Surfaces (16)

Le 30/06/2005
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par Konsstrukt
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Rubriques / Surfaces
Une riche qui tue des pauvres pour s'occuper, et la description détaillée d'un de ces meurtres. On est blasé parce qu'on a lu mille fois la même chose sur la Zone et que le style laconique, marque de fabrique de Konsstrukt n'amène rien de spécial au texte. Pas taupe.
Je sors du restaurant. Je suis satisfaite. Je monte dans ma mercédes. Mon chauffeur attend mes ordres. Je ne dis rien. Je reste un moment sans rien faire. Je suis réjouie.
Je veux une promenade. La voiture démarre. Elle roule lentement. J’ai encore une heure avant de reprendre mon travail. Je veux tuer quelqu’un. J’ai tout juste le temps. Après j’ai beaucoup de patients. Toute ma journée est prise. Je m’efforce de ne penser à rien. Je sens déjà le stree m’envahir. On roule dans les rues peu fréquentées. La plupart des gens travaille. Je repère un passant. C’est un homme. Il est jeune. Il a l’air pauvre. Il a l’air d’avoir froid. Je veux que la voiture roule au pas derrière lui mais pas trop. Il ne me remarque pas. Il longe le canal. Il jette des regards furtifs à l’eau qui s’écoule en contrebas. Je fais signe au chauffeur d’arrêter la voiture. Je descend. Je vais vers le jeune homme.
Je l’attrape à l’épaule. Dans mon autre main j’ai une matraque. Il se retourne il est surpris. Je vois dans son regard qu’il croit qu’on va baiser. J’abat ma matraque au milieu de son visage. Son nez craque et ruisselle. Il fait une grimace ridicule. Je le frappe au crâne très fort il y a un bout de cuir chevelu qui s’accroche à ma matraque. Il tombe à genoux j’ai le souffle court je cogne de toutes mes forces à la nuque j’entends les craquements je n’entends plus ne vois plus que lui rien d’autre que lui je cogne encore il tombe par terre de tout son long et son nez pisse le sang et du sang coule depuis sa tête sur ses joues. Il essaie de se relever. Du sang étoile le trottoir. Je respire bruyemment. Je halète. Il aggripe la rambarde d’une main et je lui casse les doigts d’un coup de matraque. J’aime entendre ses glapissement et lire l’horreur sur son visage barbouillé de sang. Il s’effondre encore contre le trottoir. Son souffle est saccadé. J’appelle mon chauffeur. Mon bras tremble et ma nuque est raide. Je lui tend la matraque. Il va la ranger. Il la gardera intacte pour ce soir. Je me masturberai avec. En attendant je frappe le type à coups de pied au ventre. Je le tue à coups de pied au ventre. Je me tiens à la rambarde de métal pour donner plus de force à mes coups. Je suis hors d’haleine. Son corps ne bouge plus par lui-même. Il remue comme un sac rempli de quelque chose de mou à chaque coup de pied que je donne. Je pousse un cri qui se termine en long soupir. Je m’arrête de taper. C’était bien. Mieux que bien. Je retourne à la voiture. Je regarde l’heure. Je ne suis pas en retard. Je me passe du déodorant sous les aisselles.