Définition encyclopédique du rebelle dans le monde merveilleux du métal

Le 16/03/2006
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par Dellamorte
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Thèmes / Débile / Phénomènes de société
Dellamorte est une anthropologue de la culture metal. Elle nous présente ainsi deux types de rebelles métalleux : le mâle et la femelle, avec un soin d'entomologiste. C'est du bon foutage de gueule amical des spécimens les plus stupides que connait notre civilisation : les ados. C'est pas à hurler de rire, mais y a quelques gags qui surnagent et la caricature est assez juste.
Découvrez le monde trépidant et méconnu du métal et ses principaux acteurs...
Le mot du jour : rebelle
Rebelle : n.m. ou n.f. (+ adj.) Individu manifestant vivement son mépris, voire son dégoût vis-à-vis de la société. Egalement terme ironique désignant les jeunes de 13 à 17 ans (quelques fois plus) se déclarant contre le système alors qu’ils n’y connaissent absolument que dalle. Rapidement identifiables, on discerne plusieurs sortes de rebelles :

_ Le « rebelle métalleux » : Généralement, le métal est parvenu à ses oreilles en même temps que les poils sur son pubis, c’est-à-dire vers l’âge honorable de 13 ans. Qualifié de « musique de sauvages » par ses parents, l’adolescent comprend alors que le métal lui permet de réaliser le but suprême de sa vie pubère : faire chier ses géniteurs.
Afin de mieux accomplir cette rude tâche, il décide d’adopter non seulement la musique, mais aussi la culture métal. Petit problème : cette culture est beaucoup plus vaste qu’il n’y paraît : bon nombre de paroles de groupes regorge en effet d’une multitude de références littéraires que notre ami rebelle, du haut de son ignorance crasse, est bien incapable de saisir. N’ayant aucune envie de se taper l’intégral de Lovecraft et de Chateaubriand pour comprendre les paroles du groupe « The Sodomising Rabbits of Hell who Ejaculate on Your Fuckin’ Grave », il préfère montrer son appartenance à ce mouvement culturel à travers ce qu’il y a de plus superficiel : les vêtements.
Ainsi, il arbore fièrement ses cheveux longs sales, ses T-shirts de groupes ou de Che Guevara ou de phrases 'achement provoc telles que "Skateboarding is not a crime" ou "I fuck tou in the ass you motherfucker and I love Satan", des patches de ses groupes préférés et divers graffitis effectués au blanco sur son sac scolaire, des bracelets à pics, des baggys portés au ras du cul de manière à laisser voir son caleçon à petites feuilles de cannabis, et bien évidemment des baskets de skate ou des rangers pour se la jouer True Evil (voire des News Rocks pour les plus courageux). A ce sujet, il est fort drôlatique de constater que si cette jeune personne crache sur « les moutons suivant aveuglément la mode et les marques », il est le premier à mendier à ses parents l’achat de godasses de marques. Etonnant non ?
Cet adolescent est généralement haineux envers tout le monde : ses parents, ses profs, le système, etc... Bref tout ce qu’il estime être réactionnaire. Il affiche un vif intérêt pour le skateboard (pour justifier l’achat des chaussures de skate, pas con le mec) ou le BMX, sports qu’il juge extrêmes étant donné le nombre colossal de fois où il s’est écrasé les couilles en glissant malencontreusement sur une rampe d’escalier du square de la ville (pour la plus grande joie des vieilles dames venues innocemment nourrir les pigeons). Notre fougueux jeune homme est également un passionné de fumette et de picole, les métalleux étant tous, c’est bien connu, de gros alcoolos. Bref, le rebelle se plaît à cultiver un petit côté loque humaine.
Côté musique, le rebelle écoute des groupes aux paroles introspectives auxquelles il s’identifie « comme si le chanteur les avaient écrites pour lui » (mais quel con, mais quel con...). Ses connaissances en la matière sont bien plus limitées qu’il n’essaie de vous le faire croire, le fourbe. En effet, ce dernier ne manquera pas de se faire passer pour un érudit en prétendant écouter tout un tas de groupes underground-de-la-mort-qui-tue... et dont il n’a jamais entendu la moindre note ; il se contente juste de réciter la liste des noms figurant sur la couverture du dernier Hard’N’Heavy.

