[konsstruktVOUSaime] / série porno

Le 12/12/2005
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par Konsstrukt
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Thèmes / Divers / Poèmes de merde
Konsstrukt nous rebalance une volée de pseudo-poèmes mous, vides et désespérés/rants. Du porn neurasthénique, solitaire et qui pue du cul. Plutôt genre caissière de cinquante ans qui se branle que top-model lesbienne en string, si on voit ce que je veux dire. Axé sur la frustration sexuelle ordinaire. Comme tous les autres textes de Konsstrukt, celui-ci met vaguement mal à l'aise mais est avant tout insupportablement ennuyeux.
il fait tellement chaud ce matin
que même en pissant je commence à transpirer
j'ai envie de me branler
mais la perspective de s'agiter dans cete chaleur me décourage
pourtant je le fais
j'ai envie de me branler en pensant à la bouche de ...
qui avale mon sperme
c'est laborieux toutes ces images
j'ai trop chaud
et je pense aux poèmes que je dois écrire à ...
je pense à mes mots davantage qu'à sa bouche
et ça aide pas à bander tout ça
plus la chaleur qui me liquéfie le front
ça me coule dans les yeux c'est grotesque
on se croirait dans la scène du duel de l'étranger de camus
sauf qu'à la place de l'adversaire c'est ma bite
je me demande si ... et moi on baisera encore
et avec qui d'autre je baiserai dans ma vie
il faut que je me concentre pour jouir
je peux pas abandonner après un tel effort
je suis collant de sueur
je viens à peine de me lever
je pense à la bouche de ...
à mon sperme qui gicle dedans
au petit gloup qu'elle fait en avalant
ce petit gloup que je trouve trop mignon
allez encore un petit effort
quelques mouvements de poignets encore
ouf ça y'est
la journée peut commencer
hier cette fille m'a encore terminé dans sa bouche
enfin encore on y passe pas notre vie non plus
et encore une fois j'en suis sorti curieux
content aussi mais surtout curieux
vraiment se faire éjaculer dans la bouche
je me demande ce que ça fait
c'est vraiment couillon que j'ai aucune envie de sucer une bite
étant donné que c'est le seul moyen de savoir
le petit gloup après que j'éjacule
je trouve ça très très mignon
une espèce d'instant d'intimité
encore plus intime que la baise finalement
une espèce d'intimité avec les organes
l'intimité la vraie
putain on dirait un slogan pour auchan
c'est comme quand on dort et qu'on gargouille du bide
c'est ça l'intimité
les bites et les chattes
tu parles
tout le monde l'a vu ma bite
la baise c'est bien mais tellement mécanique
c'est pas là que se niche la vie
la vie est dans les gargouillement de l'estomac
juste avant de s'endormir

ah bin oui l'alcool c'est quand même un douloureux paradoxe
d'abord il y a l'envie de baiser
mais quand t'es pas beau
ou que t'es timide
que tu sais pas parler
enfin que t'es un looser de base quoi
c'est dur de baiser
alors il y a l'alcool
qui te donne du courage
et paf une phrase sexe
et pouf un main qui glisse
et hop ma langue dans ta bouche
c'est réglé on va baiser
et konsstrukt est content
mais à force de boire pour avoir du courage
pour bander t'es dans la merde konsstrukt
elle est toute molle ta bite
tes artères pleines de vin et de bière
elles servent plus à rien
alors voilà
soit tu séduit pas et tu bandes comme un mulet
(ça bande les mulets ?)
soit tu séduits et c'est rapé pour la baise
boire c'est bien quand même

j'ai hate de te voir mon bébé
j'ai hate de te toucher
hate de te lécher
j'ai hate de jouir en toi et de t'entendre jouir
je me suis masturbé
toute la nuit
et chaque érection
chaque goutte de sperme
chaque soupir
chaque goutte de sueur
était pour toi
pour toi
pour toi
et ce soir
je vais recommencer

je te baise une dernière fois
en levrette comme tu aimes
et comme j'ai fini par aimer aussi
et encore une fois
juste alors que tu jouis
je me retire et je gicle sur tes reins
mais je suis seul dans les chiottes
et c'est dans ma main que je jouis
il n'y a pas de dernière baise
par de dernier baiser
pas de dernière étreinte
pas de première ni de dernière partie
de flipper virtuel avec tristan
pas de dernier pokémon
pas d'au revoir
pas de dernier baiser
rien ne finit jamais
et c'est bien comme ça

il est vingt-trois heures
on est samedi
je me sens rejeté
sans raison
pas rejeté en particulier par une personne spécifique
pour une fois non
juste rejeté
anaïs est à sa répétition
tous mes amis sont dispersés ou occupés ou disparus
de toute façon j'ai pas le téléphone
je ne supporte plus d'être seul
c'est vraiment con pour un type qui n'aime pas les gens
il faut que j'aie sommeil
je vais me branler
au bout de deux fois ça devrait m'assommer
et je vais me coucher
en écoutant france culture

je suis seul
je me masturbe en pensant à cette fille
j'écoute des mp3
et je lis chronic'art
c'est pas marrant
je suis seul
mais il reste le désir et le désir tient la merde à distance
mais le désir c'est traitre et la merde elle n'est jamais bien loin
à force de me branler je jouis
et je ne bande plus
les mp3 s'arrête
et c'est le silence et les bruits de la maison
chronic'art je lis la dernière page
et il est refermé sur mes genoux
j'ai fini de manger
de boire du coca et j'en suis repus
y'a rien de pire que d'être rassasié et tout seul
tout seul
et de ne pas désirer
ne serait-ce qu'une seule seconde
c'est l'enfer
l'enfer ça n'est pas la souffrance
puisque la souffrance génère le désir de ne plus souffrir
l'enfer c'est tout seul et au repos
et ça pour l'éternité
une éternité de repos sans plus rien vouloir
ne pas désirer
ça arrête le temps
le désir c'est vivre c'est le temps qui passe qui frustre qui excite
pas de désir égale pas de frustration égale l'inertie du présent
égale
pas de désir
tout seul comme un con
je suis en enfer
jusqu'au moment où j'irais me branler
jusqu'au prochain mp3
jusqu'à ce que j'ai faim de nouveau
où jusqu'à ce que je dorme

