LA ZONE -

La fenêtre

Le 07/11/2003
par Tulia
[illustration] Chaque jour, les mêmes gestes exécutés de la même façon et dans le même ordre. Chaque objet utilisé et reposé ensuite strictement au même endroit.
Axelle s’apprêtait à partir de chez elle quand elle se souvint qu’elle avait promis à un de ses collègues de bureau de lui prêter un film. Elle entra dans le salon pour prendre la cassette et constata que la fenêtre était ouverte. Elle la referma en s’engueulant intérieurement de l’avoir laissée ouverte, prit la cassette et quitta l’appartement.
Une fois dans la voiture sur le chemin de son bureau, elle essayait de se souvenir à quel moment elle l’avait ouverte pour la dernière fois. Il lui semblait que c’était le week-end précédent pendant lequel il avait fait particulièrement beau et chaud mais elle était persuadée de l’avoir refermée entre temps. Elle se rappela ensuite qu’elle avait passé un peu de temps dans son salon la veille au soir pour regarder le journal télévisé en mangeant et il lui semblait bien que la fenêtre était effectivement fermée. Un doute l’envahit subitement mais elle le chassa immédiatement en prétextant un petit moment d’inattention.

Dans les jours qui suivirent, elle eut cette impression étrange que certains objets dans son salon ne se trouvaient plus tout à fait où elle les avait laissés, comme si la configuration de la pièce avait été remaniée entre le moment où elle l’avait quittée la dernière fois et le moment où elle y revenait. Elle était toutefois incapable de dire avec certitude ce qui avait changé. Il devait simplement s’agir d’une manipulation de son esprit. Pourtant elle se surprenait à commencer à faire attention à tout ce qu’elle faisait, aux portes qu’elle laissait ouvertes ou fermées, à l’endroit où elle posait la télécommande…
Ne constatant ensuite plus rien d’anormal, cette petite paranoïa finit par lui sortir complètement de la tête.

Définir une place bien précise pour chaque chose. Tout calculer pour que ce soit pratique. Tout organiser pour ne plus avoir à tout rechanger ensuite.

Une semaine plus tard, juste avant de quitter l’appartement, impossible de mettre la main sur son paquet de cigarettes. Pourtant elle le laissait tous les soirs sur le bureau à gauche du clavier avant de se coucher, là il n’était même pas dans la pièce. Elle vérifia dans la chambre au cas où mais il n’était ni sur la table de chevet ni par terre. Rien non plus dans la salle de bains, les toilettes, la cuisine et le salon… Elle n’avait pas le temps de chercher plus activement, elle partit de chez elle et s’en acheta un nouveau en chemin.
En rentrant chez elle le soir, elle recommença ses recherches et après avoir retourné l’appartement à tous les endroits où elle avait pu laisser ce fichu paquet de cigarettes, elle ne l’avait toujours pas trouvé. Elle était pourtant sûre qu’il en restait plus de la moitié dedans, par conséquent, elle n’avait pu le jeter.
Un peu plus tard dans la soirée, en préparant son repas, elle le retrouva dans le frigo. Un grand frisson lui galopa le long de l’échine.
Comment avait-elle pu commettre une telle étourderie ? Et surtout à quel moment avait-elle bien pu le mettre dans le frigidaire ? Sachant qu’elle avait fumé sa dernière cigarette devant son écran d’ordinateur et qu’elle avait été immédiatement se coucher ensuite sans passer par la cuisine, il était impensable que le paquet se soit retrouvé dans le frigo. Son estomac s’était comme noué, elle en fut incapable de manger. Elle avait beau retourner le problème dans tous les sens, elle ne comprenait pas ce qui avait pu se passer.

