Héraklès Navet dit non à la cuisine au beurre

Le 08/11/2005
-
par Glaüx-le-Chouette
-
Dossiers / Herakles Navet
Herakles Navet se change ici en une sorte de James Bond de province aux prises avec des plantureuses créatures campagnardes. Cet épisode contient en exclusivité les mots aléatoires lambada transcendentale, pâturages azuréens, monticule, granulé, colcotar. Vaut mieux lire ça que d'être aveugle, mais c'est limite.
Héraklès arrivait au terme d’une enquête difficile, ah oui, bien difficile. Une série de morts inexpliquées par éclatement du nombril. Des jeunes femmes plantureuses, qui lui faisaient la bite comme un bouton d’acné en phase terminale, même avec leur bide en forme de tomate explosée au micro-ondes. Mais il avait la coupable en face de lui (et une nouvelle moussaka de nombril à ses pieds, aussi).
« La » coupable, car c’était une femme. Une putain de femme, même. Mini-jupe au ras du monticule, des jambes fuselées et musclées à la fois, des seins de tueuse sous un top stretchy. Des cheveux bleus, des sourcils bleus, des cils bleus. Et le fort accent breton qu’il avait prévu, lorsqu’elle lui dit :
-    Comment qu’ tu m’as trouvée, enculé ?
-    Héraklès Navet, demoiselle Jeanne Fézoé, pour vous servir ; pas Enculé. Riclès, à la rigueur. Et la rigueur est physiologiquement de mise, face à votre plastique.
Héraklès savait parler aux meufs, ça oui. Mais là, effet médiocre. La damoiselle gardait son arme étrange pointée sur lui. Il tenait son chapeau melon renforcé au titane dans le prolongement du tube, au cas où elle l’allumerait, et il avait déjà son arme secrète dans la main, cachée sous son chapeau, mais il n’avait pas envie d’abîmer la bombasse en face de lui. De la cabosser, oui. Mais très métaphoriquement.
-    Et comment qu’ tu sais mon nom, trou du c’ ?
-    Elémentaire, ma chère. Vous avez laissé votre signature sur les cadavres de toutes les victimes. Cette légère couche rougeâtre qu’elles avaient sur la langue. Les enquêteurs passaient à côté, à force d’examiner la tripaille éparpillée.
-    Haha. Les kercons.
-    Oui, mais pas moi. Car j’ai trouvé, après examen approfondi d’une victime, étalé sur mon gl... sur mes outils de prélèvement, du colcotar.

* taaa *

Riclès sourit en coin, et laissa son petit effet faire son petit effet.
-    Du colcotar, dis-je. Oxyde ferrique communément utilisé pour polir le verre ou le cristal. De là, tout s’enchaîne. Le cristal le plus commun se fait dans les cristalleries d’Arc. Vous vous appeliez donc Jeanne, d’Arc. Quand au symbole du colcotar, c’était Fe2O3. Une solide habitude des tchatss (il laissa traîner le ssss, dans un élégant trait d’accent french old style) m’a permis de reconnaître là une version l33t de votre patronyme, Fézoé. Pseudonyme trop bizarroïde pour être autre chose que breton.
-    Pirate de mon cul !
-    En revanche, j’ignore votre mobile.
Héraklès Navet avait du mal à rester debout immobile, quant à lui, après cette démonstration de puissance réflexive. Il avait le slip en forme de bonnet phrygien à l’envers et une furieuse envie de danser une lambada transcendantale avec la dame Jeanne, ou d’aller lui brouter les pâturages azuréens.
-    Mon mobile, connard, il est dans mon passé. Déjà toute petite, elles se moquaient de moi, les salopes de françaises. J’y peux rien si mes parents avaient déménagé à Créteil. Et j’y peux rIen si ma mère faisAIt un kouing aman poUr moN goûTEr chaque JOUr. Et j’y peux rien sI j’exPRimAis mon sTREss en me tortILLAnt le doigt DANS le noMBRil. Et j’y PEUX rien SI j’ai lE noMBRIl en bOUTON dE MARGUErite bORDEl de NOM DE SAInT LO ! ET SI J’AVaIS LE NOMbRIL TOUT LUIsaNT APRES ! GNAAAGNAGNA LA BRETONNE ELLE A DU BEURRE DANS LE NOMBRIL, GNAAAAGNAGNA LA BRETONNE ELLE SUINTE DU BIDE ! CREVEZ PETAAAAASSES !
-    Oui bon faut pas s’énerver, ma petite dame.
-    ALORS JE LEUR FAIS PETER LE NOMBRIL AU SOUFFLEUR INDUSTRIEL ! LES UNES APRES LES AUTRES ! SALOOOOPES !
-    Oui non mais
-    CREEEEVE !

Héraklès n’eut pas le choix. Il utilisa son arme suprême anti-Bretonne, le granulé superconcentré de bicarbonate de soude. Il négocia une parade-riposte au parapluie de ville contre le tube du souffleur de Jeanne Fézoé, et lança élégamment de la main gauche son granulé, droit dans la bouche hurlante de celle que les journaux appelleraient, dès le lendemain, « La Graisseuse Kouing des criminels ».

Ainsi fut fait, et c’était pas du gâteau. Breton. Gniaahrahaha.
hum