y'a rien de plus déprimant que d'écouter de la musique tout seul
la musique remplit la pièce et mes oreilles
et je sais que je suis seul à l'écouter
y'a rien de plus déprimant que de faire un truc agréable tout seul
chaque seconde de plaisir exacerbe le sentiment de solitude
ce sentiment d'être abandonné du monde
est encore présent quand je me masturbe
je pense à cette fille
pour une fois ce n'est pas un fantasme à la con
je me branle sur du réel en tout cas sur du possible
en tout cas sur du vrai désir dirigé vers une personne réelle
je pense à cette fille
à ce qu'on fait
pourrait faire
chaque palpitation du gland
chaque frisson dans mes reins
chaque neurone électrifié
s'accompagne d'un petit warning en infrabasse dans le ventre
t'es tout seul connard
tu vas jouir tout seul dans ta main
et elle va jouir dans ton imagination de connard
et je jouis en imaginant ses gémissements et son visage
et juste après elle n'est pas là
et sa respiration du silence
il n y'a que moi et du papier toilette et de la musique
y'a rien de pire que de ne pas partager le plaisir
y'a rien de plus vain de plus proche de la mort ni de moins légitime
que le plaisir sans complice et que la joie sans témoin
y'a rien de plus triste que la joie solitaire
et con comme je suis
ou alors obsédé par ma survie morale ou par je ne sais pas quoi on s'en fout d'ailleurs
je multiplie les occasions
bonne musique bonne bouffe bonne lecture et bonne branlette
et tout ça m'écartèle

quand je suis seul je ne me sens plus vivre
c'est con à dire
mais je ne me sens vivant que quand on me le confirme
quand je suis seul je dors
quand j'ai trop d'énergie pour dormir
j'ai deux routines pour faire semblant de me sentir vivant sans devoir être vu
acheter me branler
quand j'ai des sous je les dépense
quand j'en ai pluss je me masturbe
l'orgasme c'est cette seconde paradoxale
où j'existe le plus possible
et où j'ai la conscience la plus aigüe
que ce sentiment d'exister est déjà évanoui
au moment même où mon cerveau le conçoit
le sentiment naît et meurt
dans le trajet qui relie ma bite à mon cerveau
quand je me branle je m'approche de la vie
et au moment même où je la saisis
elle meurt entre mes mains
et je me retrouve déprimé
toujours seul
sans un sou
je regarde les minutes s'évanouir
tout ce que je pourrais faire
je fais rien à quoi bon faire si personne n'est là
il n'y a aucune différence entre faire quelque chose et puis raconte ce qu'on a fait
et ne rien faire puis raconter ce qu'on aurait pu faire
dans la tête de l'autre de celui à qui on raconte
c'est les mêmes images
je me masturbe et je dirai que j'ai lu
pas par honte de me branler
ho non
mais pour faire croire aux autres
que même quand ils ne sont pas là
je continue à exister

j'ai envie de baiser cette fille
j'ai envie de baiser cette fille
cette fille j'ai envie de la baiser
il y a des filles ça dépend des fantasmes
il y a des filles je vois leurs mains et ça me donne des envies
il y a des filles je les vois et je vois leurs mains et j'ai envie qu'elles me branlent
il y a des filles c'est leurs lèvres que je vois et j'ai envie qu'elles me sucent
cette fille là
c'est ses yeux que je vois
et quand je vois ses yeux j'ai envie de la voir jouir
j'ai envie de la faire jouir
peu importe ce qu'elle me fait elle
sucer branler baiser peu importe
ce que je veux c'est voir jouir ses yeux
ce que je ceux c'est voir jouir ses yeux
cette fille j'ai envie de l'allonger sur son lit
de virer ses fringues un peu partout dans la pièce
et de la lécher la lécher la lécher la lécher
j'ai envie de la voir jouir
j'ai envie de l'entendre jouir
j'ai envie de la faire jouir
ouais

dimanche
je me lève avant anaïs
je me branle et je règle son réveil ensuite
pour quatorze heures parce que tout seule jamais elle y arrivera à se réveiller
je fouille les poches de son manteau et celles de son sac
pour lui piquer un peu de monnaie mais du fric elle en a autant que moi
c'est à dire pas
c'est dommage je me serais bien payé un café
ouais j'avais bien envie d'un café
chier
par contre je trouve un petit papier plié en huit
un papier jaune
petit frisson d'excitation
un mot laissé par un admirateur
un mec qu'elle s'envoie en cachette
petit moment de suspense gaché très vite
sur le papier une liste de pièces à fournir
pour un dossier érasmus qu'elle montera jamais
parce qu'elle veut pas partir loin de moi
je l'aime

dimanche
je suis rentré de la teuf à trois heures et anaïs à sept
elle a fini de me réveiller en me touchant le cul
et les couilles en passant sa main là où j'aime bien entre mes cuisses
et on a fait ce qu'on avait à faire
elle très excitée
et moi un peu endormi mais excité quand même
et puis on a dormi
je me suis levé évidemment avant elle
passé midi elle a cessé de ronfler
son haleine sentait encore l'alcool
j'ai mangé des spaghetti de la veille tout seul dans la cuisine
en lisant une bédé et en surveillant dehors
porte fermée pour pas la réveiller
et je suis parti bosser