LA ZONE -

Hercule et Anonie

Le 10/04/2010
par Nicko
[illustration] Le personnage central de cette nouvelle est évidemment moi. Mais va falloir se faire à Hercule et puis vite fait. Parce que c’est moi, Hercule. Compris ?
Certains penseront que le choix d’un nom illustre tendrait à prouver ma feintise qui consisterait selon eux à prendre le nom d’Hercule plus pour me montrer héroïque que pour cacher mon humanite, ce qui semblera pour le moins idiot (je l’espère en tout cas) à d’hypothétiques lecteurs perspicaces. Comme je ne compte pas froisser les âmes sensibles, je tiens à ce qu’elles reçoivent toute ma sympathie de façade dans la tronche maintenant. Hercule est un nom de merde. Presque personne n’ose plus le donner et les Hercules du monde entier se cachent derrière des initiales et des surnoms dans des coins sombres et quelques fois dans les toisons d’épines qui couvrent les montagnes magiques et parfois en périphérie des lacs et quelques fois ailleurs, si bien qu’aucun Hercule ne me fera jamais de reproche à propos d’une nouvelle qui ne parviendra pas jusqu’à lui (et qu’est-ce qu’il en aurait à foutre ?), pas plus que jusqu’à ces cons de frères, homonymiques et non sanguins, dont l’existence, je vous le rappelle, n’est d’ailleurs pas prouvée. Et comme personne ne peut légalement (ou au moins moralement) faire le moindre reproche à un personnage qui prends un nom qui existe déjà pour jouir de sa liberté dans le respect de tout un chacun (lesquels, en lot, et à la queue leu leu, restent libres d’avaler -ou non- ses bobards couleur d’œuvre obscure), je ne lui trouve aucune raison de se retenir -c’est cause de cancer de surcroit.
Hercule (c’est encore moi !) était un personnage inventé pour une occasion. Hercule n’avait pas conscience au départ du destin inévitable de toute chose. Hercule ne pensait d’ailleurs pas être une chose, ou n’être qu’une chose ; il ne pensait pas plus la chose en général et on pourrait dire que ces choses là ne l’intéressaient pas et qu’Hercule vivait dans un monde créé à sa mesure, sans choses superflues ni choses simples, sans toutes ces choses dont lui firent part quelques messieurs que je me propose de présenter puisqu’ils viennent d’entrer dans la pièce en faisant du bruit avec leurs bottes, sans avoir sonné à la porte, sans qu’ils ne soient attendus, sans crier gare, sans dire bonjour, avec l’insolence bienveillante de ceux qui ont le pouvoir de vous mettre bientôt dans la confidence et des têtes d’enterrement cernées comme l’écorce d’un Douglas des Farges. En plus, il y avait une enfant. Je veux dire une enfant en robe noire. Et j’insiste sur le fait qu’elle pleurait.

« Mais faites la taire, Sainte Pute ! Je ne veux pas entendre de petite fille pleurer !... Qu’est-ce qui se passe dans vos têtes de piafs ? Pourquoi vous me regardez comme ça ? Vous ne pensez tout de même pas qu’il soit normal ou bien convenable ou bien ce que vous voudrez d’amener ses gosses pour pleurer chez les autres ? Vous trouvez ses cris agréables ?
-C’est une enfant… dit le gros monsieur. A son âge, elle ne se contrôle pas-
-Emotionnellement, intervint l’un des deux monsieurs.
-Et on peut la comprendre », dit l’autre.

Les sanglots de la petite redoublèrent.

« Et bien dans ce cas, reprit Hercule, faites preuve de jugeote et consolez-là… au lieu de m’inonder d’analyse savante !... Si elle est ouverte et trop excessive, prenez-là sur vos genoux… Racontez-lui l’histoire d’une bande de pirates pyromanes, bon sang de bonne slave, les enfants en raffolent. Dîtes-lui qu’ils auraient passé un moment dans le coin, racontez-lui une aventure pétulante d’ironiques dangers et pétillante en découvertes crépusculaires, (là-dessus, un geste du bras) avec un soupçon de magie si ça vous amuse, mais faites-lui au moins croire qu’il y a un trésor secret d’enterré dehors… Bercez-là d’illusions, bordel d’anus ! Donnez-lui un espoir et faites-en une raison pour qu’elle aille sécher ses larmes dans la cour ! »

Le gros monsieur (que j’appellerais peut-être Alain) sauta aux yeux de la petite emmerdeuse, laquelle les fermaient par intermittences, ses yeux bleu ciel, temps maintenant clair -semi pluvieux- papillonnant des cils jusqu’à ce que l’autre monsieur en costume rouge ne la gronde en mimant la honte.

Deux monsieurs identiques tiraient par contre franchement la gueule, française et fière, sans que l’un des deux ne s’occupe plus que l’autre de la petite ; et tout en prenant la même pose dans un même ensemble bleu marine, ils regardaient fixement un point devant eux, alors qu’aucune mention de la présence d’un photographe -pas même de caméraman cachotier- n’a été portée sur mes fiches (où les notes abondent pourtant au crayon de papier).

« Mais qui Douste est le père ?... cria Hercule. Allez ! Quoiqu’elle ait pu dire ou même faire de mal, il est grand temps de passer l’éponge. Nous autres, les mains lavées, passerons à table pour se dire les choses. Vous n’êtes pas venu ici -oh non, je n’en doute point- pour me faire ce plaisir qui touche à l’acoustique en m’offrant les modulations dont se rend coupable son altesse, l’alto des Pleureuses Inspirées ? Vous ne pouvez pas être si charmant… Votre attention me touche -je ne mens quasiment jamais- jusque dans mon aphenphosmophobie, un peu comme tous les points d’exclamation qu’on aperçoit dans des triangles, notamment dans les Bouches-de Reine, vers où j’habite, en sortie des routes verglacées.
-De votre quoi ? dit le gros monsieur.
-Je l’emmène voir les herbes grimpantes qui serpentent jusqu’au toit », dit le monsieur en costume rouge. Il faisait référence à la façade nord du foyer, en tout point digne de révérence, une magnifique réverbérrance des rayons légers du sol d’Eille donnait à ce mur de merveilles l’aspect d’une toile tâchée par des pois verts sur fond, fond, fond, ainsi font blanc crème mêlé d’herbes. (Un bien joli champ crépu vertical.)

« Je vous remercie, dit Hercule. Rendez-lui son pouce et qu’on n’en parle plus. »

Alors que la petite fille sortait de la pièce -en prolongeant les pleurs plausibles- le gros monsieur (mais Glaux maritima ! que les larmes sèchent vite au soleil…), Groski père, dit Alain, alla à la rencontre d’Hercule d’un pas qui semblait décidé -peut-être pour le cueillir. Il voulut dire un mot mais il y renonça, préférant grimacer avec une verve expressionniste, un peu comme le font les Ouzbeks ou tout autre peuplade d’asiatiques qui habitent là haut dans le Grand Nord (je sais, c’est imprécis). Mais est-ce qu’un rictus nordique peut intimider Hercule ?