N’arrivant pas à se changer les idées, elle préféra aller se coucher tôt ce soir-là. Cette fois-ci, elle prit le paquet avec elle, le posa sur sa table de chevet et vérifia une bonne dizaine de fois qu’il était bien toujours posé au même endroit avant d’éteindre la lumière. Elle eut beaucoup de mal à trouver le sommeil et quand elle se réveilla le lendemain matin, elle eut l’impression de n’avoir dormi que quelques minutes. Son premier réflexe fut d’allumer la lumière et de vérifier si le paquet était toujours au même endroit. C’était bien le cas. Elle se sentit quelque peu soulagée. Elle se leva, prit sa douche et s’habilla, elle se sentait un peu moins stressée que la veille, essayant d’enfouir dans un coin reculé de sa mémoire ce qui s’était passé.
Elle alla ensuite à la cuisine pour prendre son petit déjeuner. En ouvrant la porte de la cuisine, elle sentit une odeur bizarre, plutôt désagréable mais méconnaissable pour son odorat. Il devait s’agir de la poubelle, cela faisait quelques jours qu’elle ne l’avait pas vidée, elle s’en occuperait au moment de partir. Elle sortit trois biscuits de la boîte en métal qui se trouvait dans le placard au-dessus de l’évier puis ouvrit le frigo pour se servir un grand verre de jus d’orange. Elle s’assit à table et dégusta lentement ses biscuits.
Elle avait tout à coup l’impression d’entendre un très léger bruit, à peine perceptible mais continu, comme un très léger souffle, comme… le gaz !! Elle tourna immédiatement la tête pour regarder la gazinière. Le bouton du four était tourné sur le thermostat sept mais le four était éteint. Elle se sentit subitement étouffer à l’intérieur de sa poitrine. Elle se précipita sur le bouton pour couper l’arrivée du gaz et elle ouvrit toutes les fenêtres de l’appartement pour faire le plus de courant d’air possible. Elle chancelait un peu sur ses jambes et sa respiration était pénible. Elle imaginait ce qui se serait passé si elle avait allumé une cigarette. Elle dut s’asseoir quelques minutes afin de reprendre ses esprits. A nouveau, les questions se bousculaient dans sa tête.
Depuis combien de temps le gaz s’échappait-il du four ? Elle essayait de se souvenir la dernière fois qu’elle avait fait usage du four mais cela remontait à plus d’une semaine et il était impossible qu’elle ne se soit pas rendue compte que celui-ci laissait échapper du gaz depuis une semaine. Elle avait été plusieurs fois dans la cuisine depuis, y compris la veille au soir et elle n’avait jusqu’à présent ni entendu le souffle ni senti l’odeur.
Elle allait être en retard à son travail mais elle se sentait encore trop mal. Elle réussit tout de même à se lever pour aller se passer un peu d’eau froide sur le visage puis elle se concentra pour reprendre un rythme de respiration normal, attendit encore quelques instants puis elle ferma tous les volets en laissant les fenêtres ouvertes pour que l’appartement s’aère bien tout au long de la journée et partit.

Surtout ne rien changer à l’ordonnancement des choses, la petite machine bien huilée qu’est la routine peut basculer si facilement… Tous les rouages dépendent les uns des autres, si un seul se décale de seulement quelques millimètres c’est toute la mécanique qui est foutue et sa conception entièrement à revoir.

La sensation de malaise et d’oppression ne l’avait pas quitté de la journée. Quand elle rentra chez elle après le travail, elle fit le tour de tout l’appartement, à commencer par la cuisine, pour vérifier. Rien ne semblait avoir bougé depuis le matin. Elle ne savait pas quoi penser. Comme beaucoup de gens, elle ne croyait pas au paranormal mais comme eux, cette idée lui traversait l’esprit quand il lui arrivait des choses qu’elle n’était pas capable d’expliquer et cela lui faisait peur. Elle tentait de se raisonner, comment pouvait-elle avoir peur de ce en quoi elle ne croyait pas ? Peut-être avait-elle décidé inconsciemment de ne pas y croire parce que justement cela lui faisait peur. Non, elle n’y croyait pas tout bonnement parce que ça n’existait pas. C’était la seule logique valable qu’elle pouvait admettre. Les récents évènements ne pouvaient donc être que de son propre fait. Pendant son enfance, elle avait été somnambule, peut-être l’était-elle redevenue. Cette explication parut lui convenir mais il fallait qu’elle en ait la certitude afin de pouvoir ensuite y remédier et ne plus mettre sa vie en danger comme cela avait été le cas le matin-même avec la gazinière.

