Serial edit 11 : lycanthrope

Le 09/03/2006
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par Nounourz
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Rubriques / Serial Edit
Je resitue l'action : Lapinchien avait achevé le deuxième tour d'edit sur une nouvelle médievale très amusante sur fond de famine et de lycanthropie. Nounourz paraphrase tout le début au point qu'on croirait avoir affaire au même texte, mais en cours de route, il dynamite l'histoire et part en vrille. On sait jamais sur quel pied danser, mais au final on s'amuse bien.
Textes précédents :

- Extrait de l'Apocalypse

- Apocatrip par Nounourz
- Sainte-morphine par nihil
- Le fils spirituel par Glaüx
- Sous terre par Aka
- Lambda par Lapinchien

- Timebomb par Nounourz
- La grande peste par nihil
- Le grand soir par Glaüx
- Moi et les cons par Aka
- L'émissaire par Lapinchien
Assis sous un chêne, j'étais occupé à écrire une nouvelle complainte quand mon estomac gronda de nouveau, troublant la quiétude bucolique d'où je puisais mon inspiration. Notre bon Seigneur était en guerre contre le Duché voisin. Il avait réquisitionné presque toutes les récoltes du village pour nourrir son armée ; depuis, la faim tenaillait nos ventres du soir au matin. Les guerriers étaient grassement nourris mais nous, pauvres gens du village, devions nous contenter de peu voire de rien. Il ne restait plus aux paysans que les semis pour moudre la farine. " Les semis ! Mais qu’allons nous donc planter ?" se lamenta un brave serf, conscient des conséquences qu'auraient le manque de nourriture si l'hiver venait à être rude. Et moi, pensais-je, qui ne suis ni soldat ni travailleur agricole, qu'allais-je devenir ? J'étais le barde préféré de notre seigneur en temps de paix, mais en cette période belliqueuse, mon existence même avait été oubliée.

Alors que je revenais au bourg, je vis les habitants réunis sur la grand-place, et m'approchai afin d'écouter la conversation. Au centre, une femme exprimait avec véhémence son mécontement.
"Jamais le Seigneur du haut de toute sa sagesse n’aurait pu prendre une décision aussi niaise… Quelqu’un le manipule… Quelqu’un de démoniaque… Un émissaire du Diable si çà n’est le Malin en personne. Çà ne peut pas continuer… Quelqu'un du village doit retrouver le Maître et lui faire raison retrouver."
La bougresse n'avait pas tort, la situation menaçait d'empirer si personne ne se décidait à agir. L'assemblée resta un moment muette, puis quelques hommes expliquèrent timidement qu'ils ne pouvaient pas abandonner leur fermette, étant donné les travaux à accomplir et la quantité de bouches à nourrir. Mais si cela leur était impossible, je disposais en revanche de tout le temps nécessaire pour accomplir cette mission, et ainsi me rendre utile au village. Je me dirigeai vers le centre de la place, et m'adressai aux villageois en ces termes :
"Compagnons ! Il est évident que notre maître ignore nos tourments, mais avec l'aide de Dieu j'irai jusqu'à lui pour faire part de vos doléances. Il me suffira de quelques vivres pour parcourir les quelques lieues qui nous séparent du champ de bataille ; soyez certains qu'une fois rendu sur place, je saurai trouver les mots qui lui feront retrouver son bon sens et la clarté de son jugement".
Les participants murmurèrent entre eux, puis approuvèrent bruyamment. Il me fut donné quelques restes de pain noir, des fruits, une gourde de vinasse, et une couverture. En fin de journée, je me dirigeai vers la forge où après moultes hésitations j'achetai avec le peu de denier qui me restait une courte épée grâce à laquelle je pourrais me défendre contre d'éventuels malandrins. Je passai une soirée voluptueuse dans les bras d'une ribaude peu farouche, et aux alentours de minuit, je pris le chemin des terres du Duc voisin après avoir mangé une pomme et une partie de mon pain noir. Je préférais faire une expédition nocturne, le risque de rencontrer des brigands était considérablement diminué. Tout le monde ne pouvait pas le faire, ça, arpenter les bois de nuit. Tout le monde n’avait pas le sens du sacrifice et des responsabilités, froussards ! Ma foi aurait raison de toutes les créatures démoniaques qui vivent du crépuscule à l’aube.

