LA ZONE -

Equarissage

Le 20/11/2002
par nihil
[illustration] Il est sur Webzinemaker un site intéressant (du point de vue clinique s'entend, bien entendu), nommé Le Mouton Noir, qui ressemble un peu à la Zone par son fonctionnement communautaire et son ton polémique. Figurez-vous que ces sinistres crétins s'en prennent à la Zone dans certains de leurs articles. Moi vous commencez à me connaître, faut pas non plus trop me chauffer. Vous voulez de la baston ? Soit. Recevez donc ce mignon article écrit dans le plus pur style des moutons, que j'aurais pu directement proposer au site incriminé si je n'avait disposé d'un espace tout exprès dédié aux fight virtuel, j'ai nommé la Zone 51. J'espère que j'ai oublié personne.



Ainsi c'était là.
nihil ricana vaguement en considérant la bergerie miteuse qui abritait le QG des moutons noirs. Quoi, ce palace luxueux avec appartements et haute-technologie à tous les étages, décrit avec tant de soin dans les articles des moutons se résumait en réalité à cette antre douteuse et même limite ruinée ? Eh ben, le boulot serait facile.
Scorbut le fit taire d'un geste péremptoire. Ils se devaient de rester discrets. Ne jamais sous-estimer l'adversaire, ne jamais se fier aux apparences. En effet quel autre camouflage que ce vieux tas de débris et de poutres effondrées pouvait mieux convenir à une base secrète ?
nihil gronda un avertissement du genre : "on ne me fait pas taire comme ça moi, tu devrais le savoir", avant de se siffler un quart de litre d'absinthe frelatée et de faire comme si de rien n'était.

Les alentours semblaient déserts, mais Scorbut se méfiait. Tout ça était bien trop facile pour le moment, ça cachait quelque chose. Il s'inquiétait aussi de voir nihil aussi peu sérieux. En fait "peu sérieux" n'était pas le terme approprié, on aurait plus justement dit "complètement torché". Depuis qu'il était tombé dans l'absinthe de contrebande, nihil n'était plus le même.

Ils pénétrerent dans l'obscurité de la bergerie abandonnée. Waou putain ça fouette un max, se dit nihil en lui-même. Non, décidemment il n'y avait rien qui soit digne d'intérêt dans ces décombres abandonnés depuis des lustres, à peine nihil songea-t-il à récupérer une de ces énormes poutres pour l'offrir comme souvenir à Tulia, qui saurait en faire bon usage.
Scorbut commençait visiblement à s'agacer.
- Bon putain, c'est quoi cette arnaque, ya rien ici. T'es sur de l'adresse, au moins ?
- L'adresse ? Quelle adresse ?
- Ouais bon, c'est pas grave, laisse tomber.
- Nan mais chépas la dernière fois que je suis venu c'était, euh... différent, avec plein d'écrans qu'il y en avait de partout et des trucs avec des boutons machin tout ça là.
- T'était défoncé ?
- Ouais bah ouais.
- Bon bah voilà, t'était défoncé, fin de l'histoire.
- Eh oh, j'aime pas trop tes raccourcis toi !
- Bon c'est bon, on va pas se chamailler voyons, un peu de tenue. On a une mission sur le gaz.

Tiens une trappe. C'est beau une trappe. Quel bel assemblage de planches vermoulues, et, oooooh, cet anneau rouillé magnifique ! Vraiment incroya... Hein que dis-je ? UNE TRAPPE ???
- Putain Scorbut, mate par là, y a un trou dans le sol, comme qui dirait avec une planche de bois qui le recouvre, maintenue par un anneau... euh...
- Une trappe ?
- Oui voilà je cherchais le mot.
- Eh bah voilà, tu vois fallait pas t'énerver.
Scorbut se dirigea posément vers la trappe et d'un genre plein d'élegance la soulèva. Un obscur escalier de pierre s'enroulait dans le ventre de la terre. Il s'y engagea, serein et empli de foi en l'avenir.
Soudain une voix claqua dans l'ombre :
- Hé vous là, le mot de passe !
- Ah oui ami. Pardonne-moi, j'ai noté le mot de passe sur un papier qui est dans mon sac à dos.
Scorbut passa posément la main dans son dos pour actionner la manivelle de son vaporiseur à insecticide modifié pour projeter de l'essence. Une longue giclée nauséabonde s'enfonça dans l'obscurité.
- HE, MAIS...
Toujours très classe, Scorbut gratta une allumette et la jetta vers la voix d'un geste d'empereur romain. Le brasier qui explosa dans le noir dévoila le visage hurlant de Wilbur.
nihil ricana et profita des flammes qui consumaient le pauvre carbonisé pour allumer une clope en essayant de pas se cramer le bouc.
- Hé hop, un de moins. Bon, on continue ?
- Je veux ouais, on va pas s'arrêter en si bon chemin.