« Alain, dit Hercule. Je suis désolé de m’être emporté à cause des cris de la petite… et, il faut le dire, de vous tous qui me faîtes chier… Mais j’étais en train de bosser, tu vois… je fignolais. Je suis sur un projet qui va rapporter gros, je le sens… Je le sens dur comme fer dans les bourses. Et pourtant je croise les jambes… et parfois j’ai la trique quand même !… Et même là, je pourrais, si… Il faut que tu me dises ce qui vous amène, Alain, qu’est-ce que c’est que cette tête allongée ? Tu joues un mime russe imbécile ? Qu’est-ce qu’est si dur à dire que tu restes muet comme une tombe ?
-Je ne vais pas passer par quatre chemins, dit le gros monsieur. Je sais que tu n’aimais pas Hog. Mais il est mort ce matin.
-Comment ? Qu’est-ce que tu dis ?
-Un horrible accident de tracteur.
-Le Singe a déposé les lianes ?...
-Il est mort sur le coup.
-Je comprends mieux vos têtes. Je me disais bien que vos tenues étaient trop sombres pour être festives. Vous êtes fins prêts pour la veillée funèbre, n’est-ce pas. Je suppose que je ne dois pas dire amusez-vous bien. Vous n’avez pas la tête à ça…
-Nous portons le deuil près du corps, dit l’un des deux monsieurs.
-On l’enterre en effet ce soir, dit l’autre.
-Je ne cache pas la pointe de sarcasmes qui soulève largement mon jean. (Et comment cacher un pic montagneux ?)
-Lucien tient à ce que tu sois là », dit le gros monsieur.

Hercule écarquilla les yeux.

« Tu n’as pas reconnu la petite ? dit le gros monsieur. Lucien nous a demandé de la prendre avec nous… Elle est si triste de quitter son grand-père. Elle l’aimait atrocement, éternellement, et personne ne dira le contraire, avec une intensité indigne de soupçon. Son grand-père était plus qu’un homme pour elle, rien en commun avec notre ami qui fut ta bête noire, mais un Hêtre d’une taille gigantesque, aux ramures innombrables et au pied duquel elle pouvait, si elle l’avait souhaité, dormir pendant mille ans. Et elle l’aimait donc tout amoureusement, franchement, et même follement, si bien qu’elle l’aimait comme naturellement, c’est-à-dire en naturaliste novice, avec toute la vénération que sa taille devait rendre aux fils de la Terre, fascinée par les troncs massifs, mélancolique dans les herbes jaunes, interloquée face aux pierres calcaires qui jonchent les terrains en friche, elle encore si petite, un eucalyptus en devenir, n’avait pas conscience que la mort, cette force invisible de l’Ubique, face à l’immensité des âges, devait tout de même remporter la victoire et brandir en trophée le corps affranchi de son grand-père pour l’emmener dans l’Autre Monde. Elle ne croit pas que cet autre monde existe réellement par Ailleurs. Elle le nie, et ne lui donne pas de nom. Elle pleure depuis ce matin, contre tout ceux qui lui en parlent. A monsieur Groski fils, mon fils, et son voisin en âge, qui tentait avec maladresse de la rassurer quant à son grand-père, tout en lui récitant des poèmes improbables emprunt des plus belles religiosités, elle a dit, en pleurant : « Tu mens, ce n’est pas vrai ! Il n’y a rien après car tout est maintenant. Il n’y a rien ailleurs qui ne soit pas ici. » et elle lui a mis un coup de poing dans le nez et Groski, mon gros fils, s’est mis à pleurer à grosses larmes. Et nous sommes tous ici très tristes, si bien que si nous retenons silencieusement le supplice des soupirs soufferts, c’est par bienséance et maîtrise de soi, puisque nous sommes adultes et mûr. On pourrait dire qu’on se retient pour ce soir, mais ce serait méconnaître la force des refoulements, nos mécanismes de défense mis en place, et l’apport de travailleurs de l’âme indigestes.
-Elle pouvait rester auprès de lui !... » cria Hercule, parce qu’Alain qui prenait trop de place, si près, si grotesque, et si large, lui partageait en plus la primeur d’une haleine côtée vieilli six bonnes heures en fond de cuve, en soufflant sur son nez prodigue d’interprétation digestive (je parierais encore ma plume que c’était un ragoût de faisan !). « Il n’est pas encore sous la terre, à ce que je sache… Il n’a pas encore des amis parmi la tribu des vers qui l’attendent… ses nouveaux amants affamés ! Elle pourrait donc encore lui prendre la main, la petite, si elle voulait… Elle pourrait encore la tenir au chaud, et même un bon moment, la pauvre doit être si froide…
-Tu viendras, demanda le gros monsieur (sur un ton n’appelant qu’une réponse). Lucien tient à ce que tu sois là. Il nous a confié la petite comme un gage, comme l’argument massue qui sonnera la fin des hostilités. Il tient à ce que, toi et Hog, vous fassiez la paix avant l’enterrement. Il compte enfouir la hache de guerre qui a séparé vos familles, il veut qu’elle soit ensevelie sous les pleurs, il propose la paix dans la communion.
-Et pourquoi pas de fumer le pétard du Christ et de voir du Pardon au lieu de la Discorde ? Il ne sait donc pas que je ne crois en rien, (penser à lire et écrire l’Hêtre est le néant), c’est-à-dire en autre chose que l’homme. Croit-il que je veuille pardonner ? Ne sait-il donc pas qu’un pardon grandit ? Ne voit-il pas que l’homme est petit, trop humain, et qu’il le restera ? Pense-t-il donc à moi comme à Dieu ? Croit-il vraiment au Tout-Puissant ou son chagrin lui a-t-il grillé toute la tête ? »

Pendant que les deux monsieurs se mirent en mouvement, Alain partit pour un dernier sermon. Il s’étendit sur l’importance d’avoir des lunettes adaptées aux imperfections de nos lobes oculaires (surtout quand les yeux ne voient pas les choses comme elles sont), insistant sur l’aspect pratique : par exemple pour ne pas tomber comme une merde dans une plaque d’égout -exemple infect. Puis, par un autre exemple, alors que les deux monsieurs approchaient d’Hercule, il ne négligea pas le versant spirituel que la vision des hommes doit selon lui comprendre ; et il s’attardait sur ses mots, en en dégageant nettement chacune des syllabes parce qu’il comptait asseoir leur existence dans les salons de l’incorporel. Tandis que la main ferme d’un monsieur froissait l’épaule d’Hercule sans voix, Alain termina son discours sur le sens que délivrent les mots (en sortant un papier froissé de la poche d’un veston repassé) et la direction qu’ils font prendre ; et donc, qu’ipso facto, Hercule devrait fatalement finir par les suivre.
-Tu lui serreras la main, dit l’un des deux monsieurs.
-Et tu vas vite fermer ta gueule, dit l’autre.


[Comment retranscrire la douleur psychique qui prépare la douleur physique, qui la précède d’un souffle, qui l’accompagne en éclaireur, qui allume un immémorial écran où est projetée en continu -sans doute depuis le premier croc mignon et la première ligne de joyaux sur une fesse joufflue d’Eve agile… et jusqu’aux séances d’emboîtements cubistes de ces oranges un poil suspectes que des tortionnaires illettrés pèlent de leur couche de dignité- l’imagerie de la souffrance commune. Comment expliquer aux voyeurs ce qu’Hercule a senti, par moi, comme moi, quand les monsieurs identiques l’ont soulevé. Comment faire communiquer ce flux électrique qui se logeait dans les interstices d’une mémoire, au capital devenu hélas photogénique quand on la pouvait rêver imagée (et qui se désarçonne à force de pêchés d’herbes sèches). Comment pouvait-on enfin réfléchir avec tant de sueur sur le front, un chœur de trompette -déchantent-elles ?- qui vous frappe la poitrine, et dix doubles doigts qui vous palpent la gorge ?] (Note ajoutée à une partition incomplète.)


