedans de moi,
    Une épouvante mortelle m’envahit,
L’effroi et la terreur s’emparent de moi,
    Le frisson d’horreur me gagne.
Que n’ai-je, me suis-je écrié, des ailes de colombe ?
    Je m’envolerais vers un lieu de repos ;
    Je m’en irais bien loin gîter au désert.
Je me hâterais de chercher un abri
    Contre l’ouragan et contre la tempête.

Anéantissez-les, Seigneur, confondez leur langage,
    Car je ne vois dans la ville que violence et discorde.
Jour et nuit ils font la ronde sur les remparts ;
    A l’intérieur il n’y a qu’injustice et vexation.
Partout il y a des embuches, l’iniquité
    Et la fourberie ne quitte pas ses places.
Si l’outrage émanait d’un ennemi,
    Je le supporterais ;
Si l’agression venait d’un adversaire,
    Je pourrais m’en garer.
Mais c’est toi, mon compagnon,
    Mon intime, mon confident,
Avec qui je goûtais de doux entretiens,
    Avec qui je me rendais, dans la foule, à la maison de Dieu.

Que la mort fonde sur eux ;
    Qu’ils descendent vivants au séjour des morts,
    Parce que chez-eux, dans leurs maisons, il n’y a que méchanceté.
Mais moi, je crierai vers Dieu,
    Et le Seigneur me délivrera.
Soir et matin je me plains, à midi je gémis ;
    Et il entendra ma voix.
Dans la paix il délivrera mon âme de ceux qui me harcèlent,
    Car ils sont nombreux, mes ennemis.
Le Seigneur m’entendra ; celui qui règne éternellement les humiliera,
    Car ils ne s’amendent pas et n’ont pas la crainte de Dieu.
Ils lèvent chacun la main contre leurs amis,
    Ils violent toutes leurs alliances.
Plus flatteur que la crème est leur visage,
    Mais leur coeur est plein d’hostilité ;
    Plus onctueux que l’huile sont leurs propos,
    Mais ce sont des glaives acérés.
Décharge-toi de ton soucis sur le Seigneur,
    Car il sera ton soutien,
    Il ne laissera pas le juste chanceler pour toujours.
Et vous, ô mon Dieu, vous les précipiterez
    Au fond de la fosse de perdition.
Les hommes de sang et de fraude n’atteindront pas la moitié de leurs jours !
    Pour moi, c’est en vous, Seigneur, que je mets mon espoir.

= commentaires =

Dourak Smerdiakov

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Pute : 0
ma non troppo
    le 01/12/2007 à 21:46:10
C'est en partie à cause de mon état d'esprit du moment, mais j'arrive pas à rentrer dedans. La première partie me gavant, je viens voir la seconde au hasard et tombe sur "chattator la mutante". Bon, il y a quelque chose à gratter, je recommence à zéro.
Omega-17

Pute : 0
    le 01/12/2007 à 23:18:16
Comme quoi il y a des lecteurs pour tout : la diversité de cultures et d'opinions, quel fléau...
Narak

Pute : 2
    le 02/12/2007 à 14:34:06
j'ai pas eu de mal à rentrer dedans du tout, mais je trouve qu'en ce qui concerne les dialogues qui sont assez abondants, on sent un peu trop que c'est de l'écrit et pas du parlé ,plus on s'approche de la fin, plus les phrases sont un peu trop construites pour correspondre à des zonards qui causent entre eux. Sinon j'ai trouvé le récit interessent, mais je me suis pas attardé sur les délire sur Jerusalem Babylon Jah Rastafari parce ça me lourdait un peu.
Mano

Pute : 0
    le 05/12/2007 à 15:56:44
Eh, les gars, c'est pas parce que ça dépasse dix lignes que faut pas lire !
Y'a mon super copain Omega qui fait des textes de 10 000 signes et qui s'en éjacule sur les pieds.
Soyez sympa donnez moi du plaisir aussi !
Et puis les délires Jah Rastafari, moi aussi ça me lourde beaucoup c'est même pour ça que j'ai écrit ce truc. Pour déconner.
Y'a une suite. je ne sais pas si elle viendra mais il y a une suite.
Et me dîtes pas que c'est pas un texte de zonards.
Et puis le style lourd du cul si c'est pas zonard alors je comprends rien à ce que je lis par ici moi.
Je sais, Oméga vous l'a déjà dit, je ne comprends rien à rien.
De toute façon je m'en fouts je suis agriculteur moi, alors les camés des villes et les zonards je les emmerde !
Champagne !
nihil

Pute : 1
void
    le 05/12/2007 à 16:02:59
Je suis particulièrement fatigué, ou t'es sous amphétamines ?
nihil

Pute : 1
void
    le 05/12/2007 à 16:21:17
Enfin bref, je vais essayer de préciser ma pensée quand même. Non pas pour saluer l'effort, après tout ton texte tu l'as chié avant même la création de la Zone, je vais pas raconter que je fais un commentaire pour te remercier de ta magnifique capacité à faire un copier-coller...

