Les bêtes de poisse 3

Le 07/01/2006
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par Marvin
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Rubriques / Les bêtes de poisse
On ne cesse d'être ébahi par le talent de Marvin avec ses petites histoires de bas-fonds glauquissimes. Il ne passe pas grand-chose, et on comprend toujours que dalle à l'intrigue, mais des fragments de souvenirs crades aux monologues désabusés, tout est jouissif. Du sexe non-consentant, du snuff barjo, du cannibalisme mongolien : la poisse intégrale. Encore !
3. Le désastre de la vanité de la bandaison
On remonte une allée, Stanks et moi, en regardant les putes des bois de cendre, qui d'heures en heures, deviennent pétées de thunes, et de partout.
C'est quand le brouillard tombe et qu'il fait noir que ça devient chouette. Les vieux corps squelettiques des prostituées octagénaires s'entrechoquent dans les volutes de brume grise, ça fait du bruit, c'est joli.
Enfin moi j'aime bien; ça fout les boules à Stanks. Deja qu'il aime pas taper dans la croute (il préfère le frais juteux même pas mûr...), les bruits des zombies niqueuses à l'action, ça l'enferme dans une terreur sans nom...
Alors je le plante là, il veut se casser voir la maternelle. Ben ouais, mon gars, ben... On se retrouve à la recré, hein ? Abruti...
Moi si j'aimais le sexe, ben ptête bien que je m'amuserais.
Manque de bol j'ai été oubliée à la distribution d'hormones. Une ou deux fois j'ai essayé, mais je réagissait tellement pas qu'on me disait rien, et tout le monde sortait des toilettes.
Je sais bien que je ne vais pas revoir Stanks pendant quelques jours, alors je m'en vais, en passant par les rues désertes. J'entend une jeune frapper contre une trappe, sous le sol, qui hurle. J'écoute pendant quelques instants, puis je me dit qu'il serait sympa pour elle que j'ouvre. Finalement j'explose la trappe avec une barre d'acier et je vois un mec, vieux, en costard gris sortir. Ca pour de la couillonnade, je me suis fait foutrement couillonner.
- Tu m'as entendu crier ? mais je blaguais pauvre fiotte... Je te connais toi, tu es une de ces saloperies qui traine entre les blocs et qui ne fait rien d'autre que de mettre des années à crever. Tu me répugne, sale putride.
Je reste stoïque, à cause de toutes les piqures de chimiques que je me suis fait dans la soirée, et je me fait encore mettre à terre. C'est décidemment très dur de rester droit dans c'te foutu quartier...
Bref, durant le court instant qu'a duré mon malaise, j'ai à peu près distingué la nouvelle situation tout à fait merdique et collante dans laquelle j'allais une fois de plus me retrouver. C'est dans ces moment là que j'aimerais me tromper, mais ça rate, à chaque fois, comme Stankson avec ses pannes sexuelles.
Mais bordel ça fait du bien de dormir...