_ La « rebelle métalleuse » ou gothopouffe : Alter ego féminin du rebelle métalleux, elle découvre généralement les joies du métal peu après ses premières règles. Comme son acolyte masculin, elle excelle dans l’art d’insupporter ses parents en écoutant de la musique à un volume déraisonnable. Ses goûts musicaux sont similaires à son double couillu, à la différence que le prima est accordé aux groupes pourvus d’un membre de sexe féminin auxquelles elles s’identifient. Si la musique occupe une place importante dans la vie de l’adolescente, l’apparence vestimentaire a une place CAPITALE.
En effet, de part son statut de jeune fille pubère, elle est désireuse de laisser exploser sa féminité et, de part son statut de rebelle, souhaite également choquer les individus bien-pensants et afficher sa « darkittude » [ Darkittude : n.f. de l’anglais « dark » : « sombre » et d’ « attitude ». Comportement peu naturel visant à montrer au monde entier son amour pour les choses morbides. Fréquent chez les 13-16 ans, qui l'abandonneront en même temps que leur acné.]. On peut ainsi souvent la voir affublée d’un pseudo corset en velours mettant en évidence sa poitrine naissante, ou encore de T-shirts de groupes, de jupes découvrant ses jambes ou plutôt sa paire de collants/bas à rayures colorées, ainsi de baskets de skate (Cf. homologue masculin). Ces derniers temps, on peut constater l'émergence du phénomène des "gothic lolitas", ces exquises jouvencelles (12 à 18 ans) à l'allure de poupées de porcelaine, tout en frous-frous, noeuds dans les cheveux, socquettes blanches, jupons et souliers vernis (avec 30 centimètres de talons !). Mystérieusement, elles semblent s'étonner du fait qu'elles soient la cible de nombreux pervers sexuels.
Vous l’avez compris, notre belle rebelle est extrêmement coquette et porte un soin tout particulier à la tenue qu’elle arborera au lycée afin de susciter l’admiration de ses congénères et l’effroi de ses profs et parents.
Paradoxalement, notre amie méprise souverainement la superficialité des pouffes traditionnelles.
Bien qu’étant issue généralement d’une famille plus qu’aisée et entourée de parents et d’amis aimants, la gothopouffe cultive un visage triste et blasé dans le but d’afficher sa souffrance et sa solitude. Elle se définit comme un être torturé, mais surtout comme une artiste. En effet, la demoiselle aime écrire des poèmes dans le but de retranscrire sa tristesse (ou se faire remarquer) et son incommensurable douleur de ne pas avoir obtenu l’autorisation parentale pour se faire piercer le clitoris... le clitoris étant selon elle le nom scientifique de la narine gauche ( même que c'est son pote Golgoth le "patriarche" de la bande de rebelles du lycée (celui qui a 17 ans mais qui prétend en avoir 666) qui lui a dit)...
Sa chambre est décorée de posters de groupes qu’elle connaît parfois à peine, de belles images d’héroïc fantasy de Luis Royo ou Boris Vallejo (qui ça ???) et de photos d’amis (encore un truc mystérieux, elle est solitaire, personne ne l’aime mais elle a tout plein d’amis, étonnant non ?). Sa bibliothèque est principalement constituée de magazines de rock/métal de romans de Anne Rice (dont elle n’a lu que les 2 premières pages) ainsi que des sempiternelles « Fleurs du Mal » de Baudelaire, mis bien en évidence, prenant la poussière et dont on n’a pas encore retiré l’étiquette du prix (peut-être attend-elle une adaptation cinématographique, qui sait...).