Chat va pas

Le 25/05/2005
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par Aka
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Thèmes / Polémique / Semaine 'textes de merde' 02
Sous ce titre particulièrement merdique se cache un texte volontairement très stupide. Mais Aka n’a pas pu s’empêcher d’y placer suffisamment d’agressivité et de déjante pour que ce soit un texte très mauvais. Les vannes les plus imbéciles sont celles qui font le plus rire et même sans le moindre effort de style, c’est trop bien écrit.
Il y encore peu de temps, c’était une star. Quinze films à son actif, vu par des millions de spectateurs. La gloire, le fric, les putes, la coke… puis plus rien.

Ca avait commencé à décliner sur le tournage de « Viens là mon minou », puis sa carrière s’était définitivement arrêtée à la fin de celui de « Chat perché sur ma bite ». Il avait alors huit ans, il était bedonnant. Son corps svelte qui lui avait valu d’être la coqueluche du milieu s’était transformé. Son poil n’était plus luisant et les miaulements rauques qui avaient fait sa gloire s’étaient mués en « miaous » de tafioles avec l’âge. Enfin, comble du comble, il avait le trou du cul en chou-fleur après trois années de bons et loyaux services : impossible de ne pas le voir à la caméra.
Alors ils l’avaient chassés. Personne n’avait voulu de lui comme animal de compagnie : qui voudrait d’un vieux chat avec un trou du cul aussi gros que le trou de la sécu ? Ils lui avaient vaguement refilé l’adresse d’un photographe spécialisé dans le calendrier des postes, mais pour ce job encore, il était trop vieux. Il faisait peur aux chatons avec qui il devait poser sur des jolies couvertures roses. Les seules photos qu’il avait réussies à refourguer étaient désormais sur Rotten.com dans la section « erreurs de la nature » et dans un manuel vétérinaire… à la même section.

Il tapinait maintenant pour arriver à joindre les deux bouts. Mais apparemment, avec les merdes que passait la télé réalité en ce moment, les moutons et les chèvres avaient plus la cote que les vieux chats sur le retour. Il réussissait quelques petites passes grâce à un vendeur de sex shop avec lequel il s’était associé : il se faisait passer pour un vagin vibrant dans la partie « grosses salopes poilues » du magasin. Ca marchait bien avec les mecs bourrés et ça lui rapportait de quoi se payer des croquettes premier prix chez Lidle. Lui qui était habitué au Gourmet quatre étoiles, ça lui faisait un choc à chaque fois. Mais il ravalait sa fierté et allait parfois admirer la jaquette des films qui avaient fait sa gloire histoire de se rappeler que sa vie n’avait pas toujours été une vie de merde.

Puis se fut la descente aux enfers, si pire enfer il pouvait y avoir. A force de traîner dans les rues la nuit, de ne pas savoir comment remplir ses moments d’insomnie et de zone, il devint accro au crack. Bientôt, les passes ne suffirent plus à combler les dépenses qu’entraînait la dope. Il du se mettre à voler pour revendre au marché noir, puis à racketter les petites vieilles, celles qui n’ont rien d’autre à foutre que de refiler à manger aux chats errants et aux pigeons.

Et puis il y eut ce fameux soir. Complètement explosé il se dirigeait vers une poubelle dans une rue sombre afin de pouvoir comater tranquillement. Il se retrouva alors truffe à truffe avec un berger allemand. Trop stone pour s’en aller ou se défendre, il ne pu rien faire quand celui-ci entreprit de le violer sauvagement. Malgré son gros trou du cul, il souffrait atrocement. Dans son corps, dans son âme, dans sa fierté de chat. Putain de clébard nazi !

Seul, blessé aussi bien moralement que physiquement, il décida de mettre fin à ses jours. A quoi bon continuer. Ses heures de gloire étaient révolues. Personne ne l’aimait. Il n’était qu’une chose hideuse et incomprise. Jamais il ne ronronnerait au coin du feu. Jamais il ne dormirait bien au chaud dans le lit d’un enfant. Jamais il n’aurait droit à une vie normale. Sa vie a lui, ça avait été la débauche, puis le rejet. La gloire, puis l’anonymat. Le sperme, puis les crachats.

Il chercha un arbre, le plus haut qu’il puisse trouver. Il entreprit laborieusement d’atteindre le sommet, les oiseaux l’habitant ne manquant pas de se foutre de sa gueule au passage. Arrivé en haut, il était apaisé. Il admira la ville éclairée par ses lumières nocturnes. Il avait compris. Enfin, il avait compris le sens de tout ça. Dans un éclair de lucidité absolue, la vérité se matérialisa dans son esprit au moment où il s’élançait dans le vide. La vérité n’avait besoin que d’un mot : « miaou ». Ce qui donne en bon français la maxime suivante : « espèce de gros connard, un chat retombe toujours sur ses pattes ».