Surfaces (21)

Le 12/08/2005
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par Konsstrukt
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Rubriques / Surfaces
Ce 'surfaces' rappelle les premiers épisodes, c'est de l'ordinaire crasseux et sans but, désespérant. Pour la première fois depuis un bail, le personnage n'est pas un psychotique déjanté, et mine de rien c'est pas plus mal.
La sonnerie me soulage. La matinée est finie. J’ai faim. Je sors de l’atelier. Tous les autres ouvriers se déversent dans les rues. Leurs visages sont toujours les mêmes.
Je marche jusqu’à l’arrêt de bus. Je me mélange à la foule. Mon bus arrive. Le flot des gens s’engouffre. J’en fait partie. Je ne trouve pas à m’asseoir. Je suis poussé vers le fond par la masse des gens. On est tous déséquilibrés quand le bus repart. On forme un bloc pour que personne ne tombe. Un type de mon âge est écrasé contre mon ventre. Il pue l’après-rasage et se redresse. J’ai envie de lui balancerun coup de genoux dans les couilles. J’ai vingt-cinq minutes de trajet. C’est le même trajet depuis trois ans. Je suis content de ne plus habiter mon ancien appartement.
Le bus klaxonne. J’entends un cri au dehors. Le bus freine il y a un autre cri une deccélaration brutale nous pousse tous en avant. Je tombe sur le type qui pue l’après-rasage. Le bus ne redémarre pas. Je ne vois pas ce qui se passe. Le gens devant tordent le cou pour voir. Des gardiens arrivent. Le chauffeur sort du bus parle avec eux puis remonte. Le bus repart. Je regarde par la vitre arrière. Les gardiens ferment un sac en plastique qui contient un corps sans tête. Il y a du sang en quatité sur la chaussée. Il y a aussi des éclats de verre. J’imagine que le bus a explosé un phare. Je me demande où est passée la tête du suicidé. Sans doute que les gardiens l’ont récupérée.
Le bus s’arrête. Je descends. Je termine à pieds. Chez mois je mange. J’écoute de la musique. Je monte le volume pour couvrir les dialogues de la radio. Je n’écoute que trois chansons. Il faut que je reparte bosser. Vivement ce soir.