Un insoutenable sentiment de médiocrité soulevait nettement la corpulence d’Hercule. Les joues empourprées d’hydrophiles vermeilles, il se débattait à corps et à cris (honteux d’un tel attentat contre un homme de lettres). Ses pieds flottaient au dessus d’une terre promise en déshérence momentanée et présentement inaccessible. Un poil de chantilly venait lui chatouiller sournoisement les parois nasales. Aurait-il pu exploser sur les deux monsieurs comme un framboisier pris entre quatre mains, si elles avaient augmenté leur pression au-delà du seuil de résistance -si faible- offert par une pâtisserie si appétissante ? L’entrée intempestive et mélodieuse du monsieur patte-pelu (c’est le monsieur en costume rouge) annihila l’hallali du cor des chasseurs -et tout notre intérêt pour la question du dessus. Les deux monsieurs lâchèrent instantanément leur proie. Le cul halitueux d’Hercule percuta conséquemment le sol (sol dur, sol sec). Il poussa un ralle et il se fit dessus.

« Nous partons tout de go. Lucien a encore besoin de nous pour des préparatifs funèbres et d’autres arrangements de dernière minute (lesquels n’ont jamais été prêts à temps).

-Hercule nous rejoindra directement là-bas », dit l’homme au costume rouge, tirant sur la manche d’Alain qui s’effilochait, puis clignant de l’œil-en-cil telle la libellule de ses ailes (combien d’l et d’ailes dans un mot ?), il sortit un ongle de ses doigts pour ciseler la belle mèche rebelle de l’habit tissé du si gros monsieur.

« A tout à l’heure », dit encore Alain Groski père. Le ton de la voix de cet homme de ventre -fébrile- pouvait sous-entendre en creux quelques faims. L’un des deux monsieurs, juste avant de sortir, posa l’un de ses doigts sur sa bouche. L’universalité est peut-être le propre du langage des signes. Mais sinon quoi -regard d’Hercule. L’autre en passa un sur sa gorge. Compris.

Hercule perçut très vite l’effet secondaire de son soulagement. Il alla dans la salle d’eau du premier. Quand il en ressortit, fier d’une toilette éclair, l’odeur du malaise embaumait toujours l’espace. Il ne parvint pas à se mettre au travail. L’ignominieuse sorte de torture physique que ces importuns deuilleurs lui avaient causé n’en permettait pas d’autres -surtout mentales- qu’il se serait sinon infligé. Hercule avait mal à la tête. Malgré cette incessante migraine, il parvint à se mettre en tête une idée (ni bonne, ni mauvaise) qui passait par là au hasard. Il avala sa double portion coutumière d’antidouleur et sortit s’aérer l’esprit.

D’un pas nonchalant, Hercule traversa la cour de sa maisonnée. Il avait, cette année, peu vu Hog. La dernière fois, pour ne pas changer leurs habitudes (mais c’était un 29 février) ils s’étaient crêpé le chignon comme des femmes vulgaires : à propos d’un cédé le passage. Hog, n’ayant regardé qu’à sa droite (attitude gauche mais fort courante des conducteurs occasionnels), avait failli le renverser en accélérant lourdement du pied pour rattraper le temps perdu à l’arrêt. La voiture à peine élancée, alors qu’il remarquait la présence d’Hercule presque sous les roues, il s’était permis d’être grossier comme le sont tous les conducteurs nerveux à cette différence près que sa nature à lui n’avait pas à être forcée -Hog violait la langue en ouvrant la bouche. Un autre souvenir, tenace comme une tâche de naissance, morphodonc indéracinable, traversait encore l’espace-temps passé pour occuper dans sa mémoire visuelle actuelle la même place qu’une ville sur une carte routière. Sur la Grand Route (il y en a toujours une !), c’était une étape obligée, sorte de curiosité locale, qui vous faisait lever ensemble le pied et les yeux. Il y avait là trop d’évènements qui s’étaient déroulés en trop peu de temps pour qu’on puisse se faire à l’idée qu’ils prennent tant de place sur le papier -nous stoppons net. Hog avait offensé Hercule. De la simple cellule originelle (délit de faciès ?), il s’était composé un conglomérat compliqué d’abus (la détérioration du champ de betteraves, des incivilités quelconques, une claque retentissante, une menace de procès, des coups de téléphone nocturnes et muets, un lapin pendu par les pieds avec lequel le chien d’Hercule avait joué une matinée durant jusqu’au retour de son maître et Dieu courroucé…) qui amenèrent nos ennemis à se mettre d’accord sur un point, fut-il de non-retour, personne ne souhaitant crever l’abcès de la colère. « Cinq ans de saletés pour que l’autre s’en tire sous la terre… » Hercule ramassa une fleur à clochette (rien à faire aussi loin de la mer) il la jeta au ciel sans la regarder, l’œil vif préoccupé, tiens donc. Mais qu’est-ce que c’était que cette tâche noire ? Sur la façade de sa maison, une bête grosse comme une biche grimpait telle une araignée amputée (car cette bête n’avait que quatre pattes). Se faufilant entre les feuilles d’automnes, évitant les flaques d’eau potentiellement bruyante, Hercule s’avançait pour mieux faire le point. En marge de sa robe noire, d’où surgissaient ses tentacules, une dentelle rustique et blanche jouait à cache-cache. Hercule y jeta un œil qui n’eut pas le temps de s’élever bien haut car, sur une mauvaise interprétation, le bout d’une tentacule glissa et la bête lui atterrit dessus, le renversant à l’oblique sur le sol en gueulant plus fort qu’il souffrait.

« Nom d’un troufion d’étoile ! Qu’est-ce que c’est que cette sale gamine qui me tombe fesse à face sur le nez ?
-J’ai mal, brailla la môme.
-Tu ne vas pas recommencer », menaça Hercule en élevant la voix.

Il dégagea sa tête, poussa les jambes sales de la petite, lui caressant au passage un bassin étroit. Une quinte de toux, un coup d’œil furtif alentour et Hercule fut à nouveau debout. Prêt à interroger la bête (arrière petite bête noire, ah quelle savante mémoire). Qu’est-ce qu’elle pouvait faire là, elle jouait. Et pourquoi jouait-elle ici, oh la moue enfantine. Il y avait quelqu’un pour la surveiller -« Mais pourquoi faire ? ». Hercule à court de points lui claqua violemment les fesses. « On est puni par où l’on pêche. Tu n’as rien à faire là. Ouste, du balai ! »

Tout en s’époussetant les jeans, sous le regard rentré de la petite peste, Hercule marmonnait dans sa barbe des phrases indistinctes qu’on ne traduira pas. Son mal de tête repartait crescendo l’ami. Il froissa ses paupières, tourna les talons pour rentrer chez lui, mais il se retourna, son pied foulait le palier : la petite n’avait pas bougé.