*

Mais évidemment, les trucs bien, pour moi c'est toujours court. La blonde à genoux à coté de moi m'a réveillé en me faisant un monologue en chialant. Il ne m'a pas fallu des plombes pour savoir où j'étais.
Je connais cet endroit. J'y ai vécu avant que là aussi ça brule. Il y a quelques cabanes en tôle brûlée, c'est un salon à torture. J'ai vu mes dernières soeurs crever, ici. Que des vieux pourris, y'avait que ça. Elles se sont fait écraser leurs têtes avec des pavés, et ils ont tout mangé. Ils m'avaient enfermé dans une cage avec un vieux, pour qu'il me viole. Ils n'arrêtaient pas de baiser, ces saloperies de blattes, ils n'arrêtaient pas de baiser devant la cage et le vieux s'était foutu à poil et s'éjaculait dessus. A 4 reprises il s'est éjaculé dessus. Puis comme ses couilles étaient vides et que son phallus avait encore besoin de se vider, il a pissé partout dans la cage.
J'ai vraiment les boules quand soudain j'entend un bruit de tronçonneuse qui s'accouple avec des hurlements féminins.
Ca pour de la poisse, c'est de la bonne. Je suis chez mes chers frêres de la rate. Pas en employée, je dirais, mmh, plutôt en cliente.
Être en client chez eux équivaut à dire "connaitre ses meilleures expériences sexuelles, mais dans le mauvais sens, et avoir le privilège étonnant de repartir dans le camion sous forme de soupe pour les pauvres". Quelles généreuses personnes... Quand on est pas cannibale, forcément, c'est moins amusant. Mais ce genre de spectacle vaut le coup d'oeil. En une semaine de carrière chez eux, j'aurais jamais vu un chirurgien désosser aussi brillamment un corps pour en faire son paillasson de bureau.
Et quand on goute au traitement privilège, c'est plus long, et c'est beaucoup plus bruyant.
Et je suis dans l'espace privilégié.
Ce n'est pas compliqué. 'Suffit de voir les morceaux de viande partout par terre dans une mare de tous les liquides organiques dégueulasses qui existent. Aujourd'hui, le sperme.
J'ai deux filles à coté de moi, qui ont deja eu un avant-goût de leur mort. La plus amochée me regarde.
- ...Le docteur... Il croit que son sperme est vivant, qu'il respire et qu'il pense. Il a rempli un seau de son foutre et m'a plongé la tête dedant.
- Mmh... Hein ? He ben dis donc...
- Il veut tout me faire avaler.
Oh... La pauvre merde, elle sait même pas qu'elle est deja foutue et elle se permet de me faire un compte-rendu de ses préliminaires.
Puis un type en blanc arrive avec ses pôtes. Le premier prend la fille et l'autre prend le seau de vieux sperme.
Pendant une heure ils l'ont violé, par tous ses orifices. Ils lui ont perçé des trous un peu partout pour la fourrer. Je somnole un peu vers la fin, mais la fille qui subit tout ça me réveille en criant, car les choses interessantes commencent.
Son docteur est couvert de sang, il a eu une bonne journée. Je vois à sa gueule qu'il est enthousiaste et que cette fille va en chier.
- On veut sortir ? On a faim hein ? On veut un peu à manger, hein pauvre pute ?
Il la prit par le cou et plongea sa tête dans le seau de foutre moisi pendant quelques minutes. On l'entendit gémir et pousser quelques grognements assez gluants, avant qu'elle se mette à convulser violemment et relacher tous ses muscles. En la resortant, le cadavre vomi un litre de liquide blanc. Ca m'a immédiatemment fait penser au jour où une de mes soeurs a gerbé tout le lait que la grosse qui nous gardait lui avait fait boire. Elle s'était vomi dessus et la grosse l'avait foutu dans le feu.
Le meilleur était à venir. Je ne sais pas encore ce qu'ils allaient faire de moi, mais il me restait encore assez de drogue dans le sang pour que je ne soit pas encore trop paniquée. L'autre fille venait de se faire attacher contre une planche cloutée, et un des chirurgiens lui arracha les yeux. Le deuxième devait être total sous acide, il convulsait à moitié en courant autour d'elle et avait une trique que même un aveugle aurait pu sentir tellement ça puait.
- J'veux niquer... JE VAIS TE BAISER SALE BLATTE !
- Du calme Jun, tu auras son corps quand on aura coupé les jambes....
Je rigole doucement, et je sais pas pourquoi, mais je tombe illico dans les pommes.

*
Pauvre déchet... Si tu tiens tellement à te foutre de notre gueule tu verras passer sous tes yeux de rat tous tes organes. On va te bouffer, saloperie. On va te manger, te manger vivante, tu hurleras sale pute ! Tu vas crever en train de te faire bouffer, salope ! Tu vas ravaler ta propre gerbe ! On ne laissera plus rien venant de toi salir notre territoire ! Tu vas tout ravaler ! Ta merde, ton sang, ta bile, tes os ! Tu vas tout ravaler !
*

Le froid glacial me réveille.
J'ai l'impression que des milliers de cafards me mangent la cheville... Merde, j'avais oublié le piège à loup de l'autre fois, je jette un coup d'oeil rapide.
Je me rend malade moi-même...    C'est vraiment dégueulasse ce que j'ai fais cette fois. C'est immonde, j'ose même pas toucher, j'ai même pas envie de me dire que ce truc noir et bleu au bout de ma jambe est à moi. J'ai pas envie de croire qu'on y voit presque l'os, mais putain, j'suis dans le gaz, je me suis encore vomi dessus, et on m'a enlevé mes fringues.
Quelques spasmes plus tard, j'ai un peu plus conscience des choses. Ma cheville pourrie a pas bougé, et j'ai le sentiment qu'on va me l'enlever. Les mecs avec qui je bosse, les chirurgiens pédés là, ben ils sont tous autour de moi avec leurs couteaux et bavent d'envie devant ma jambe. Les horribles brûlures de mes nerfs m'ont bien fait savoir qu'on a commencé à tout découper. J'aurais bien envie de m'évanouir mais mon boss est apparu juste au dessus de moi et de maintient mes yeux ouverts...
- On te fait le traitement que tu préfères ma beauté ! Regarde !

On m'a mit la moitié de ma jambe dans le broyeur à ordures.
Et je m'inonde les cordes vocales de sang, car je finis par hurler de toutes mes tripes.