En se couchant le soir, elle s’attacha fermement les pieds aux barreaux du lit. Elle eut encore énormément de difficultés à s’endormir. Elle essayait de faire le vide dans sa tête mais elle pensait encore au gaz et ses pieds attachés l’empêchaient d’adopter sa position favorite pour dormir. Tant pis, il fallait qu’elle sache.

Petite voix insidieuse porteuse de peur. Ressasser sans arrêt sa paranoïa. Engrener encore et toujours jusqu’à ce que le plus infime des détails prennent des proportions titanesques. Auto-destruction inconsciente et incontrôlée.

Lorsqu’elle s’éveilla le lendemain matin, ses pieds étaient toujours attachés. Elle détacha la corde, les nœuds étaient plus serrés que la veille lorsqu’elle les avait fait, sûrement parce qu’elle avait du quelque peu tirer dessus pendant la nuit. En regardant au pied du lit, elle vit un étrange reflet aquatique sur la moquette. Elle écarquilla les yeux pour décoller ses paupières. Sa vision embrumée ne lui avait pas joué de tour, il y avait bien de l’eau qui couvrait tout le sol de la pièce. Elle n’y avait pas encore fait attention mais elle se rendit subitement compte qu’elle entendait l’eau couler à la salle de bains. Elle commençait à paniquer, ce qui ne lui facilitait pas la tâche pour finir de détacher les liens qui maintenaient toujours ses pieds aux barreaux du lit. Dès qu’elle fut enfin libérée, elle courut à la salle de bains. La bonde du lavabo était fermée et le robinet d’eau froide était ouvert à fond.
Elle subit instantanément un choc intérieur abominable. Une foule de questions se bousculèrent dans sa tête en une fraction de secondes mais aucune ne pouvait recevoir de réponse sensée. Elle en eût le souffle pratiquement coupé et elle dut s’appuyer contre le bord du lavabo pour ne pas défaillir.
Lorsqu’elle eut repris un peu ses esprits, elle se décida à faire le tour de l’appartement. L’eau avait du couler une bonne partie de la nuit et s’était infiltrée dans toutes les pièces et comme la moquette s’était complètement imbibée, une grande flaque d’un demi-centimètre de hauteur avait grandi peu à peu sur la surface du sol.
Elle sortit toutes les serpillières qu’elle trouva et les disposa sur le sol pour éponger l’eau. Comme elle n’en avait pas beaucoup, elle prit aussi toutes les serviettes de toilette puis alla les essorer dans la baignoire pour les remettre sur la moquette afin de continuer à enlever le plus d’eau possible. Il y avait une précision mécanique dans ses gestes, comme si elle avait établi une stratégie minutieuse pour éponger d’une certaine façon et surtout pas d’une autre.

Dans le courant de l’après-midi, elle avait fait le plus gros. Avec toutes les fenêtres de l’appartement ouvertes et la chaleur qu’il faisait ce jour-là, la moquette finirait de sécher rapidement. Elle pu enfin s’asseoir pour souffler un peu mais elle était toujours en proie à une multitude de questions. Il fallait qu’elle trouve le moyen de comprendre ce qui se passait. Ne pouvant être sûre de ses mouvements pendant son sommeil, elle se décida à appeler l’un de ses amis.
Antoine était insomniaque. Il ne dormait la plupart du temps qu’une ou deux heures par nuit, voir pas du tout. Elle lui demanda de venir passer la nuit chez elle pour qu’il puisse surveiller ce qui se passait pendant qu’elle dormait. Il accepta et lui promit de venir directement en sortant du travail.
Elle se décida ensuite à aller prendre une douche. Elle entra dans la salle de bains et se déshabilla lentement, puis elle prit sa brosse pour se démêler les cheveux et les releva en les accrochant avec une barrette pour ne pas les mouiller sous la douche. Elle resta quelques instants à regarder son corps nu dans le reflet du miroir. Sa peau était particulièrement pâle. Elle avait une mine épouvantable, la fatigue et le stress subi durant ces derniers jours se voyaient désormais significativement sur les traits de son visage, comme si elle avait vieilli de plusieurs années en à peine quelques jours. Elle se glissa à l’intérieur de la cabine de la douche, ferma la porte et ouvrit le robinet. L’eau tiède coula depuis la pomme de douche fixée au mur et tomba agréablement sur sa peau. Elle bougeait doucement pour que l’eau lèche peu à peu chacune des parties de son corps. Elle resta ainsi plusieurs minutes, perdue dans ses pensées, avant de se laver. L’odeur agréable de la mousse effaçait celle de la transpiration qui s’était accumulée tout au long de la journée à cause de la chaleur et de l’intense effort qu’elle avait procuré pour éponger son appartement.

