Je m’assieds et je crie. Combien de temps cela fait-il que je suis ici ? Je n’en sais rien. Mes ongles noirs laissent des traces sur les quatre murs qui m’entourent. Du sang séché forme quelques plaques par terre mais je ne les vois même plus, je ne sais même pas si c’est le mien, je ne sais plus rien. Je ne veux absolument plus rien savoir.
Crever. Ce mot est le seul qui passe à présent par mes lèvres sèches. Crever. Dans ce royaume où je me suis moi-même enfermée. L’armoire poussée contre la porte est toujours là. J’en ai arraché quelques morceaux, avec mes mains et mes dents, je n’arrive plus à l’enlever. Je remarque des copeaux de bois tranchants qui sortent de mes jambes, je ne les sens plus, je ne sens plus rien. Respirer m’est devenu difficile et je dois me forcer à ouvrir la bouche pour avaler le peu d’air pur qu’il reste dans cette pièce. Encore mon estomac qui remonte ; j’ai un coin pour ça, avec un seau dont l’odeur est la seule que j’arrive encore à percevoir. Je ne peux plus sortir, j’ai mon espace, mon asile. Ce n’est pas assez, ces murs qui se referment, peu à peu, tout semble plus petit, ma vision se teinte d’un voile brumeux, je dois m’allonger, je dois me faire la plus petite possible. Mes yeux se ferment, je suis recroquevillée au milieu de la salle, plus aucun bruit ne m’agresse, je n’entends pas mon souffle rauque et bruyant. Ma gorge me brûle, et lorsque je tousse, une gerbe de sang colore ma main.
Je ne peux plus bouger, je n’espère même plus. Je suis de trop dans cette pièce, je suis de trop en moi. Heureusement que je me suis enfermée là dedans, j’aime sentir mon corps se détruire, mon esprit se vider. Je hurle encore sans qu’aucun son ne me parvienne. Tant mieux, je ne veux plus avoir un seul rapport avec moi. Je me traîne jusqu’au seau et vomis une nouvelle fois. Je ne sais pas ce qui ressort mais cela a un goût bizarre. Ca ne change rien, je dois tout cracher, plus rien ne doit subsister en moi, je n’en veux plus.
Les murs, ils m’encerclent, m’obligent à me rétrécir. L’enfermement. Plus aucune lumière ne filtre dans la pièce, l’armoire cache la petite fenêtre de la porte. Je n’ose pas m’en approcher, j’ai peur, peur de sortir, d’être vivante, de réfléchir ou même d’avoir conscience de mon existence.
Je pleure. De rage, de désespoir, de haine peut être. Contre mon envie de rester ici, contre mon corps qui ne répond plus à rien, contre mes pensées qui n’existent plus. Je ne suis plus, je n’ai jamais été. La folie. Je la sens me traverser comme des milliers de piqûres. J’avance mon cadavre vers les remparts de ma prison et je les mord, je me jette dessus avec l’espoir de les faire reculer. Je cogne mes poings et ma tête sur cette pierre froide. Ca va, tout va bien, ils ne m’écraseront pas, ils n’auront pas ma peur.
Je m’effondre, un sourire aux lèvres, c’est terminé.
Je ne peux plus bouger, je n’espère même plus. Je suis de trop dans cette pièce, je suis de trop en moi. Heureusement que je me suis enfermée là dedans, j’aime sentir mon corps se détruire, mon esprit se vider. Je hurle encore sans qu’aucun son ne me parvienne. Tant mieux, je ne veux plus avoir un seul rapport avec moi. Je me traîne jusqu’au seau et vomis une nouvelle fois. Je ne sais pas ce qui ressort mais cela a un goût bizarre. Ca ne change rien, je dois tout cracher, plus rien ne doit subsister en moi, je n’en veux plus.
Les murs, ils m’encerclent, m’obligent à me rétrécir. L’enfermement. Plus aucune lumière ne filtre dans la pièce, l’armoire cache la petite fenêtre de la porte. Je n’ose pas m’en approcher, j’ai peur, peur de sortir, d’être vivante, de réfléchir ou même d’avoir conscience de mon existence.
Je pleure. De rage, de désespoir, de haine peut être. Contre mon envie de rester ici, contre mon corps qui ne répond plus à rien, contre mes pensées qui n’existent plus. Je ne suis plus, je n’ai jamais été. La folie. Je la sens me traverser comme des milliers de piqûres. J’avance mon cadavre vers les remparts de ma prison et je les mord, je me jette dessus avec l’espoir de les faire reculer. Je cogne mes poings et ma tête sur cette pierre froide. Ca va, tout va bien, ils ne m’écraseront pas, ils n’auront pas ma peur.
Je m’effondre, un sourire aux lèvres, c’est terminé.