Modus copulandi

Le 14/03/2006
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par Obn
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Thèmes / Débile / Vie quotidienne
Obn nous avait posté une fournée de textes d'un coup et tout naturellement j'avais eu tendance à publier les meilleurs en premier. Ce qui nous laisse le fond du panier de crabes... Le ton est plaisant, mais ça reste une histoire de couple lambda qui a part quelques considérations misogynes amusantes n'a pas grand-chose à faire sur la Zone...
De l'utilité des idiotes baisables
J’ai toujours été très lucide sur ma relation avec Sandrine. Qui est Sandrine ? J’ai d’ores et déjà prévu de la présenter plus longuement dans un prochain blog qui sera entièrement dédié à sa chatte. C’est au fond de cette chatte que se trouve l’atome crochu où parfois je vais amarrer ma queue.

Fut un temps, je n’aurais jamais supporté ce genre de relation fondée sur l’estime réciproque des organes de l’autre. Mais j’ai mûri depuis ces temps nébuleux, et j’ai fini par accepter l’idée que les Sandrine présentent un intérêt général. On devient pragmatique avec le temps, on s’assagit, on accède au statut enviable de séducteur.

Je suis un séducteur. Avec Sandrine, nous filons le parfait modus copulandi. « Le quoi t’as écrit ? ». Entre autres affinités, ni elle ni moi ne parlons le latin.

Le problème, c’est qu’elle n’est pas complètement dans les mêmes dispositions d’esprit que mon corps. On devine, parfois dans son discours, des relents idéologiques féminins. Je la soupçonne d’adhérer au romantisme. Elle a sa carte à Belle du Seigneur.

Quand elle vient chez moi elle a tendance à traînasser après l’orgasme. Elle prend ses aises, sans réaliser que de mon côté j’ai déjà parachevé les miens, j'avais cru que c'était clair. Au bout d’un moment, constatant sa présence obstinée à mes côtés, d’autant qu’elle fait tout pour se signaler (« Qu’est-ce que tu écris ? » qu’elle me demande. Puis, « Dans un couple on doit rien se cacher ». Mais son argumentation ne porte pas semble t’il, du moins Riwoal ne bronche pas). Je lui fais enfin comprendre que sa présence me saoule. Je lui dis « j’ai du boulot », ce genre de motifs de la virer, des motifs pas convaincus c'est vrai, et des fois ça la vexe que je sois chômeur en réalité. Ca n’empêche, j’ai une conception très étendue du boulot.

Il y a quelques années seulement, j’exigeais d‘être « amoureux » avant de coucher avec une nana. Je m’étais laissé endoctriner complètement, subissant à plein la tyrannie sentimentale de la femelle. Les mois passant, je me suis rendu compte que j’étais réfractaire à l’Amour et vierge encore. Je n’avais jamais couché avec la moindre fille, cela ne m’ empêchait pas de vouloir faire des études supérieures. Gonflé quoi, le jeune qui doute de rien.

L'Amour c'était trop grandiose, je devais viser plus bas. J’ai donc mis du vin dans mon eau, ce qui m’a rendu dragueur dans les discothèques, et plus savant au final. J’ai trouvé ça plaisant d’ailleurs, la culture générale sexuelle ; j’ai regretté toutes celles que j’avais laissé passer à cause de mes exigences à la con.

Il y a quelques jours en sortant de ma douche je l’ai trouvée sur mon lit avec un dico. Je me suis demandé ce qu’elle foutait. « Tu cherches quel mot ? » ai-je fait, car elle semblait très à la peine. « Non, non, je ne cherche pas un mot en particulier ». Sandrine ne cherchait pas un mot en particulier, non, elle apprenait des mots et elle le faisait dans l’intention de me plaire. « Je sens bien que tu trouves que je ne suis pas assez cultivée » qu’elle m’a dit et donc elle s’était mise à apprendre le dico dans le désordre, là sur mon lit, pendant que j’étais sous ma douche à rien soupçonner de grave.

Quand elle s’est barrée, j’ai mis le dico au dessus de l’armoire, là où elle pourra pas le choper sans monter sur une chaise. J'espère qu'elle voudra pas me plaire au point de grimper sur une chaise. J'ai prévu d’être faible encore le temps de quelques plaisirs. Je suis un séducteur, c'est incontestable, mais je ne le suis pas suffisamment pour me permettre de pratiquer le "one shot". Et je ne voudrais pas qu’elle profite de ma douche pour abuser de sa sottise.