Je m'enfonçais dans la forêt, aux aguets, les yeux rivés au sol, les poings serrés. Je n'avais pas véritablement peur, mais j'étais conscient de la présence de démons qui rodaient dans l'obscurité. Il aurait suffi d’un infime instant de doute, que je perde le fil de la foi un moment, pour que je sois à la merci de ces bêtes horribles, pour qu’elles m’éviscèrent et me dévorent. La pénombre était emplie de bruits étranges qui faisaient germer dans mon esprit les images d'un bestiaire monstrueux. Je me concentrai sur le crissement des feuilles que je foulai sur mon chemin, et récitai mentalement des prières afin de détourner de moi d'éventuels yeux maléfiques. Pourtant, plus je progressai, plus l'atmosphère semblait oppressante. Les arbres alentours semblaient chétifs et déformés, et leur aspect grotesque était accentué par la clarté blafarde de la pleine lune. La panique me gagnait peu à peu, et très vite le moindre craquement me fit sursauter. L'endroit, qui m'avait au départ paru silencieux, s'était peu à peu empli de bruits à peine perceptibles qui m'évoquaient autant de menaces tapies dans l'ombre et prêtes à bondir sur moi. Les échos de l’ombre se précisaient et se répètaient. Les démons m’encerclaient et se faisaient de moins en moins discrets comme j'étais loin de toute âme à qui je pourrais témoigner de leur existence.Je commençai à regretter amèrement mon initiative. Est-ce qu'un seul de ces froussards avait un jour apprécié ma musique ? Des nèfles, oui ! Une bande de rustauds tout juste bons à manipuler leur charrue ! Et dire que je mettais ma vie en péril pour ces béotiens...

Je marchais en repensant avec irritation à ces villageois ingrats quand j'aperçus au loin une silhouette étrange se déplacer furtivement entre les arbres. Je m'arrêtai net, et alors que je retenais ma respiration, je m'aperçus que toute la forêt était devenue plus silencieuse qu'une tombe. Il flottait dans l'air un parfum indéfinissable. L'absence soudaine du moindre bruit m'apparut immédiatement suspecte, et je regardai à plusieurs reprises autour de moi. A chaque mouvement de tête, il me semblait qu'une forme se mouvait subrepticement, sans que je puisse être certain de ce que me renvoyaient mes yeux. Etait-ce une illusion due à la fatigue ou la panique ? Je n'osais plus faire le moindre pas. Non, mes sens ne me trompaient pas, je sentais clairement une présence aux alentours. Je sortis mon épée, et me remis à avancer, à pas de loup. Quel que fut le danger qui me guettait, je n'allais pas fuir comme ces couards. Si ce lieu devait être ma dernière demeure, j'allais avant cela me battre et mourir mon arme à la main. Je dominai ma peur et avançai en direction de l'endroit où j'avais aperçu les formes étranges. La lame en acier luisait sous la lumière de l'astre nocturne, et sa présence me redonnait un peu de confiance en moi. Bien que mon idée d'aller voir le seigneur fut à la réflexion loin d'être la meilleure que j'aie pu avoir au cours de mon existence, je n'étais pas le genre d'homme à abandonner sa mission. "La meilleure défense, c'est l'attaque", disait souvent le capitaine de la garde, qui avait occasionnellement été mon maître d'armes, et grâce à qui j'avais acquis une certaine capacité à me défendre. J'ignorais quelle était l'être ou la créature qui rôdait dans les parages, mais je n'allais pas lui laisser le loisir de m'agresser : avec l'aide de Dieu, j'allais la traquer, la débusquer et lui porter le premier coup. De proie, je devins prédateur, et je continuai à marcher tout en essayant de détecter d'éventuels mouvements dans mon champ de vision.