« Tu me promets que tu ne pleureras plus ? » demanda-t-il. Voilà qui sera pour le mieux dans cette mare prochaine. Il ne pouvait pas la laisser ici (sur son terrain). Il ne voulait pas la ramener chez l’autre. Seulement, il le fallait. En vertu de quoi ? Ma gueule, Putains faîtes que l’histoire avance. Hercule revint sur ses pas vers la petite. Il hésita à la prendre par la main. Quelle idée saugrenue… Elle se mit à marcher toute seule.
Le bon sens de tout un chacun, sachant les circonstances particulières qui nous amènent à gravir mot à mot la montagne de délices à venir, voudrait qu’Hercule, en toute bonne foi, du fait de sa vocation, se soit posé la question impudique du nombre des petits poils qu’il pourrait compter sur son mont de Vénus… Je ne pense pas qu’il soit nécessaire d’extrapoler sérieusement sur de l’éventuel : Hercule, tout le monde s’en doute, n’est pas le poinçonneur des divas (quoiqu’en pense Corneille en baillant). Il va sans dire que la petite Anonie n’avait pas la tête de l’emploi non plus. Elle se remit tout de même à geindre (un solo de génie en Cacophonie) tandis que le deuxième kilomètre venait d’être vivement avalé. Ses pieds, chaussés de souliers bas de gamme, la faisaient atrocement souffrir. Elle semblait boiter légèrement. Le rythme de ses pas ne suivait pas de mesure. Elle se mit bientôt à causer. (Beaucoup de sanglots gêneraient la lecture sans toutes mes retouches. NH)

« Tu es vraiment méchant ? demanda-t-elle. C’est tout vrai ce que papa raconte, que tu es comme un croque-mitaine qui s’en prend aux vieux plutôt qu’aux petites filles ?...
-Je suis le père fouettard des petites curieuses.
-Papa dit que tu as tellement offensé grand-père qu’il est mort de peur que tu viennes le voir… Il dit que si on enterre papy, tu devras le rejoindre dans l’Autre Monde. Que tu crèveras de douleur tellement ce sera dur d’être sans lui, c’est vrai ? Moi, j’y crois pas. Foin d’ânerie dans l’âme d’Anonie !
-Tout le monde meurt à la fin de sa vie, dit Hercule. Mais je n’aime pas trop parler de la Faucheuse alors qu’on traverse un champ de blé. Il y a tellement d’autres choses à faire. En attendant, il faut bien s’occuper. Il y a quelque chose que tu aimes bien faire ?
-Non, non et non ! » Anonie tendit tous ses muscles. Elle s’arrêta de marcher. Elle s’arrêta de pleurer. Elle s’arrêta de respirer. « Je ne veux pas y aller ! »

« Entêtée sans tétons ! Si tu crois que ça m’amuse… » dit Hercule, une souris aux lèvres, la queue pourléchant les partie charnues. En fait, ça se pourrait bien. « Ok. » Songeant comme ses ancêtres à un moderne francoricain, il comptait aller faire cracher sa girafe dans l’urne mortuaire. L’idée soulageante lui plaisait comme toute jouissance dans sa mécanique. Evidemment, évidemment… on ne lui laisserait pas l’occasion. Il devrait la saisir. Mais se présenterait-elle ? (Bonjour Hercule, je suis la divine Ruine des Larmes… Voulez-vous vous laisser aller ?...)

Cette fois, il lui crocheta la main. Il lui fallut serrer bien fort -la peste Anonie freinant son ardeur. Mais elle se remit en route, braillant, couinant, chougnant. C’était une adorable enfant. Bientôt, tout de même, ils approchèrent de chez Lucien (transfert de propriété express post mortem). Il y avait là beaucoup trop de monde. Hercule commença à compter ces gens, de loin, jusqu’à se retrouver à court de doigts et perdu dans les nombres. « Autant de monde aimait ton grand-père ? » La petite ne répondit rien. Elle se grattait mécaniquement l’une de ses fosses nasilles, observant ensuite avec attention les petits trésors découverts qu’elle rejetait, quand ils étaient trop bruns, s’en régalant dans le cas contraire. Elle expulsa d’une pichenette sa dernière trouvaille, puis, le regard vague, pria Hercule de ne pas y aller. Impossible de se perdre à une si courte distance. Il eut un rictus, comme un rot, inconvenance mettant mal-à-l’aise. La petite peste pesta derechef. « Il faut bien que… -Non pas ! -Qu’est-ce que c’est cette gamine… -Ils vont te tuer et te sur-tuer ! -En quoi est-ce que ça peut te gêner ? A part dire des bêtises, tu n’as pas de raison d’avoir honte. Ils t’ont lâchement laissé chez moi, il va donc falloir que j’en touche deux mots à ton père. » Discussion close, vogue la gamberge.

Si Hercule (qui ne voulait pas venir) ne pouvait plus faire marche arrière, c’est qu’il s’imaginait pouvoir gâcher l’enterrement en en faisant une fête (les deux mots n’étaient qu’un prétexte). Il se voyait, jambes écartées, en train de ce qu’on sait sur le mort. Il s’était retenu depuis si longtemps. Bien sûr, ce n’était pas la même chose qu’avoir Hog vivant pour se plaindre : il allait seulement profaner sa tombe, au mieux gâcher un rite. Qu’il souille la mémoire d’un homme en lavant la sienne, ce n’était qu’un ersatz de bonheur. Mais pourquoi faire le difficile… Hercule était décidé à juger son mort en lui rigolant à même le visage.

Rondement proportionné, Groski fils emmena Anonie. Ils partirent sur le côté afin de pratiquer un jeu à la mode, ou plutôt qui ne se démode pas. Pendant toute la scène qui va suivre (soit durant douze minutes en tout), on pouvait les entendre crier et bruire si fort qu’il vaut mieux les mettre en sourdine sous peine de n’y plus rien comprendre. Une scène compliquée n’a que faire d’artifices sonores -même rimés avec déraison. Nous ne les entendrons donc plus, sauf à me contredire, ce qui arrive parfois et notamment quand les circonstances s’y prêtent volontiers, l’apéro l’exigeant souvent. Groski père, imitant son fils, pria Hercule de le suivre : ils s’engouffrèrent au milieu du troupeau qui pleurait la mort d’un des leurs. L’œil pourtant moins triste que sévère, les postures menaçantes, ils trépignaient tous des pieds comme des mains dans des tenues hétéroclites sans à-propos. L’uniformisation noire n’était pas respectée. Beaucoup de grises vestes et trois bleus de jais, un col d’albâtre, une jupe verte rayée comme un zèbre, quelques chapeaux sépia et une dizaine de vile coloration formaient un échantillon d’irrespect dont Hercule ne put que se féliciter. Les regards mauvais ne le dérangeaient pas, sinon en vertu d’un vieux préjugé trop tenace pour être corrigé. Alain s’assit finalement sur une chaise. Il alluma une cigarette.

« Je suis bien content que tu sois venu.
-J’ai deux mots à dire à Lucien.
-Cela signifie déjà beaucoup…
-Mmh…
-Quoique tu pensais d’Hog tu es là. (Le foyer de la cigarette s’embrasa.) J’ai peur de poser la question, tu vois… après ce que tu m’as dit chez toi… Je sais que tu ne comptes pas t’excuser.
-Ne me demande pas l’impossible…
-Quand on a la rancœur têtue, on ne change pas d’avis comme de chemise. Ou bien d’haleine. Celles-ci te vont pourtant mieux que l’autre… Viens avec moi, cherchons Lucien. »

Alain prit quelques pas d’avance sur Hercule. Ce dernier tournait la tête à droite, souriait ironiquement à gauche, il marchait droit devant lui sans regarder en arrière tout en se sachant observé. Il sentait les regards qui s’agglutinaient dans son dos, comme des crachats. La foule salivait comme une bête malade. Il y avait des gens qui lui tournaient le dos. D’autres marmonnaient si bas qu’Hercule en avait les oreilles qui sifflent. Il y eut même quelqu’un pour lui rentrer dedans. C’était Virule. Elle ne s’excusa pas. Elle eut un air de surprise qu’elle dissipa vite, examinant Hercule de haut en bas comme on jauge la valeur d’un table qui ne nous a pas plut dès le premier regard. « Il est ici !... » Elle s’éloigna. Alain, cinq mètres plus loin, prenait un homme élancé dans ses bras.

