L'élue

Le 09/10/2005
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par Aka
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Thèmes / Obscur / Nouvelles noires
Cette scène érotique est plutôt du genre brûlante et bestiale que mignonne et prout-prout, et on ne s'en plaindra pas, évidemment.
D’un regard il l’avait choisie. Elle l’avait aussitôt perçu. Pourquoi elle au milieu de toute cette foule ? Elle ne le comprenait pas, mais une bouffée de fierté l’avait immédiatement envahie. Elle posa un regard de défi sur l’assistance et commença à reculer doucement vers la table dressée juste derrière elle. Elle s’assit délicatement sans cesser de le regarder dans les yeux et commença lentement à relever ses jupes. Un sourire illuminait son visage.
Ca faisait quelques années maintenant qu’elle attendait ce moment. Longtemps il l’avait regardée sans la voir. Et maintenant, c’était les autres femmes qui crevaient de jalousie.
Il s’approchait et son allure bestiale fit tomber ses derniers remparts. Elle perçut à peine son souffle chaud sur sa peau qu’elle s’offrit totalement à lui. La foule les scrutait avec un sentiment mêlé d’horreur et de fascination.
Il la prit aussitôt, sauvagement, et son excitation se transforma immédiatement en une terreur sourde. La douleur était insoutenable. Les griffures et les morsures n’étaient que caresses comparées à ce qu’elle ressentait dans sa chair. Elle n’avait rien connu de tel depuis la mise au monde de son enfant. Elle voulait mourir à chaque coup de rein, ce membre qui la broyait lui ôtait peu à peu la raison. Le membre durci n’existait plus pour elle : ce n’était qu’un instrument de torture qui la brûlait petit à petit. La foule semblait elle aussi être devenue folle : ils riaient, applaudissaient, dansaient… Hommes, femmes, enfants commençaient à se dévêtir, grisés par les hurlements qu’elle poussait.
Au moment où la chaleur insupportable atteint son paroxysme, un froid mortel lui parcouru soudainement les entrailles. Elle comprit qu’elle avait maintenant en elle sa semence et que plus rien ne serait comme avant.
Il l’abandonna immédiatement à la foule délirante. Elle sentit des mains l’agripper, la fouiller. Elle tentait vainement de trouver son amant au milieu de ces monstres, mais plus rien ne semblait exister à part cette démence orgiaque qui l’entourait. Elle essaya de ressentir du plaisir au contact de ces mains qui la caressaient, de ces langues qui la léchaient, mais elle n’était plus que souffrance.
Ce fut son dernier Sabbat.