Perte de repaires. Chercher par tous les moyens la cause de son anéantissement. Rester rationnel à tout prix. Le fond n’est plus très loin.

Elle passa le reste de l’après-midi avachie dans son canapé à tenter de se vider la tête en regardant la télévision. Quand Antoine arriva vers dix-neuf heures trente, elle lui servit un verre à boire et lui raconta tous les évènements étranges qui avaient eu lieu les jours précédents. Il l’écouta attentivement mais lui non plus ne savait pas trop quoi en penser. Il la rassura en lui disant qu’il s’occuperait de tout surveiller pendant qu’elle dormirait. Elle lui demanda juste de l’enfermer dans sa chambre quand elle irait se coucher et d’essayer de rester éveillé toute la nuit pour lui raconter le lendemain ce qu’il avait vu ou entendu.
Comme elle ne se sentait pas beaucoup de courage, il lui proposa de s’occuper de préparer quelque chose à manger. Elle n’avait pas très faim et ne réussit pas à manger plus de trois bouchées, elle avait déjà le cœur au bord des lèvres. Elle se sentait complètement vidée. Etrange impression que celle de perdre toute connexion avec la réalité. Elle avait les yeux rivés sur la télévision mais elle ne la voyait pas réellement, pas plus qu’elle ne l’entendait. Elle en oubliait même la présence pourtant toute proche d’Antoine. Elle aurait tant voulu être quelqu'un d’autre, ailleurs. Non, elle aurait encore préféré n’être personne, nulle part. Elle perdait pied, elle avait envie de pleurer et de vomir.

Ils regardaient la télé sans se parler depuis plusieurs heures lorsque Antoine se décida à rompre le silence :
« Tu sais, je connais un très bon moyen de te changer un peu les idées, dit-il en lui caressant le bras.
-Tu crois que c’est bien le moment ? répondit-elle sèchement.
-Qu’est-ce qui t’arrive ?
-Comment ça qu’est-ce qui m’arrive ? Tu te fous de moi ?
-C’est pas dans tes habitudes de refuser mes avances.
-Les circonstances n’ont rien à voir aujourd’hui Antoine !
-Oui, je sais mais… Fais comme si j’avais rien dit. »

Elle se leva quelques minutes plus tard en disant qu’elle allait se coucher. Antoine lui emboîta le pas pour refermer la porte de la chambre à clé derrière elle et retourna ensuite dans le salon pour se caler à nouveau au fond du canapé devant la télé.
Une heure plus tard, il ne dormait pas mais il avait la sensation de ne pas être totalement éveillé non plus. La télé crachait un flot incompréhensible d’images multicolores et de sons flous. Il essayait de fixer son regard dessus pour ne pas s’endormir. Alors que d’habitude, il avait toutes les peines du monde à trouver le sommeil, il avait bizarrement ce soir-là beaucoup de mal à se retenir pour ne pas tomber de fatigue.
Il ne devait pas s’abandonner, il était censé faire le guet toute la nuit. Il se redressa et s’alluma une cigarette. La fumée lui brûlait les yeux et chaque bouffée lui piquait la gorge, c’était presque insupportable. Il écrasa la cigarette dans le cendrier alors qu’il n’en avait même pas fumé la moitié tellement ça le dégoûtait. Il essayait de rester assis mais il se sentait de plus en plus mal à l’aise dans cette position. S’il s’allongeait à nouveau, il savait qu’il ne tarderait pas à s’endormir. Il se leva et se dirigea vers la salle de bains pour s’asperger la tête d’eau froide. Ça lui fit du bien sur le moment mais il savait que ce ne serait que très éphémère comme remède. Quand il sortit de la salle de bains, il passa devant la chambre d’Axelle et colla son oreille contre la porte. Il n’entendait rien, tout avait l’air calme. Ça le rassurait quelque peu. Il ne lui restait plus qu’à trouver la solution pour être sûr de ne pas s’endormir.

