La proie consentante

Le 24/09/2005
-
par Kirunaa, nihil
-
Thèmes / Débile / Faux obscur
Un nouveau résultat pour le concours de textes d'Arte, dont le thème est les vampires. Celui-là, comme celui de Darkside, accumule à loisir les stéréotypes vampiriques à la Ann Rice, du genre sang, érotisme, domination et dentelle. J'ai remanié une base de Kirunaa et rajouté une chute.
Elle avait une gorge blanche de biche, et ses grands yeux dévoilaient son adorable candeur. Une proie facile, un met luxueux et rare. J’enroulai quelques instants une mèche de ses cheveux blonds autour de mes doigts, goûtant la perspective de jouer plus longuement avec elle. Son doux sourire eut fait fondre le plus endurci des cœurs. Mais de cœur, je n’en ai point. Je n’ai que faire des sentiments, ils n’apportent que le doute. Je n’ai aucunement besoin de doute.
Mon regard plongé dans son regard, je lui offris un sourire charmeur pour apaiser son anxiété. Il faut supprimer toute trace d’appréhension chez la victime : la peur cause un durcissement des chairs et sature le sang d’adrénaline infecte.

Triomphant de ses sommaires défenses, je me penchai sur elle, dégageant de la masse de cheveux soyeux son cou gracile. J’y promenai un instant mes lèvres, savourant sa tendresse et son arôme délicat. Elle soupira de plaisir. Brave bête.
Je continuais à suivre le renflement de la veine jugulaire du bout des lèvres, et guidant ma main vers son sein dénudé elle soupira de plus belle. Ne quittant pas ma chaude cible des lèvres, je glissai mes mains sous ses aisselles et agrippai les épaules par l’arrière, assurant ma prise. Sans le savoir encore, elle était déjà morte. Je lus dans ses yeux une douce résignation.
Portant tout mon poids sur elle et retroussant les babines sur mes mâchoires affamées, je happai fermement la chair tendre. La sensation bénie de la veine s’ouvrant mollement sous mes dents, répandant son onctueux nectar sur mon palais me fit frissonner de plaisir.
Le sang chaud glissait dans ma bouche, ruisselait jusqu’à mon menton, son goût acre et délicieux me confirmait que ma proie avait bien été choisie. Ô combien ! Elle n’essaya nullement de se débattre, elle était si irrésistible que j’abandonnai bientôt toute retenue et vidai bien proprement le delta veineux de son sang. J’avais trop faim pour vraiment prendre le temps de savourer, j’avalai à grandes gorgées, m’étouffai. Alors que mes lèvres quittaient la jugulaire, ses grands yeux déjà livides se rouvrirent. Lentement, elle passa ses doigts blancs dans le sang sur son sein et les posa sur ma bouche. Je lapai avidement ce don, une dernière et sublime seconde.

En mourrant, elle sourit doucement, et enfin lacha d’une voix languide presque éteinte :
- Ahah. Va te faire foutre, et amuse-toi bien avec ce que je viens de te refiler, pauvre connard !
Aïe.