Surfaces (18)

Le 17/07/2005
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par Konsstrukt
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Rubriques / Surfaces
Télégraphique toujours, ce portrait d'une jeune fille désespérée est pas désagréable du tout. Le manque de détails un peu frustrant, donne un coté irréel intéressant à l'action. Mais ce Surfaces possède un début trop contradictoire pour être vraiment agréable à mon goût. C'est sympa, mais un peu trop facile et lassant.
Je n’ai pas mangé à midi. Je n’ai pas faim. Je n’ai pas faim depuis hier. Je suis trop angoisée. Je suis devant le bar. Je dois rentrer.
Je ne rentre pas. J’ai trop peur. Je ne sais pas de quoi j’ai peur. J’ai peur et je suis triste. Je ne veux pas non plus retourner chez moi. Je me regarde dans la vitre miroir du bar. J’ai vingt ans enfin un peu plus. Je ne sais pas si je suis belle. Personne ne me l’a dit. Jamais. Ni le contraire. Enfin sincèrement. Le dire oui. Ils disent ce qu’on veut. Enfin ils disent parce qu’on paie. Ca compte pas. Alors je sais pas. Si je suis belle. Ou pas. Jamais je saurais. Ni ça ni le reste. Personne ne me parle. A moi. Enfin à personne non plus. Pas pour rien dire d’ailleurs ça servirait à rien. Je ne veux pas aller travailler. Je ne veux pas rentrer. Je ne veux rien faire. Je ne veux être nulle part. J’ai peur. J’ai trop peur. J’ai peur et je suis triste. J’en ai marre. Je ne veux plus avoir peur. Je ne veux plus être triste. J’ai vingt-deux ans. Encore vingt-huit ans. A avoir peur. A être triste. A se défouler le soir. Pour oublier. La peur et la tristesse. C’est nul. Je veux pas. Je veux que ça s’arrête. Tout. Maintenant.
Je regarde autour de moi. Je respire plus fort. Je me sens bizarre. Excitée. J’ai envie de bouger. De courrir. Je ne sais pas. Je tourne la tête dans tous les sens. J’ouvre la bouche pour parler à qui mais pour dire quoi de toute façon. Je suis agitée. A l’intérieur. Ca bouillonne. Je traverse la rue. Je marche vite les jambes raides. Je sais. Mon envie oui. Compris. Je rentre dans un magasin. J’achète un couteau. Je sors. Je cours. Je perce des gens. Ca fait pas mal. Du sang gicle des gens crèvent. Je perce un cou un autre ma main s’ouvre. J’ai plus de force je suis par terre le goût du sang je vois noir je vois plus je pense plus.