Y a plus d’échappatoire, tout va partir en couilles.

Il se réveilla lorsqu’un rayon de soleil vint lui frapper le visage. Il était neuf heures et demie. Il se sentait courbaturé de partout comme s’il avait fourni un intense effort physique pendant la nuit. Il s’étira pour déplier sa colonne vertébrale puis décoincer les muscles de ses bras et de ses jambes et se leva péniblement. Il se dirigea vers la chambre d’Axelle. Avant d’ouvrir la porte de la chambre, il plaqua à nouveau son oreille dessus pour essayer d’entendre un éventuel bruit à l’intérieur de la pièce. Rien. Il fit tourner la clé dans la serrure, ouvrit la porte et pénétra dans la pièce. Il y faisait complètement noir. Il se dirigea à tâtons le long du mur jusqu’à la fenêtre, trouva la manivelle et la tourna doucement pour ouvrir à peine les volets roulants, juste de quoi laisser passer un peu de lumière.
Il regarda vers le lit. Son cœur bondit violemment à l’intérieur de sa poitrine. Axelle était allongée sur le dos, les bras le long du corps, les yeux grand ouverts et vides, entourée d’une mare de sang. Il se rattrapa de justesse à la poignée de la fenêtre alors que ses jambes fléchissaient sous son poids. Sa respiration se fit de plus en plus haletante, il tenta de se calmer pour éviter d’hyperventiler mais il ne pût contenir la crise de panique qui l’envahissait. Il sortit précipitamment de la pièce et courut aux toilettes pour vomir.
Il était à quatre pattes, les coudes appuyés sur la cuvette. Son estomac se vidait par vagues successives et il pleurait. Cela ne lui était pas arrivé depuis si longtemps qu’il ne s’en souvenait même plus. Il se passa les mains sur le visage pour essuyer ses larmes et tenta ensuite de se relever. Tout son corps chancelait et frissonnait d’effroi mais il devait s’assurer des circonstances de la mort d’Axelle.
Il retourna dans la chambre. Il n’osait pas s’approcher du lit sur lequel elle reposait, de même qu’il n’osait pas regarder ses yeux sans vie. Les bras de la jeune femme étaient tournés de façon à ce qu’il put voir qu’elle avait une profonde entaille sur chacun de ses bras, deux grandes incisions qui s’étendaient depuis le poignet jusqu’au milieu de l’avant-bras. A quelques centimètres de sa main droite était posé un petit couteau suisse, lui aussi maculé de sang. Elle devait l’avoir dans sa table de nuit. Comment avait-il pu oublier de vérifier ce genre de détails ? Il se maudissait pour cette étourderie impardonnable qui avait permis à Axelle de se suicider. Elle était donc bien somnambule, jamais elle ne se serait tuée consciemment, il en avait la certitude. Il quitta la pièce silencieusement, la mort dans l’âme et retourna dans le salon. Il s’assit dans le canapé et s’alluma une cigarette. Il lui trouva un goût immonde. Il l’écrasa après la seconde bouffée puis se résolut à prendre son portable pour appeler la police.



Illusion… Et si ce que l’on croit voir n’était pas la réalité ? Et si certaines choses étaient cachées par notre inconscient ? Où se cache réellement la vérité ? Et s’il n’y en avait tout simplement pas ?

Rapport d’autopsie : Mademoiselle Axelle Gauthier, morte par étouffement plusieurs minutes avant que ne soient pratiquées les incisions constatées sur les avant-bras.

= commentaires =

nihil

Pute : 1
void
void    le 07/11/2003 à 19:25:32
On a pas mal discuté de la fin avec Tulia et Bouc quand le texte a été écrit, et ce genre de fin super ambigüe nous semblait le plus souhaitable pour ce texte. N'empêche le regret que j'ai c'est que du coup on comprend plus grand chose à ce qui a pu se passer et les rares hypothèses qui collent avec la fin sont pas vraiment satisfaisantes...