« Il est venu ici de lui-même.
-Approche Hercule, nous n’allons pas te manger. Les mauvaises nouvelles ne font pas de bons plats et personne n’a d’appétit de revanche dans ces circonstances…
-Que les choses soient claires, j’ai ramené Anonie. Je ne suis pas venu, j’ai juste ramené la petite. Il y a une différence qui ne fait certes pas de moi l’égal d’un vieux sage, mais que je trouve notable. Je ne fuis pas mes responsabilités.
-Dois-je comprendre qu’Alain et ses frères n’ont pas su transmettre mon message ?
-Ils ont été plus qu’insistants…
-Mais tu n’as rien voulu entendre.
-Je suis resté autant que possible sur mes positions…
-J’avoue que je m’y attendais. Ils ont donc joué la carte d’Anonie, n’est-ce pas. Et toi tu as suivi. Tu es bien trop joueur pour ne pas tenter un peu le hasard.
-Ces bouffons farceurs ne m’ont pas fait rire. Et je n’ai pas « suivi », je l’ai ramenée. Je n’ai pas eu la délicatesse de penser à lui faire prendre une auto ou autre taxi, je m’en rends compte. Mais je ne voulais pas payer de voyage qui se ferait sans moi. Je suis venu pour voir le vaincu. J’exige de pouvoir expectorer mes griefs céans. Où est donc le corps de feu votre père… ?
-Rien ne saurait presser cette envie ni justifier un tel blasphème. Tenez-vous donc, Hercule, contrôlez-vous et prenez votre mal en patience. Si vous avez une pensée d’importance à nous faire partager en ce jour de Peine et de Jugement, vous saurez nous la réserver pour l’Eloge Funèbre du défunt. »

« Serait-il possible d’obtenir une boisson d’alcool afin d’atténuer la douleur d’une si longue attente ? » demanda Hercule, ironiquement, bien plus soucieux de conserver la distance de ton qu’instaure honnêtement toute vulgarité qui s’assume que d’avoir son verre à la main pour s’assurer cette première contenance qui rassure avant de porter son toast fatidique. Alain Groski, levant ses fesses, agrippa sa poche de graisse basse abdominale. Ils s’en allèrent, avec Lucien, chercher ce que désirait Hercule (avec une nonchalance déconcertante du point de vue de leur créateur qui n’en finira jamais de s’étonner de voir ses créatures tantôt se sauver, quand s’échapper de sa griffe, et en l’occurrence s’en aller pour faire un bout de chemin à l’abri du célébrissime Grand Œil d’Omniscience Grise Lithographiant l’Earthland que tout le monde connaît et craint à la fois). Satisfait de la disparition de Lucien, Hercule oublia un instant quel était l’objet de sa démarche. Sa pensée voguait vagabonde, en contre bas vers des vaguelettes alléchantes et soutenues nappées d’un nuage d’écume ou de lait de coco, dans ce déferlement tranquille des mers romaines nacrées d’équatoriales épices, les mêmes qu’il avait vue, voyait et verrait encore sans interruption -car la mémoire affectionne les faits mémorables- monter et descendre des verres de cristal et tanguer entre eux tous de la bouteille aux bouches durant toute une soirée et toute une nuit et toute une aube (la Pina colada étant la succulente boisson qui fut servi le jour de son enterrement de vie de garçon).

Il assaillit un banquet garni d’hors d’œuvres et de mets exquis. Il s’enfila deux boulettes d’anchoïade, une demi douzaine de courgette cerise et une tranche de jambon de Bayonne pour accompagner ses doses homéopathiques de vin jaune -il n’y avait pas une goutte de rhum avec qui pleurer sur cette table. Il pensa à s’allumer un cigare, égara deux allumettes dans la doublure de la poche qu’il était en train de fouiller en quête de la superbe (et arrogante) contrefaçon cubaine pour finir bredouille mais non courroucé. Hercule allait sur son quatrième ( ?) verres quand deux coups de clochettes annoncèrent le début de la cérémonie funèbre. Il renifla machinalement. Devant lui, plusieurs personnes s’avançaient. Le regard de vague devint populaire et Hercule sut où tourner le sien. En face de lui (mais il s’était auparavant tourné), se tenait un petit homme vieillissant, prêtre de son état. Il dit deux mots d’une banalité effarante mais religieuse -ce qui est considéré comme une très mauvaise excuse. Un écran de fumée s’éleva autour du vieux prêtre. Un homme apparut comme un auguste soleil à travers la brume. Il portait un chapeau, tout aussi rouge que son costume, mais d’un rouge maintenant vif non sans rappeler aux érudits la stature ambitieuse du cardinal de Richecoin (et notamment quand il couinait auprès de son Louis pour lui soutirer un peu du métal qui porte son nom et était tiré à son effigie, afin de surseoir au sursaut de ses nombreux ennemis, jusqu’alors endormis au moyen de cet or, abrutis parce qu’il était brut). Le prêtre demanda à l’homme en costume et chapeau rouge de prendre la parole. Il lui donna un micro illogiquement étiqueté du logo bien connu (une Marianne égyptienne) prétendument représentant la liberté d’expression d’un monde opprimé. L’homme en costume et chapeau rouge s’en empara vivement pour ne plus le lâcher (si ce n’est à un instant choisi et contrôlable dans sa durée). Il fit un bref rappel de faits proprement biographiques et emphatiquement émouvants (avec les mêmes succès dont se prévalait Saddam au début de la Golf’s War II), des faits, entre nous soit dit plus qu’insignifiants, mais qui firent remonter l’arcade sourcilière d’Hercule pour bien signifier (dans le langage corporel courtois des outrés qui pour se taire n’auraient pourtant pas rien à dire) aux autres, toute la désapprobation que leur simple exposé pompeux faisait déjà naître dans son cœur.