En bas, ils débouchèrent dans un grand couloir silencieux, moquette au sol et tableaux raffinés aux murs.
- Eh beh ils s'emmerdent pas, ces connards !
Scorbut ouvrit la première porte à sa droite et sursauta vaguement en y trouvant l'ignoble Carvadjo forniquant sauvagement avec Morjane sur un lit à baldaquin.
La fureur sacrée emporta brutalement Scorbut qui leur colla huit litres de kérozène dans la gueule et porta une allumette allumée devant ses yeux.
Carvadjo tendit la main vers lui, l'air suppliant et glapit :
- Attendez ! Je peux tout vous expliquer, ce n'est pas ce que vous croyez ! C'est pas Morjane je vous jure, c'est une nana qui lui ressemble... Enfin si c'est elle, mais... c'est une fausse, une poupée gonflable, regardez !
Il tordit violemment la peau de Morjane entre ses doigts et celle-ci hurla de douleur.
- Brûle, connard.
Et Scorbut balança l'allumette qui atterit sur le lit, juste devant Carvadjo qui débandait sec et Morjane qui essayait de se terminer avec les doigts vite vite avant la fin.
Waou, le spectacle de ce lit à baldaquin embrasé était vraiment d'une rare beauté.
nihil ne s'en satisfit pas et grogna :
- Putain, mais laisse-moi en un peu merde, tu vas pas tous te les faire en plus.
- Allez pleure pas, le prochain est à toi !
- Ouaiiiiiis merci, j'espère que ce sera ce connard de Tarzoon !
- Hé qu'est-ce que tu fous ?
- Bah j'essaie de profiter de la dépouille de l'autre conne de Morjo, qu'au moins elle serve à quelque chose, pour une fois !
- Ah merde, on a pas le temps, amène-toi.
- Damned, cette mission devient d'un pénible, jte jure...

Après un labyrinthique parcours dans des couloirs tous similaires, ils tombèrent sur une cage d'ascenseur, avec une sorte de gnome hideux en guise de liftier.
- Jojo à votre service, msieurs-dames, que puis-je pour vous ?
Ils descendirent à l'étage du dessous en gardant un oeil soupçonneux sur le liftier qui consevrait un sourire idiot plaqué sur sa face de monstre. Mais bon visiblement celui-là était pas un vrai mouton, ils l'épargnèrent donc.