Plusieurs minutes passèrent, et la tension retomba peu à peu. Je commençai à accuser mon imagination de m'avoir joué des tours, sortis ma gourde de vinasse et bus à grandes gorgées. Le goût âpre du liquide me piquait la gorge, mais je sentis ensuite une légère chaleur envahir mon corps, et la sérénité regagner mon esprit. Aussi, je ne fis pas attention quand une branche morte craqua derrière moi, et un violent coup m'atteignit à la tête, me projetant à terre et me faisant lacher l'outre encore à demi pleine de vin. Je me retournai promptement, et équarquillai des yeux devant cet effrayant spectacle : une créature anthropomorphe, recouverte de poils, et au regard aussi glacial que celui du loup.
"Donne-moi ta bourse et tes victuailles, maraud, si tu tiens à ta vie !" grogna-t-il. Ses poils s’hérissèrent et couvrirent son visage, sa mâchoire fendit ses lèvres et s’allongea, laissant poindre deux horribles canines. Foutredieu ! C'était un lycanthrope ! Mais pourquoi cette abomination diabolique en avait-elle après mon argent ? Je laissai cette question en suspens et me relevai promptement, puis dégainai mon épée et me tint prêt pour le combat. Nous nous toisâmes de longues secondes sans prononcer un mot. Il émanait d'elle une aura maléfique, et ses yeux lupins semblaient pénétrer mon âme pour y instiller la peur et la confusion. Il était évident qu'elle était en train de m'envoûter ! Je saisis ce qui me restait de volonté et m'écriai "Le Seigneur est avec moi !" puis m'élancai vers lui, dans le but de renvoyer cette créature maudite dans les enfers d'où elle n'eut jamais du s'échapper. L'effet de surprise fut de mon coté, et il n'eut pas le temps d'esquisser de geste défensif : j'abattis mon épée de toute mes forces. C'est alors que l'impensable se produisit : mon arme le traversa comme s'il était fait de fumée, et je manquai de perdre l'équilibre. Tandis qu'il levait le bras pour m'asséner un coup de sa lourde massue, je le frappai à deux reprises avec le même résultat. Je tentai d'esquiver son gourdin, mais alors que j'avais fait un pas de coté, celui-ci changea sa trajectoire et je reçus un violent coup à l'épaule. Le choc m'arracha un cri de douleur, son attaque avait été terriblement puissante. Je ne me décourageai pas et tentai de le toucher à nouveau ; sur mes deux attaques, l'une d'elles l'atteignit au flanc mais il ne cligna pas même des yeux alors que l'acier entaillait sa chair. Il fit alors un bond de coté à une vitesse ahurissante, et il frappa de nouveau avec une grande célérité ; son arme me toucha le bras avec lequel je tenais mon épée, que je lachai dans un réflexe malheureux. Ma défaite s'annonçait imminente, et l'espace d'un instant, le visage de mon adversaire fut celui de La Mort. La peur me gagna de nouveau, et je reculai en tremblant tandis qu'il s'approchait de moi, son sourire carnassier déformé par un rictus effrayant. Je fis demi-tour et m'apprêtais à m'enfuir à toutes jambes, quand je sentis la massue me frapper aux jambes. Je m'effondrai sur le sol. Le lycanthrope bondit sur moi, ramassa l'arme qu'il avait lancée pour me déséquilibrer. J'étais assis par terre. Je fixai son regard une dernière fois puis, résigné, fermai les yeux en attente du coup fatal. Avec une force prodigieuse, la massue s'abattit sur mon crâne.