Par contre sur le texte lui-même, je redis ce que j'ai mis dans le résumé, c'est vachement bien interprêté et j'aime bien ce souci super maniaque du détail inutile.
Arkanya

Pute : 0
    le 07/11/2003 à 19:56:44
Moi j'aime bien les fins justement qui ne sont pas satisfaisantes, qui font chercher un peu plus loin que le noir sur blanc. Cet article m'a rappelé ceux de Clax à certains moments, allez comprendre, sur certains passages aussi, le soin du détail minutieux justement occasionne des répétitions un peu chiantes, mais globalement il est plutôt sympa à lire, bien flippant et tout, d'autant que cette façon de décrire la vie de tous les jours nous rapproche un peu de la protagoniste.
Gwen

Pute : 0
Bien...    le 08/11/2003 à 06:35:08
... bien...
(j'ai une de ces inspirations pour les commentaires)
Columbo
question    le 08/11/2003 à 12:51:13
Est-ce-qu'il est possible que le coupable soit le grand-père de Clax ?
Quelqu'un a vu mon paquet de cigarettes ?
Ah oui, dans le frigo. MERCI...
Maltchik

Pute : 0
...    le 08/11/2003 à 21:18:48
J'aime assez l'ambiguité qui est faite autour de la maladie mentale, surnaturel ou fait du seul esprit malade... mais la fin suggére clairement un assassinat.
Lapinchien

tw
Pute : 8
à mort
    le 10/11/2003 à 13:02:34
FUMER NUIT GRAVEMENT A LA SANTE.


moi je pencherais plutot pour la thèse d'un poltergeist mort d'un cancer des poumons dans cette baraque et qui viendrait tous les 40 ans zigouiller tous les locataires un peu trop portés sur le tabac...


...ou sur un voisin faisant preuve d'une très grande liberté d'interprétation sur ce qu'est le tabagisme passif et sur les mesures légales de s'en protéger...


... sinon bravo c'est superbement prennant

commentaire édité par Lapinchien le 2003-11-10 13:3:32
Kirunaa

Pute : 1
    le 11/11/2003 à 16:20:34
Décidément, Tulia a le gène des nouvelles... On peut l'ajouter au ZoneBook celui là ?

Je savais qu'ils mettaient des toxiques dans le tabac, mais à ce point là... comme quoi, mieux vaut fumer la pipe... ou le cigare.
Tulia

Pute : 0
...    le 18/11/2003 à 10:52:23
Moins vécu que d'habitude... faut le dire vite...
Le coup de la fenêtre m'est vraiment arrivé, c'est ça qui m'a donné l'inspiration pour le texte d'ailleurs et puis après avoir écrit ce texte, j'ai réellement été inondée dans mon appart.
Par contre, depuis, j'arrête pas d'inviter du monde à dormir chez moi mais y a rien à faire, je suis toujours en vie...
Bouc

Pute : 0
    le 18/11/2003 à 12:27:26
Ha c'est donc pour ça...?
Mais fallait le dire tout de suite !
Bon tu préfères quoi, le couteau suisse ? La noyade dans ton couloir ? L'étouffement dû à l'ingurgitation forcée d'une quantité trop importante de pq ?
Tulia

Pute : 0
...    le 18/11/2003 à 12:30:35
Non je veux que mon sang s'écoule peu à peu hors de mon corps et ressentir au plus profond de moi-même chaque instant de souffrance en mourant lentement... très lentement...

Tant que j'y suis, je voudrais bien un poney aussi.
Arkanya

Pute : 0
    le 18/11/2003 à 16:04:52
A force de nous voir, y'a déjà tes neurones qui s'écoulent peu à peu hors de ta tête, y'a de l'espoir.
Tulia

Pute : 0
...    le 18/11/2003 à 16:06:54
C'est sûr que c'est pas en fréquentant des abrutis pareils que je vais devenir plus intelligente...
Arkanya

Pute : 0
re-...    le 18/11/2003 à 16:49:48
En même temps, je vois difficilement comment tu pourrais l'être moins, tu es condamnée à stagner.
Tulia

Pute : 0
...    le 18/11/2003 à 16:50:08
Et ben vivement que je crève alors...
Axelle
    le 01/03/2008 à 19:28:50
Jmappel axelle gauthier et kan g vu l'histoire ben ça ma un peu refroidi !
nihil

Pute : 1
void
    le 01/03/2008 à 19:32:51
Ca m'exite. J'adore les filles congelées.

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