Phobie 17 : l'ennemi intime

Le 13/10/2005
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par Laurinette
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Dossiers / Phobie
Ce texte c'est un peu le modèle bas-de-gamme de la frousse psychologique et intérieure, ce genre qui fait fureur pour le dossier 'phobie'. Pas très bien écrit, pas très malin et sans vraie chute, c'est pas convaincant.
Une fois de plus, je m’éveille dans la nuit : le corps en sueur, la respiration haletante, et mon cœur battant la chamade.
Je revois ce regard qui me tétanise, j’entends ce souffle qui me fait dresser les poils et sens à nouveau son odeur qui me donne la nausée.
Pas de doute, il est là, bien là !
Une larme perle au coin de ma paupière… je tremble et me traîne dans le noir, de peur que le jour ne me révèle la triste réalité.
J’atteins ma salle de bain mais l’eau dont j’imbibe mon visage ne m’est d’aucun secours. Alors désarmée, je me laisse tomber sur le sol carrelé, combien de temps je reste là assise la tête entre les mains je ne sais… Mais au petit matin, je me réveille transie et prostrée dans cette position de prisonnière. Prisonnière de ce passé, de cet homme qui me hante, qui me répugne et a réussi à m’ôter le sommeil.
Il a réduit mon quotidien à un cauchemar permanent, une porte qui claque, un bruit de pas, un grincement, un rien me fait croire qu’il revient me chercher !
Je sais qu’il m’empotera mais j’ignore quand. Peut être qu’en fin de compte, il va gagner, que je vais le laisser gagner car je suis lasse de me battre contre des moulins à vent.
Peut être tout simplement, qu’il a déjà gagné, il a fait de moi une pauvre petite chose sans vie, une victime, dont tel un sacrificateur il règle le destin.
Je crois qu’au fond je l’ai toujours su, à la minute où il a disposé de mon être, il m’a prise toute entière, corps et âme, je suis vouée à mourir de sa main.
Parfois j’aimerais qu’il soit là, qu’il me maudisse, qu’il me prenne une dernière fois et qu’il emporte ma dépouille souillée loin de cette terre.
Alors dans le silence oppressant de la nuit, je l’appelle, cet être qui a réduit ma vie à néant. Contre toute attente, j’appelle mon bourreau pour qu’il me frappe une dernière fois, pour qu’il me fasse endurer les pires sévices et que la mort vienne.
Mais il n’est pas là pour exaucer les derniers vœux d’une damnée.
Cela aurait été trop facile de me laisser sans vie. Non ce qu’il veut, c’est me poursuivre jusqu’à la fin de mes jours. Quoi de plus atroce que d’empêcher le repos de l’âme !
Non, son visage n’a pas fini de me hanter, il me hantera pour l’éternité !
J’ai beau vouloir oublier ses traits, me dire qu’il n’a jamais existé, à chaque instant il est présent dans ma tête. Il est là quand j’ouvre les yeux, quand j’essaie de les fermer et même quand je me regarde dans la glace. J’ai l’impression que son ombre transparaît à travers les moindres pores de mon corps décharné.
J’ai le sentiment que la force n’est pas ma plus grande qualité, puisque je suis incapable de mettre fin à cet enfer. Pourtant les gens me disent que je suis forte, forte de continuer à vivre après ce qui m’est arrivé. Mais j’ignore, si survivre c’est être forte. N’est-ce pas tout simplement subir et attendre que l’on décide à votre place ?
Au fond, j’ai l’impression d’avoir toujours été faible et qu’il a eu raison d’en profiter. Au lieu de lui en vouloir, je devrais presque le féliciter. Après tout, qui ne profiterait pas d’un être aussi futile que moi ?