Journal d'un rat aigri

Le 08/05/2005
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par Anthrax
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Thèmes / Obscur / Introspection
Je sais pas si certains d'entre vous lisent encore les textes d'Anthrax. Si c'est le cas, vous pouvez arrêter.
Une fenêtre avec le même carré de ciel.
Il en a lancé des soupirs et des questions par cette fenêtre et toujours, se reprend le silence de plein fouet !
Ridicule, voilà ! Gâchis d’énergie ! Si seulement il connaissait le moyen de débrancher la machine, infernale bien-sûr…
Les rires sont devenus pesants, grosses morves écrasés sur le sol gris.
Les larmes sont bien trop enfouies, le trou est comble...
Insupportable ! Il lui faudrait hurler tant et tant pour laver le venin qui s'est glissé entre les pages de l'amour. Elles ont déjà été écrites et ré-écrites et à chaque fois, l'ombre du mot fin reste en suspension. Point final.
Qui donc est ce rat, ce scribe de l'invisible qui laisse des taches sur l'écran. Pauvre animal qui se terre, aujourd'hui plus qu'hier, solitude de routine, sécurisante.
Les voisins font la java, leur musique mauvaise cogne contre les murs, irrite les nerfs. Cris stridents, rires stupides…
Alcool est le mot de passe, et plus rien n'arrête ni le meilleur, ni le pire !
Et l'animal ? Ne se sent-il vraiment plus rien d'humain ?
Sa faiblesse se consume au bout de sa patte fine, son ennui s'y dissipe et la vie s'enfuit comme eau dans lavabo.
Un roman ? Sur quoi et comment ? Pourquoi ?
Pour flatter l'ego de l'animal, lisser ses moustaches d'orgueil, son pelage d'apparence...
Elle coûte cher parfois l'apparence !
Des mots, qui s'alignent, qui s'enchaînent, esclaves du texte, au service de l'auteur, qui n'est qu'un instrument de passage. Le reste est une histoire d'harmonie, de résonance et au fond, tout est musique !
Le mot est lancé, les voisins l'ont entendu et ils remettent ça, leur drôle de conception de la musique !
Alors, les mots se dispersent, s'égarent, c'est la grande pagaille et l'animal auteur, dénommé soi-même, sombre dans la confusion où il trempait déjà depuis...
Combien de temps déjà ? Quelle importance ?
A partir du moment où nous comprenons que nous sommes au monde, il est déjà trop tard, nous sommes déjà prisonniers de nos perceptions.