"Putain ! Mais tu m'expliques ton délire là ? J'ai filé toutes mes PO à ce connard de forgeron pour avoir cette épée, j'avais un putain de bonus d'attaque, j'ai fait quatre jets de perception et j'ai la compétence "forestier" à plus cinq ! Tu te fous de ma gueule là ou quoi ?
- Tu sais, le pain noir...
- Quoi le pain noir ?
- ...Fait avec de la farine de seigle, contaminée par une maladie nommée ergot, et dont l'acide lysergique est un des composants nécessaire à la synthèse du LSD...
- Oh l'enc...
- Donc ton barde sous acide, même avec ses bonus, il avait une chance sur vingt de réussir à utiliser ses compétences. On rajoute à ça un malus aux attaques, un autre malus sur les dégats infligés...
- Ouais ouais c'est bon j'ai compris.
- En plus le loup-garou voit de nuit comme en plein jour, et les dégats qu'il reçoit sont divisés par deux si tu ne le frappes pas avec une arme en argent...
- J'ai compris j'te dis ! Putain, ça fait même pas deux semaines que j'ai ce perso et il a déjà clamsé ! Ras le cul des MJ sadiques, bordel !

Kevin sortit une cigarette de son paquet en maugréant. Son pote Nico commença à ranger son livre de règles, ses dés à vingt faces et les feuilles couvertes de notes griffonnées à la va-vite. Il se dirigea vers la cuisine, et en revint avec deux bières sorties du réfrigérateur. Les deux adolescents restèrent silencieux sur le lit de Kevin, les yeux dans le vague. La chambre était encore emplie de la fumée des nombreux joints fumés durant le scénar' et l'état des deux cerveaux embrumés devait être similaire à celui d'une méduse que l'on aurait emmenée à une série de conférences sur l'influence des philosophes pré-socratiens dans les tragédies grecques écrites au deuxième et au premier siècle avant JC. Quoique, contrairement aux deux prépubères, l'écoute de ces conférences aurait peut-être suscité au sein du système nerveux central de l'invertébré gélatineux une anecdotique mais néanmoins conséquente modification des échanges synaptiques.

-"Eh, nico, tu les as vus ?
- Quoi ?
- LES POILS DE MON CUL !!! MOUAHAHAHAHAHA
- Hoho mais putain, mais t'es vraiment trop con toi...
- HAHAHA allez quoi déstresse c'est bon ! Oh tiens, j'ai un secret à te dire... approche
- Héhéhé qu'est-ce que tu veux encore ?
- Approche j'te dis ! ouais, là, comme ça... Ecoute bien, je peux pas parler fort sinon ils vont entendre à coté.
- Ouais bon, qu'est-ce qu'il y a ?
- BUUURP ! BROAPS !
- Mouahaha puTAIN mais t'es vraiment trop GOLMON toi...

Kevin et NIco explosèrent de rire et le premier alluma le joint qu'il venait de rouler. Et moi, en tant que narrateur, je tiens à faire mes excuses après de la SPA pour l'offense faite aux méduse en les comparant à ces deux crétins hydrocéphales. Et j'en profite également pour avertir le lecteur que l'abus de tétrahydrocannabinol rend vraiment très con, parfois. Kevin tira une longue taffe sur le pétard, ce qui accentua le coté semi-bovin de son regard qui avait déjà perdu depuis longtemps toute trace de lueur d'intelligence. Non, oubliez ce que j'ai dit. Ce n'est pas un regard semi-bovin, parce que je me rappelle, quand j'étais petit, j'allais chez mon oncle qui a des vaches, et elles avait de grands yeux qui me semblaient plein d'émotions. J'aime bien les vaches, ce sont des animaux gentils, alors je n'aurai pas la méchanceté de comparer leur regard avec celui myxomatosé de boutonneux à fond de tarpés. Mais revenons à nos moutons. Notre histoire, je veux dire. Kevin et Nico étaient en train de discuter en rigolant bêtement. Ils passaient en revue leur camarades de classe et se foutaient de leur gueules à grands renforts de blagues en bois et de vannes en carton.

