Car Dieu nous aime

Le 24/11/2005
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par P-E
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Thèmes / Obscur / Autres
PE nous fait parvenir son devoir d'expression écrite, genre un peu comme si on était des putains de profs de français de merde. Son texte est une sorte de puzzle dont les pièces sont trop sombres pour être assemblées facilement. Résultat : j'ai rien calé. Sans doute pas mauvais en soi, mais gagnerait à être plus direct. 4/20 DTC.
    Ça a commencé comme ça. Comme un grille-pain qui éjecte ses tranches de pain grillées. Un déclic après une lente maturation. Le point de non-retour, et tout s’effondre.

« C’est décidé, je dois y aller aussi. Ils doivent payer. »

    Il n’y a rien d’aussi fort que la haine et la volonté de vengeance. Un homme peut cultiver sa rancœur pendant des années, comme une symphonie dont la mélodie va crescendo, puis libérer sa haine comme un orage éclate, et que la musique voit son rythme à son apogée.
« Messieurs, bienvenue dans les forces armées de notre chère et fière nation. Vous êtes volontaire pour chasser les indésirables de notre Terre, et nous vous en sommes reconnaissants. »

    Tout s’effondre, et tout se reconstruit. On apprend à courir, à sauter, à tuer. Pendant un temps qui semble infiniment long, on s’entraîne. Grain de sable après grain de sable, les jours passent. On devient fort, et on cultive la vengeance.

« Après ce qu’ils ont fait à notre pays, vous voulez les laisser violer vos femmes et vider vos comptes en banque sans vous battre ? »
    
    Pour la justice, pour l’honneur et pour Dieu, on s’entraîne. Ceux qui arrivent ici savent à peine articuler des phrases toutes faîtes, apprises par cœur à l’école. Des phrases inutiles. Puis au fil des semaines, on s’endurcit, on se renforce, et l’on devient digne de Dieu. On se plait à se croire invincible.
Et tout s’effondre



« Pourquoi il ne bouge plus ? »
« Il a peur ! Il ne peut plus articuler un mot. »

Trop. Trop de violence, trop de massacres, trop de justice.

« Hé ! Bouge toi ! Il y en a d’autres qui arrivent ! »

Qui est-il pour me parler ainsi ? Il n’était pas avec nous au camp d’entraînement. Il n’est pas digne de se battre.

« Im… Impur. »
« Moi impur ? Ecoute, je vais te dire une chose. J’ai peut-être les mains sales, mais je vais au charbon moi ! Prends ton arme et suis nous ! »

    Après la haine, le sentiment le plus fort est le mensonge. L’amour et les autres frivolités ne viennent que loin derrière. Mentir sur sa religion, être hypocrite sur ses convictions, c’est facile, mais insupportable aux yeux de Dieu. Celui qui a fait partie des infidèles restera à tout jamais infidèle.
Je presse la détente, et celui qui m’a parlé s’effondre.
Tout s’effondre.