L'art de la fausse-couche

Le 06/07/2004
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par nihil
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Thèmes / Débile / Parodies
A caser parmi les recettes cannibales et les textes du dossier vétérinaire dans les textes les plus gores de la Zone. Cette parodie se veut si proche de ses modèles qu'elle en oublie parfois l'humour pour se rabattre sur le scabreux. Au moins c'est (à dessein) très ignoble et très con, ça rattrappe un peu. Profondément inutile, mais inutile.
Avertissement : cet article est une simple présentation générale de cet art complexe et ancestral qu’est la fausse-couche. Son ambition n’est pas d’être exhaustif ni complet, mais plus humblement de décrire quelques traits intéressants ou amusants de la fausse-couche.
Pratiquée depuis des siècles dans le secret des chambres et des harems, la fausse-couche est une discipline multiforme, fouillée et aussi hermétique aux yeux du béotien que pourrait l’être un sport tel que, mettons, le cricket.

Cet article permettra aux néophytes de comprendre les bases de cette passionnante discipline qui pourrait devenir olympique dès 2008 et ainsi de pouvoir suivre une compétition.

A l’instar du patinage artistique, les concurrents sont départagés par un jury d’experts qui attribuent à la performance deux notes : la première évaluant la qualité technique, l’autre la qualité artistique.

Note technique : elle récompense une prestation impeccablement réalisée selon les standards en vigueur. C’est une évaluation plutôt objective et qui varie souvent assez peu d’un juge à l’autre, contrairement à la note artistique. Plusieurs paramètres sont pris en compte :
- la quantité de sang perdue lors de la performance. Rien ne vaut un bon raz-de-marée écarlate et visqueux. Un peu grand-guignol certes, mais toujours de bon goût et apprécié par le public. Les prestations comprenant d’importants épanchement (si possible avec projections) sont souvent longuement applaudies.
- le nombre de mois de grossesse. Plus la grossesse est avancée et le fœtus formé, mieux la prestation est notée.
- l’état du fœtus, plus il est avarié et mieux la prestation est notée. Il faut donc pour cela que le fœtus soit mort longtemps avant la fausse-couche, ce qui implique un long travail de préparation avant la performance. La couleur est prise en compte. Ainsi bien sûr que la fermeté de la chair. Et son goût. Tout, quoi. Certaines concurrentes ont pu tenter de prendre le contre-pied : présenter un fœtus encore frais et chaud, se débattant, mais trop immature pour vivre. Dans tous les cas une malformation sévère et spectaculaire est appréciée, mais c’est quelque chose qu’on ne peut laisser au hasard, les difformités sont préparées dès le début de la grossesse par absorption massive de médicaments tératogènes.
- le degré de souffrance de la mère durant la performance. Rien ne vaut une mère hurlant à la mort pendant qu’elle accouche d’une pauvre carcasse à moitié faisandée.
- l’état final de la mère après la performance. Les jeunes mamans fraîches et roses zombifiées par un accouchement difficile reçoivent toujours un franc succès.
    
Note artistique : c’est la partie créative et de fait, intéressante, de la discipline. Elle regroupe des intangibles tels que la grâce, l’intérêt, l’innovation… Voici quelques exemples qui permettent de viser une bonne note artistique dans un concours de fausse-couche :
- la méthode : certaines mères ont obtenu d’excellentes notes en jouant le traditionalisme. L’auto-avortement à l’aiguille à tricoter reste une valeur sure dans l’esprit souvent peu ouvert à la nouveauté débridée des juges. D’autres par contre ont reçu des ovations publiques en réalisant des performances incroyablement créatives, telle cette mère qui a volontairement contracté un ver solitaire et a fait se battre ses deux hôtes… Avant d’éjecter les deux protagonistes emmêlés sur la moquette. L'auto-mutilation reste définitivement une valeur sûre.
- la réalisation : l’originalité voire l’humour dans la réalisation peuvent nuire à la performance ou au contraire améliorer sensiblement la note. Ainsi on été inventées des positions intéressantes telles la fausse-couche en poirier (si possible suivie d’un début de noyade de la mère dans le placenta), le « serpent qui se mord la queue » (la mère dévore son bébé sitôt accouché, sans couper le cordon) ou la célèbre « mitrailleuse à placenta ».
- le panache : si le jury a souvent tendance à préférer la sobriété, il peut se ranger à l’avis du public souvent plus attiré par le spectaculaire. C’est ce qui a valu le succès de la célèbre figure de l’auto-césarienne explosive ou bien celle, plus humoristique du forceps couplé à un broyeur à papier.

Les variations sont illimitées et souvent ceux qui osent la nouveauté sont récompensés.

Depuis peu, cette discipline sportive et artistique tend à se développer et à sortir de l’anonymat, une fédération officielle a d’ailleurs récemment été créée pour regrouper toutes les associations et tous les groupuscules qui avaient tendance à éclore autour de ce thème ces dernières années. Cet organisme officiel, l’Union des Défenseurs de la Fausse-couche, milite pour les droits des résidus de fausse-couche, et donne l’exemple en ayant embauché de nombreux avortons au sein de sa direction. Vous pouvez retrouver leurs activités sur le site http://www.udf.org