"- Et Sophie, putaaain comme elle est trop conne !
- Ah ouais graaaave ! Mort de rire quoi, c'est trop une bouffonne !
- Et VOUS, bande de petit cons, vous vous imaginez être malins peut-être ?
- Putain mais c'était qui cette voix ?
- Ouais, qui c'est qui parle là ?
- C'est le narrateur de l'histoire qui en a marre d'entendre vos conneries...
- Le narrateur de mon CUL ouais yarglahahaha !!
- Héhéhé narrateur de ton cul excellent Kevin ! Héhéhéhé !
- Ah oui vous voulez jouer à ça... Ok, moi aussi j'ai envie de rigoler.
- C'est ça ouais...

Instantanément, Kevin se retrouva absolument nu et à quatre pattes. Dans son rectum, il y avait un poireau tenu par Nico dont le baggy et le sweat à capuche avaient été remplacés par un string en cuir et un débardeur moulant rose à pois verts. Ce dernier agitait le poireau avec un lent mouvement de va et vient, et Kevin commençait à ressentir une douce volupté monter à partir en lui depuis le fondement. La chaîne hi-fi qui quelques secondes auparavant crachait du AC/DC emplissait maintenant la pièce avec le tube interplanétaire de Lagaf' "Bô le lavabo".

"- Putain mais... haaan... qu'est-ce qui se... oooh... qui se passe ?
- Je...je comprends rien... on était sur le pieu, on a entendu une voix et puis tout à coup on se retrouve comme ça... Putain, zarbi le truc !
- T'arrêtes pas ! Aaah ouiii... Ouais c'est zarb ! Haaan c'que c'est bon !
- Euh... t'aimes vraiment ça ? De toute façon, j'arrive plus à contrôler mon bras, il bouge tout seul...
- Alors, le narrateur de ton cul, tu le sens bien petit con ?
- Mais vous êtes qui vous ? Mais c'est quoi cette histoire à la con ?
- Je suis le narrateur de l'histoire, et j'aime pas qu'on se foute de ma gueule,compris les merdeux ?
- Haaa oh ouiii c'est bon... Eh, m'sieur le narrateur, si on y allait ?
- Y aller ? Ou ça ?
- DANS TON CUL !! Firent les deux d'une même voix
- Gniiii... Vous l'aurez voulu.

La lumière s'éteignit. Les deux protagonistes continuèrent dans l'obscurité totale leur activité potagère. Nico protesta mais en dépit de sa volonté, il agitait de plus en plus rapidement le poireau dans le cul de son pote. Celui-ci commençait à avoir du mal à se contenir, l'orgasme allait arriver. Avec sa main libre, nico attrapa une bouteille de sauce vinaigrette et en versa un peu afin de faciliter la lubrification, puis accentua encore son mouvement de va-et-vient. Kevin haletait de plus en plus fort, puis soudain une chaleur délicieuse lui envahit le bassin et ivre de plaisir, il s'écria "YAAARGLAAAA lovely ouaaaa putain le super pieeeed....". La lumière se ralluma. S'ils étaient encore sur leur lit, celui-ci était par contre au beau milieu de leur salle de classe, laquelle était remplie de leurs camarades et professeurs qui regardaient la scène avec des yeux médusés. Il y avait également les parents des deux adolescents, des caméras de télévision, des journalistes et une petite vieille dont la présence intriguait tout le monde, moi compris (alors que je suis le narrateur, c'est quand même un monde ! Je vais remédier à cela, une petite minute...). Deux hommes en noir firent irruption dans la pièce. Ils sortirent chacun un revolver muni d'un silencieux, et ouvrirent le feu sur la vieille bonne femme qui n'avait rien à foutre dans mon histoire (voilà, une bonne chose de faite... si on laisse des personnages s'incruster dans une histoire, c'est la porte ouverte à toutes les fenêtres...).