Mon coeur
Qu’il batte
Pourvu que ce soit contre l’autre


Hercule, le cœur aux percutions, était toujours prêt aux persécutions. Il avait été antisémite pratiquant (jeunesse lointaine), religieusement pédotactile depuis l’âge de ces quarante ans, il était devenu ultralibéral (dans les années 80) en donnant du travail payé une misère à des sans-papiers, et la prochaine étape de son parcours (depuis l’amputation mortelle qui avait fauché les deux sœurs Jumelles de la firme Web Trafic Commerce) était donc de convenir que l’attitude vulgaire et désastreuse de Hog n’était pas seulement dû -comme je vais l’expliquer- à sa connerie fondamentale mais aussi au sang qui coulait dans ses veines depuis des générations -l’homme en costume et chapeau rouge venait tout juste de lui apprendre que Hog avait une arrière-grand-mère marocaine. Il apprit encore que Hog fut fraisier, un peu pompier, membre de l’Etoile Rouge de Moscou, grand œnologue fanatique des Côtes Rôtis et, le plus incroyable, il avait pris ce pari fou que les fourmis rouges (combattantes d’une révolution mondiale) gagneraient leur guerre contre les fourmis blanches (termites accrochées à leur terre), les fourmis noires (hyménoptères guidées par leur Sœurs Sexués) et toutes les fourmis qu’il écraserait lui -car Hog donnait des coups de mains à leur entreprise. Drôle de Richecoin dessina ainsi tout l’arbre généalogique d’Hog qu’il agrémentait au fur à mesure de petites boules et de longues guirlandes rouges. Il s’étendit aussi sur les passions amoureusement vermeilleuses que, jamais rassasié, l’humble Hog avait pourchassé et goûté tout au long de sa vie. Il rappela les heures coagulées d’une guerre qui lui avait tenu à cœur (à Hog) et d’une autre qu’il avait payé (à combien le litre ?) du sang de son premier enfant. L’homme en costume rouge fit alors une pause. Ce fut comme si le monde s’engourdissait. Il y eut un silence parfait de quelques secondes pendant lesquelles Hercule eut à peine le temps de penser au con moite brûlant de la petite Anonie. Son visage s’irradia alors, il afficha la plus affligeante des frimousses. L’homme en costume et chapeau rouge hurla le nom d’ « Hercule ! » et tout le monde se retourna vers lui. Le monde fronçait méchamment ses sourcils… Pris en flagrant délit de pensées lubriques, Hercule devint aussi rouge pivoine que le bec verseur de son petit oiseau. Il s’enhontait littéralement. Ça ne dura pas.

Le prêtre, levant sa canne, s’en servit comme d’une carabine. Il la pointait sur lui. Soixante-treize yeux brillants de haine le dévisageaient sans rien dire. L’homme en costume rouge descendit deux marches. Il y eut comme une rumeur qui montait gronder dans l’oreille d’Hercule. L’homme au chapeau rouge fit trois pas. Un bruit assez net provint de derrière le prêtre. L’homme en rouge s’arrêta de marcher. Hercule retenait son souffle. Les deux monsieurs transpercèrent un voile de soie beige, portant à bout de bras le cercueil de Hog. Hercule avala sa salive. L’homme en rouge jeta son chapeau. Les deux monsieurs faisaient des squats. La glotte d’Hercule monta. Le cercueil de Hog descendit. Un vieil homme borgne poussa un cri. Hercule voulut s’enfuir. L’homme en costume rouge lui claqua la bise. La joue d’Hercule accueillit la marque de ses bagues. Le soleil rayonnait sur les doigts du provocateur. Hercule, au lieu de pisser sur Hog, se fit dessus pour la deuxième fois. Quelques ricaneurs ricanèrent crânement.

« Hercule, tu voulais t’exprimer je crois. Lucien te fait l’honneur en ce jour de miséricorde de te laisser parler le premier. Prends la parole maintenant, notre fraternité te la donne.
-OH ? PUTE N7GRE§ SALOPE SANS POILS§ C4EST 0 MOI QUE VOUS LAISSEZ LE SOIN DE PARLER D4HOG ?
-Pas la peine de crier, tout le monde peut vous entendre grâce au micro.
-ET QU4EST6CE QUE J4EN AURAIS 0 FOUtre… mmh, vous avez raison. (il se gratte la moustache) Je n’ai… N’ayant pas l’habitude de m’exprimer en public… comme vous pouvez l’entendre… Je vais avoir du mal à me faire comprendre des analphabètes jusqu’à l’oméga de la myopie. Ceci dit, j’ai des choses à dire. On m’a même donné la parole. SILENCE LE PRËTRE § Lucien m’a demandé de dire quelques mots, en mon nom, pour « rendre hommage » -et ce sont là ses mots- à son père, le vieux Hog, qu’il n’a pas tué de ses mains, ni psychanalytiquement, et que j’ai pas moi-même, malgré toute l’envie et des occasions manquées, pu tuer, trucider, assassiner, ce que je regrette forcément. Veut-il donc, pour lui faire plaisir, que je baise les mains de la fatalité, que je me prosterne devant l’accomplissement d’un devoir, une charge honorifique, auquel je n’ai jamais su qu’atteler mes efforts, en vain, pendant vingt ans de haine ? Veut-il que je m’excuse de ne pas avoir tenu le couteau du traître qui a tué son maître, dans mon dos comme dans le sien ? Veut-il voir un Hercule sans force, aussi ridicule qu’un bel espagnol, qui, monté comme un cheval, la crinière de fierté laquée, n’en fait pas moins fuir les juments tout en se disant Dom Juan ? Veut-il entendre Hamlet dire son fumeux « croire ou ne pas croire » ? Qu’est-ce qu’il…

(Sur ce, Hercule perdit le contrôle de ses jambes tremblotantes que venaient d’attraper deux hommes par derrière lui. Le son, au moment de basculer, qui s’échappa de sa bouche, comme un hoquet pénible, fut jugé à la fois strident, quasiment hystérique, et comme la preuve d’un relâchement physique coupable. Hercule fut alors bâillonné. L’homme en costume rouge irradiait.)

-Au commencement était le verbe, dit le prêtre. Les Ecritures témoignent des premières pensées construites de l’humanité, au même titre que les testaments, quand ils sont lus, promeuvent les dernières volontés de l’individu. Hog nous a laissé une enveloppe. Elle est hermétiquement fermée, comme vous pouvez le voir, grâce à une large bande de scotch gris, en dessous de laquelle se trouve l’inscription suivante, à l’encre noire : « TESTAMENT DE GREGORY HOG ». En tant qu’homme d’affaires bassement matérielles, en tant qu’homme de robe, en tant qu’homme d’église, je vais vous lire ce testament.



A Virieu-sur-Pourpre, le 27 mars 2010.

Je n’ai jamais cru que mourir était une vocation à laquelle je devais répondre, et j’ai toujours pensé que les enterrements ne valaient pas le prix qu’il nous en coûte. La perte des êtres qui nous sont chers soulage toutes (quelques mots illisibles) qui peuvent les démanger. Je voudrais dire à tous ceux qui me pleurent, en premier lieu, de sécher leurs larmes bien compréhensives. Comme je ne suis pas là pour les voir, elles ne peuvent servir que leurs intérêts et je ne puis en tirer nulle joie. Je voudrais dire à tous ceux qui souhaitent m’enterrer de s’armer de torches et de changer d’idée. Lucien, mon fils, vous les fournira dès que nécessaire. Je voudrais encore dire à ma petite fille, Anonie, la fille de mon fils, qu’elle pourra cette fois jouer avec des allumettes. Mon exécuteur testamentaire y veillera. Je voudrais encore dire à mon ennemi intime, à Hercule, toute la sympathie que j’ai pour lui. Quand il était là, près de moi, j’aimais le faire souffrir. Mais absent, je l’avoue, il me manquait terriblement. Notre séparation est donc bel et bien un déchirement. Je sais qu’en écrivant ceci, j’anticipe forcément un peu : d’abord, rien ne prouve que je doive mourir. Et rien ne prouve que je doive mourir avant lui.
« On n’est jamais trop prudent », me répétait ma mère dans mon enfance, tout en noyant les petits d’une chatte parce qu’elle était allergique à leurs poils. Je me rappelle de ce conseil et j’aimerais le mettre en application. En conséquence, je ne compte rien léguer de ce qui m’appartient, si je ne l’ai pas déjà donné avant, d’une autre manière que la suivante.
A chacune des personnes qui participeront à attraper Hercule, à l’attacher à une colonne, à lui couper les testicules, à l’asperger d’essence, à lui lire ma première ballade (laquelle est au verseau), je lègue :
1° Ma maison de Virieu-sur-Pourpre ainsi que mes terres, l’ensemble des biens que j’ai accumulé jusqu’aujourd’hui deviendra leur propriété. A l’exception de ma collection de calendrier (commencée dès l’âge de onze ans) qui devra revenir à mon fils Lucien, même s’il était empêché de participer à la crémation décrite au dessus.
2° Tout l’argent qui est porté au crédit de mon compte courant, soit à ce jour 36.500 euros et une brouette flambant neuve, les actions et obligations placées sur des marchés de Stock Exchange.
3° Et puis ma femme, qui est morte avant hier.
4° A Anonie, qui est chargée d’allumer le cierge mythique qui brûlera pour moi, je lègue un chalumeau de poche, un lance-flamme de fabrication allemande chromé de rainures violettes et au manche duveté, ainsi qu’un zippo doré qui peut servir de miroir, au cas où les allumettes ne l’amuseraient plus.
Je déclare mon enterrement suspendu tant que la crémation d’Hercule n’aura pas été effective. Si le prêtre qui fait son office désire défoncer l’orifice d’Hercule avant, je l’encourage à ne pas retarder son plaisir, afin que tous les autres puissent jouir ensemble devant ce feu de joie.
GREGORY HOG »