Merde, ce commentaire commence mal, je sais déjà plus où je voulais en venir.

Donc faut savoir que sur le net, t'as 1% de chances que des gens bénévoles lisent des textes de plus de deux pages, sauf cas particulier. Les cas particuliers, c'est moi qui suis assez stupide pour lire les textes que je publie, et l'immense texte d'Obn, où on rigolait à chaque phrase sur 50 pages, c'était un bonheur à lire. Là y a pas de vannes, ça complique. Mais bon, c'est lisible quand même, je dis pas. C'est juste un peu lent parfois, alors ça décourage vite. C'est pas mal atmosphérique, ce qui est pas un défaut en soi, mais ça casse le rythme. Pour le style, bon, c'est sur on aime bien les fioritures à la con, mais c'est encore un truc qui t'englue une lecture facilement. Pour un texte long, vaut mieux du clair, du carré, et je sais, je suis le premier à faire le contraire, mais je m'en tape, c'est ton procès qu'on fait, pas le mien. C'est bien écrit je reconnais, mais dans un style un peu mélasse, je sais pas trop comment le dire, genre impressionnisme littéraire, moi ça me gave. Ca mériterait d'être plus brut de décoffrage et débarbouillé des passages genre 'impressions soleil levant' à la con pute.

Quant au fait que ce soit zonard, ça l'est, sinon je l'aurais pas publié, rien à dire là-dessus.

Pour le fond, j'aime bien tes décors décrépis. Tes marginaux sont sympathiques, mais je les trouve bien trop mystiques et intelligents (au moins la meuf et Rim-K) pour être franchement réalistes. OK t'énerve pas de suite, je sais que c'est du roman, qu'on s'en fout que ça tienne la route ou non. C'est juste que à ce rythme t'aurais pu prendre des lapins bleus roses et verts comme personnages principaux, ça aurait été aussi crédible et au moins j'aurais eu l'impression d'être défoncé. Le trip Babylone est soit en trop (parce que l'histoire se tient très bien sans ça), soit pas assez exploité (parce qu'en l'état leur trip est pas super compréhensible parce que pas explicite).

Voilà. Va te faire foutre, j'avais autre chose à foutre qu'un commentaire de merde. Notamment dormir.
Mano

Pute : 0
    le 05/12/2007 à 16:33:43
Et bien je vais te dire quelque chose Nihil : respect,
ça va en faire rigoler plus d'un mais respect.
Parce qu'effectivement tu te casses le cul à lire et à choisir et rien que ça c'est quelque chose qui fait que la Zone a une "âme". J'en vois d'autres qui rigolent de plus belle.
Je sais pour la longueur des textes sur Internet et tout et tout. Mon bon copain Omega m'a déjà tout expliqué comme je le disais précédement.
Oui ce n'est pas drôle comme texte, oui je me prenais le melon en l'écrivant et oui je suis passé à côté de plein de choses. Ce qui compte c'est chercher. Je pense quand même que chercher en plus de dix lignes c'est plus intéressant.
Evidemment se planter sur plusieurs centaines de lignes ça l'est moins.
Désolé de t'avoir tiré du lit pour ça.
Merci quand même.

commentaire édité par Mano le 2007-12-5 16:38:54
Aesahaettr

Pute : 1
    le 05/12/2007 à 19:13:56
Moi j'ai lu mais j'ai la flemme de commenter.
Omega-17

Pute : 0
    le 05/12/2007 à 19:16:19
On précisera que ce sont des mots et non des signes. Ca fait une drôle de différence quand on produit autre chose que de l'huile frelatée.
    le 13/12/2007 à 15:15:52
Putain, y a un numéro 2. L'enfoiré.

Bon, je lirai et je commenterai ça en revenant d'en ville, faut que je m'achète du café. Aucun rapport.

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