A l'étage du dessous était la salle des machines.
Ils crurent entrer dans la salle de contrôle de Cap Canaveral.
- Putain ils s'emmerdent pas, les nains !
Des rangées d'écrans d'ordinateur sillonnaient la pièce immense, comme aux ordres d'un écran géant qui les dominait tout au fond, diffusant un hypnotique ballet d'images incompréhensibles.
nihil balança sa bouteille d'absinthe vide contre un mur et avec une bombe de peinture entrepris de taguer "Equarisseur was here - november 02" sur l'écran géant en lettres monumentales, quand deux têtes émergèrent d'une rangée d'écrans.
- Mais c'est interdit !
Mouarf, la douce voix de Tarzoon. Craintivement, Lanfeust le poussait du coude et lui murmurait :
- Tais-toi, tu vas te faire repérer !
nihil s'approcha en essayant d'imiter l'attitude faciale de Jack Nicholson dans Shining, ce qui le faisait ressembler à Daffy Duck.
- Alors ça va bien, mes amis ?
- Euh oui msieur.
- Vous vous amusez bien ?
- Euh oui... euh non...
- EH BIEN VOUS ME FEREZ 500 LIGNES "JE NE DOIT PAS PARLER EN CLASSE" AVANT DEMAIN, MALOTRUS QUE VOUS ETES !!!
Et sur ce il plia la tête de Lanfeust à angle droit grace au coffre-fort de deux tonnes qu'il avait pris soin d'emporter dans ses poches.
- Non, non, miaulait Tarzoon.
- Si si, ahannait nihil d'un rire débranché.
Sur ce il entreprit de violer Tarzoon avant de se lasser et de déchirer ledit mouton de bas en haut avec un coupe-ongle tout en dévorant frénétiquement les morceaux qui en tombaient.
Il se redressa comme pour aspirer une bouffée d'air frais.
Scorbut le regardait, sourire aux lèvres.
- Bon allez, on est pas là pour s'amuser, il nous reste quelqu'un à trouver.
- Attends, il faut mettre toute cette machinerie démoniaque hors d'état de nuire. Personne ne doit plus jamais pouvoir utiliser ces installations à des fins aussi turpitudeuses que ces mauvais citoyens, fit nihil d'un air songeur.
Sur ce il se mit à débrancher tous les câbles qui reliaient les écrans aux PC.
- Voilà, ça devrait suffire. Eh ouais, je m'y connait en hack, moi.
- OK allons-y, lança joyeusement Scorbut en désignant une petite porte sombre à coté de l'écran géant.

Darth se dressait au centre de la pièce ronde et vide de tout ameublement.
- Sachez, ennemis, que je défendrais chèrement ma peau.
- Oh ta gueule toi.
Darth tira solennellement son sabre-laser de sa poche et le fit balader dans l'obscurité en geignant "vvvouuuuum, vvvouuuuum" d'une voix carrément très grave.
Soudain, un personnage patibulaire tomba entre lui et les deux destructeurs de bergerie hi-tech et glapit d'une voix de petite fille :
- Non, vous ne toucherez pas à un poil de mon maître moi vivant, foi d'Obiwan !!
Scorbut lui envoya posément son pied dans les génitoires et sauta à pieds joints quarante-sept fois sur sa tête de manière à ce qu'elle se confonde avec le parquet.
- A nous deux, gronda nihil en s'avançant vers Darth, hésitant entre l'inviter à une valse ou lui ouvrir les carotides avec les dents.
Darth fit voler une nouvelle fois son sabre dans les airs à au moins dix mètres de nihil, toutefois celui-ci se plia en deux et hurla
- Aaaaah je suis touché !
Scorbut, d'un bond fut auprès de lui.
- Ca va ?
- Laisse-moi ici mon frère, tout est fini... Fuis loin d'ici et fais de beaux enfants !
Scorbut écarta les mains que nihil serrait sur son ventre.
Rien.
- Putain tu déconne.
nihil se redressa stupéfait et cria :
- Je suis vivant ! JE SUIS EN VIE !!!
Il s'approcha d'un air menaçant vers Darth affolé, qui fit tournoyer une fois de plus son sabre-laser en gémissant "vvvouuuuum, vvvouuuuum" d'un air pitoyable, mais son mouvement était mal assuré et il se trancha malencontreusement la tête.
Scorbut éclata d'un franc rire de triomphe, s'avança vers le cadavre fumant de Darth, ouvrit son costume de tapette et lui toucha les poils de la poitrine. Se tournant vers Obiwan sans tête désormais, il lui lança d'un air sarcastique :
- Je touche les poils de qui je veux.
Et, à nihil :
- Allons-nous de cet antre de mort, ô mon frère, car notre mission est accomplie.
- Oui. Notre mission est accomplie.

Ce fut la fin des moutons.
Scorbut et nihil s'enfuirent vers d'autres aventures.

= commentaires =

Lunatik

Pute : 1
    le 28/11/2016 à 13:30:27
Le lien du site du Mouton Noir renvoie vers Erreur 404. Et quand on le google, on tombe sur un bar à fromages (ouvert du mercredi au samedi, uniquement sur réservation)(et ces fils de brebis ne prennent pas la carte bleue)
Ya plus de jeunesse...

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