Le prêtre avait fini de lire. Il retourna la feuille, lut à peine deux lignes du poème puis leva les yeux devant lui. Des hommes avaient attrapé Hercule et le flagellaient, les uns après les autres, avec des antennes de télévisions, des antennes de talki-wakis, des ceintures larges ou fines, des espèces de ronces insolites.

« Je devrais peut-être lire le poème », dit l’homme en costume rouge.

Il le prit dans ses mains.

Le prêtre ne répondit rien. Il regardait devant lui d’un air vaguement vicieux.

Ayant entendu prononcé son nom, par derrière la véranda étouffant leurs bruits, Anonie avait laissé en plan l’énorme Groski fils pour revenir au tout premier des plans afin d’entendre ce qui lui revenait en vertu de l’amour de son grand paternel. On n’entendait pas un cri, dans le brouhaha des coups et des vociférations animales, qu’on put mettre au crédit d’Hercule. Ces cris, par l’opération de l’écharpe serrée, n’étaient que des cris chuchotés. Alain Groski se présenta devant Hercule. Il lui servit trois verres de cognac sur le visage et versa le reste d’une bouteille pour imbiber sa chemise (dire qu’elle était si propre !), sa veste, ses jeans, mêmes ses chaussures, ses chaussettes à carreaux. A l’écart de cinq mètres à gauche par rapport aux ombres portées par des arbres centenaires, les deux monsieurs distribuèrent à Anonie les trois porte-flammes promis par Hog.

Elle s’avança vers Hercule d’une moue culottée. « Quand on est con… », dit-elle. Elle essuya une lamentable larme sur sa manche et pressa prestement ses index et annulaire droits. Une flamme formidable s’échappa de l’embout du lance-flamme. Anonie dut reculer d’un pas sous la pression endurée par sa corpulence de puce. Devant elle, c’était l’incendie sur la tête d’Hercule.

L’homme en costume rouge profita d’un instant où les hommes s’écartaient d’Hercule pour commencer à lire le poème qu’Hog avait écrit. Il s’éclaircit la voix en mangeant une cerise sans en cracher le noyau.

« Il n’y a pas de titre, dit-il alors que le feu venait d’être éteint par trois hommes joyeux, un peu pompettes, mais de façon délibéré, puisqu’ils le feront en tout trois fois pendant la lecture de la ballade d’Hog, afin de pouvoir le faire repartir pour entendre les cris chaque fois renouvelés d’Hercule (l’écharpe enflammée ne l’empêchait plus de rien), il n’y a pas de titre, avait-il dit.


C’était le temps des copies cultes,
Le grand plagiat des mots doux,
Jusqu’aujourd’hui, encore occultes…
J’en fais un remix malgré tout.
Hercule ! mets-toi à genoux,
J’aimerais que ton cul bascule,
Ne vas pas jouer ton va-tout,
J’aime aussi quand ça rime en -cule.

C’était le temps des catapultes,
En giboulées -oh sur tes joues-
Mille excuses, tu es adulte,
Ne te plains donc pas si je joue.
Tu as de belles abajoues,
J’en pleurerais si l’on m’accule,
Avec l’œil lourd et sur ta moue,
J’aime aussi quand ça rime en -cule.

C’était du temps où les adultes
Fleuraient bon du fond de leur trou,
Du temps que ton bassin n’exulte
Un fumet bleuet peu ou prou.
Je n’en ai pas vu ailleurs -ou
Peut-être en terre majuscule,
C’était à Rouen, je sais où
J’aime aussi quand ça rime en -cule.

ENVOI
(à ton père)
L’éclair de son dernier coucou
Provenant d’un haut monticule
T’as surpris, mon beau, tout à coup.
J’aime aussi quand ça rime en -cule.

ENVOI
(à tes ennemis)
Le bûcher, l’ironie, c’est nous,
Allons, nous flambons ce pécule
Ça ne nous coûte pas un sous.
J’aime aussi quand ça rime en -cule.

ENVOI
(à toi Hercule)
Rappelle-toi le chant des gnous
Quand l’abbé les immatricule
Et pousse un petit cri pour nous
J’aime aussi quand ça rime en -cule

ENVOI
Hercule, encore, au temps des fous,
Quand s’embrasent tes particules,
Je joins ma voix à la tienne -hou !
Que j’aime quand ça rime en -cule.


-Certains passages sont à revoir, dit le prêtre. Notamment le passage sur les gnous. (Il se moquait bien de ce dernier ver interdit et de toutes les images pourries.) Les petits enfants lyonnais, comme doit le savoir Le Duc, ne sont pas du tout premier choix. »

« Il nie » pensa l’homme en costume rouge. Ce qui ne veut plus rien dire à l’époque du mensonge en verlan généralisé. Alain Groski se curait le nez tout en cherchant très activement son fils. Il y avait quelque agitation. La foule hurlait à la mort d’une voix éreintante. La petite Anonie, partie sur sa lancée, mis le feu aux pots de fleurs qui ne lui plaisaient pas (notamment celles qui étaient jaunes), aux tables qui contenaient des olives, puis aux vestes égarées, et aux chapeaux, et aux foulards, avant de s’attaquer à une poule perchée exceptionnellement haut et qui avait évité les jets de flammes pendant quelques temps, ce qui ne fut pas le cas du toit de la grange, des rideaux aux portes d’entrées de la maison, des arbres aux ramures printanières (qui étaient tout de même une cible indécente), ainsi que trois ou quatre chevelures mi grisonnantes mi écoeurantes que des squelettes sur pattes aux yeux renfoncés avaient placées eux-mêmes dans son champ de visée. Les deux monsieurs, constatant la propagation du feu, ouvrirent le cercueil flambant neuf de Hog.

« Douze trisomiques comprendront savamment ! » cria un Greg Hog agressif (ou plutôt un Gregory Hog goguenard).