"- Euh... Là, je crois que c'est la honte.
- Ouais, putain, ça craint grave là... Eh, kevin ?
- Oui, quoi ?
- J'sais pas pourquoi t'as la trique, mais tu pourrais peut-être t'allonger sur le ventre ?
- Oups...
- Jeune homme, vous maniez le poireau avec une dextérité rare chez les personnes de votre âge ! fit la directrice de l'établissement en souriant.
- Oui Nico, il faudrait que tu en fasses profiter ta maman mon poussin... ajouta la mère du concerné, en commençant à se déshabiller.
- Mais...mais maman...
- Monsieur, le coupa un journaliste, pouvez-vous regarder la caméra ? oui voilà comme ça.. et maintenant, j'aimerais savoir : Le tabou de l'inceste étant issu de la religion chrétienne, pensez-vous qu'il soit encore d'actualité à notre époque où cette religion est en perte de vitesse ? La demande de votre mère de profiter de votre agilité dans le maniement rectal du poireau vous apparait-elle scandaleuse ou immorale en dépit de la libération des pratiques sexuelles observée depuis les trois dernières décennies ?
- Bon, elle me fait chier cette histoire, y'a vraiment que des cons là dedans.

Toutes les personnes présentes dans la salle regardèrent partout en cherchant la voix qui venait de s'exprimer.

- Toi, toi et toi, vous êtes virées.

Une trappe s'ouvrit sous les pieds de trois personnes. Celles-ci tombèrent en criant, et leur cri finit par se perdre.

- Vous deux, gag absurde.

Deux des professeurs se regardèrent avec un air inquiet. Soudain, dans une fracassante explosion pleine de fausses notes, un piano sorti de nulle part et lancé à pleine vitesse leur atterrit dessus. Ils périrent dans d'atroces souffrances, principalement auditives, parce qu'une élèves tenta de jouer la "lettre à elise" de beethoven et le massacrait avec entrain : les fausses notes entraînèrent de sérieuses lésions de l'oreille interne et leurs tympans finirent par exploser, projetant de minuscules bouts de tympans dans le cerveau qui reçut des dommages fatals par ce fait.

-Toi, toi, toi, toi et toi, gag stupide.

Cinq caniches apparurent au dessus des têtes de cinq personnes, et flottèrent quelques secondes dans les airs. Puis les animaux retombèrent, et les personnes moururent écrasées par d'improbables caniches d'une tonne chacun.

-Les autres sauf les deux jeunes, DEHORS !

toutes les personnes encore présentes sauf Kevin et Nico se dématérialisèrent instantanément avec un effet spécial comme dans "star trek", et se rematérialisèrent à l'identique 20 mètres à coté - au dehors, donc. Malheureusement pour elles, comme la salle de classe avait été transférée au 15ème étage de la tour montparnasse, elles tombèrent et s'écrasèrent lamentablement sur le sol. Gravité : 1 - humains : 0. A ce sujet, un journal à grand tirage titra dans ses colonnes : "suicide collectif : 28 personnes se jettent la tour montparnasse. La police s'interroge : tous les défunts avaient un poireau à moitié enfoncé dans l'anus".

- Bon qu'est-ce que je vais faire de vous, les deux petits cons ?
- Pitiéééé msieu le narrateur !
- Ouais soyez cools on se moquera plus de vous !
- hmmm... je ne sais pas si je peux avoir confiance... ah ! j'ai une idée.

Les deux corps s'écroulèrent, soudainement privés de vie. Leurs âmes voyagèrent à travers le temps, en empruntant un vortex spatio-temporel bleu, vert et jaune dans lequel on entendait une musique de supermarché entrecoupée de spots publicitaires sur les promotions au rayon "réincarnations dans un pays du tiers-monde". Elles atterrirent au début des années 70, l'âme de Kevin dans le corps d'un enfant que les parents appelèrent Nihil, et l'âme de Nico dans le corps d'un enfant que les parents appelèrent Lapinchien. Et moi, le narrateur de cette histoire, je déclare la présente nouvelle terminée.