= commentaires =

Kwizera

Pute : 1
    le 10/04/2010 à 23:06:26
j'ai pas réussi à dépasser l'intro
nihil

Pute : 1
void
    le 11/04/2010 à 01:24:11
Pareil. On a du s'y mettre à plusieurs pour faire le résumé.
Lapinchien

tw
Pute : 8
à mort
    le 11/04/2010 à 09:49:42
faudrait peut être que les admins limitent le nombre de caractères des textes alors. Parce que bon, imaginer des règles après coup juste parce que ça fait chier le comitté de lecture je trouve que c'est un peu un manque de respect envers ce gars qui a pris du temps pour pondre un gros truc pour la St Con.

Perso, j'ai pondu un texte encore plus long que celui-là, mon intention première étant de vous niquer tous au moins 4 points à chaque oeil suite à une lecture marathon car je suis richement rémunéré par le lobby internationnal des opticiens et Jean Afflelou m'a demandé personnellement d'infiltrer la Zone.
Lapinchien

tw
Pute : 8
à mort
    le 11/04/2010 à 10:03:43
oh putain. Le lobby internationnal des neurologues est sur le coup aussi.
    le 11/04/2010 à 10:11:39
Qu'il ait pris du temps pour pondre ce truc, c'est une certitude. Ceci étant, quand le résultat (comme je le disais ailleurs) est une tentative de démonstration de force technique, massive et réflexive soldée par un texte maladroit, émaillé d'imperfections plus ou moins embêtantes mais toujours en contradiction avec le projet de démo de départ, on est en droit de se moquer et de ne pas aimer.

Quoi qu'il en soit, on est en droit de dire que c'est de la merde si, à la lecture, c'est de la merde. Ca a toujours été comme ça. On juge des textes, pas des auteurs. Le "respect" dont tu parles, si c'est le soi-disant "respect" du politiquement correct au sens de "de toute façon c'est bien parce que tout le monde il est gentil parce que tout le monde c'est mon prochain", je chie dessus. Je respecte des actes et leurs résultats.

C'est pas parce que l'auteur aura une bonne tête ou qu'il aura fait beaucoup d'efforts qu'on va aimer son texte. On n'est pas une école pour mongoliens, ni au pays des bisounours. C'est la Zone. Bonjour. Réveille-toi. T'es censé savoir comment ça marche ici, mieux que beaucoup.


Oui donc étant un des glorieux soldats du résumé, j'ai lu le texte en entier ; et j'ai eu l'impression (disais-je) d'une sorte de multi-exercice de style avec pluri-démonstration de méga-force. Or manifestement, y a de l'effort, y a de l'entraînement, le style et les moyens mis ne oeuvre témoignent d'une pratique littéraire et de connaissances qui vont avec, mais putain qu'est-ce que c'est P2NIBLE. Trop de métatexte à la con, trop d'auto-commentaires et d'auto-commentaires des auto-commentaires du texte en gigognes comme chesz les plus alcooliques des grands-mères russes, et surtout trop peu d'agrément de lecture. Aucun, en fait. On subit tout le long.
Lapinchien

tw
Pute : 8
à mort
    le 11/04/2010 à 10:20:10
WARNING ! Irony inside. WARNINJA !
Lapinchien

tw
Pute : 8
à mort
    le 11/04/2010 à 10:45:34
J'aime bien quand tu montes sur tes grands chevaux, Glaüx, avec tes éperons de justicier de l'éducation nationnale. Ma stratégie cette année c'est de me mettre tous ces enculés d'admins à dos en prennant une posture victimaire puis de monter une force d'opposition qui à terme conduira à une révolution sur la Zone. Alors Dourak, c'est déja fait avec sa mère patrie. Glaüx, c'est presque bon, mais je vais en remettre une couche là où ça fait mal. Glaüx, j'aime bien quand tu montes sur tes grands cheveux. hihih uhu ohoho détestez-moi, pack de rugbymen tout puissants.

bon cette année j'ai décidé de faire une notation musicale des textes pour faciliter mon choix lors du vote. Il s'agit donc d'associer un morceau de musique qui parle de feu à chaque texte qui sera publié. En plus une si chaleureuse intention de ma part flatera l'auteur qui votera pour moi cette année à coup sûr.

Donc, pour ce qui est de ce texte voici la chanson que j'ai choisi :

http://www.youtube.com/watch?v=VB1_KigooeY

L'administration de la Zone en exil à Londres vaincra.




commentaire édité par Lapinchien le 2010-4-11 10:51:52
mungôle
    le 13/04/2010 à 19:57:15
Tiens !? Des commentateurs débiles et trentenaires qui sucent rien dans ce bordel pédophiliens tenu par quelques ratés honteux dans la vie vaseuse.
Dourak Smerdiakov

site
Pute : 0
ma non troppo
    le 26/04/2010 à 17:48:39
Un texte qui mélange, même ironiquement,

"Mon coeur
Qu’il batte
Pourvu que ce soit contre l’autre"
(On dirait du Musso, bordel)

avec une ballade (assez pourrie) inspirée d'une mienne (des plus pourries également, d'ailleurs), devrait valoir à son auteur le supplice des fourmis rouges ou quelque chose d'approchant. J'ai l'impression qu'on vient de m'accoupler avec Musso, là.

Certes, une ballade quand même, mais justement, servie sans le moindre respect.

Du reste, texte à rallonge peu drôle, auquel je n'ai pas accroché du tout, pénible à lire. Crémation anecdotique. Rien compris au fil conducteur, vu qu'impression permanente de r-a-b.
Apeulle
    le 01/05/2010 à 19:58:01
La question est : pourquoi tenter de lire du caca en ligne, alors qu'on dispose du dernier Ipad ?
Lapinchien

tw
Pute : 8
à mort
    le 01/05/2010 à 20:14:58
Monsieur, la Zone est un site à vocation ophtalmologique. merci de ne pas entretenir la confusion. On ne vient pas lire sur la Zone, on y vient réciter des lettres à haute voix à 3-4 mètre de son moniteur en alternant consécutivement l'obstruction de son oeil droit et de son oeil gauche. La Zone n'a d'autre utilité que celle de proposer des tests d'accuité visuelle gratuits aux internautes.

Quand à l'Ipad, il est évident qu'il ne s'agit que d'un accéssoire de farce et attrappe que l'on achète au verre baveur et que l'on offre aux gosses quand ils rapportent de bonnes notes pour qu'ils s'amusent à croire qu'ils ont un gros Iphone. L'Ipad, c'est juste une cigarette au chocolat.
Apeulle Pie
    le 01/05/2010 à 20:31:28
Cher ami, je vous remercie vivement de cette rectification oculaire. Je n'arrivais en effet pas à y voir de si proche, en prenant un recul certain, j'y ai vu la proximité sincère du proposé exercice à vocation ophtalmologique.
Je n'entretiendrai donc pas la confusion. Toutefois l'odeur persiste et cela je n'en saurais m'en dégager aisément, sans un lavement javellisé de mes yeux rougis par l'excitation fécale ou peut-être auriez-vous une autre solution moins onéreuse au vu des conséquences ?

D'autre part, je m'en vais immédiatement rapporter vos propos du second paragraphe à mon vendeur attitré dans le quartier où j'habite actuellement lors de mon passage dans ce beau pays sans animosité aucune pour les gens de ma contrée.
J'espère qu'il aura l'amabilité de reprendre l'Ipad que mon fils noir (américain de Louisiane) m'a offert pour le trentième anniversaire de ma mort.

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