Saint Con, payez pour nous

Le 10/04/2006
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par Ange Verhell
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Thèmes / Saint-Con / 2006
Un petit patron saigné à blanc par les taxes et les collecteurs d'impôts décide de s'exiler hors de France. Avant de partir, il adresse cette lettre de menaces à son contrôleur. Comme d'hab avec Ange Verhell, c'est franchement confus et pas loin d'être incompréhensible, mais entre les insultes et les menaces de mort on finit par s'y retrouver. C'est pas drôle, mais c'est véhément et rageur.
Le maître du bûcher est un patron (boulanger). En effet, en dix ans d’exercice, il a été harcelé sans cesse par la junte administrative... Dans ce tas de parasites hématophages, se distingue une inspectrice qui s’acharne à déceler la moindre virgule de travers susceptible de justifier une amende. Elle revient, bien sûr, étant donné qu’il est « bon client ».
Excédé, à bout d’enthousiasme, il décide de s’exiler aux US. Cette déclaration fait partie du solde de ses affaires en France. Le consensus se cherche dans le partage d’une connaissance, il ne veut pas être le seul à savoir, il faut faire savoir. Une sorte de testament, de proclamation d’impuissance, un cri de rage et de soulagement. La purification par le feu.
"Un entrepreneur « survivant » s’adresse à toi, écoute bien :

Au terme de la carrière d’un flic con-trôleur fiscal, combien d’entreprises et de patrons a t il dégoûtés, coulés ou fait fuir ?

Ce qu’il rackette l’est au dépend de l’envie de s’en sortir, de l’ambition, de la cohésion et de la paix sociale,
Au profit de la jalousie, de l’envie envieuse, de sa conscience, des scandales financiers alimentés par les caisses,

Il est la police comptable du gaspillage et des abus et des faillites.

Et toi aussi, puisque tu t’es servie une fois de plus sur le dos d’une entreprise, et que ce sont ses membres qui en font les frais, aussi bien les dirigeants qui bossent déjà deux jours sur trois pour t’engraisser, toi et tes comparses, que les employés qui sont avisés de la raison pour laquelle, cette année, ils n’ont pas de prime.

Parce que tu nous as volés.

Car c’est bien un vol n’est ce pas ? Es-tu le chef d’escadrille des cons qui volent ? Dommage que tu ne sois pas Kamikaze ; traduction : con à usage unique ; encore que, on pourrait presque souhaiter être racketté à nouveau pour pouvoir te tuer encore.
Tu as piqué du pognon, ce pognon que tu crois gagner, mais à la sueur de notre front. Quand on gagne son pain avec tant de mal et que, sans cesse, il faut faire attention aux petites dépenses, comment ne pas être écœurés de considérer avec quel mépris et quelle arrogance les acteurs économiques sont saignés par les sangsues que vous êtes, et puis de quelle façon ces ponctions hémorragiques sont gaspillées. Je sais pourquoi maintenant je me lève à trois heures du matin, pour aller travailler dans la nuit glacée, et il n’est pas un de ces moments où, saisi par le froid et encore chargé de sommeil, je ne pense à toutes les cancrelats de ton espèce qui sont douillettement aux aguets pour nous pourrir l’existence et réduire notre motivation au travail à une crispation bileuse. Alors, chacun de ces matins, mes mains engourdies se réchauffent simplement dans la pensée de serrer lentement le cou porcin d’une vermine de ton espèce, et je savoure la terreur qui éteint son regard vacillant.

Et toi, vermine, maudite conne, depuis quand embrasses-tu cette voie ? La seule chose que tu puisses épouser maintenant. Comment peux-tu encore avoir le courage de te regarder dans la glace ? Comment oses-tu serrer les mains que tu viens saigner ? Crois-tu que le sourire affable qui t’accueille n’est autre qu ’une politesse de convenance, alors que ton agonie nous comblerait d’aise ?

Les entreprises, traquées et épuisées par ton engeance, s’expatrient quand elles ne coulent pas ; et toi, toi tu restes. Tu n’as rien à faire là où on crée du bien et des emplois, puisque dans ce domaine tu es inutile et, même, nuisible ; tu ne crées que du mal et tu avaries le sang de ton pays.

Tu n’es qu’un parasite malfaisant, vivant sur nos impôts et sur le racket de nos impôts, et les impôts du racket. Une sorcière servant les « puissances du mal », dénoncées dans un réquisitoire littéraire. Une vipère parmi les vipères de l’hydre administrative. Une punaise, un crachat social, une saloperie humaine.

C’est vrai que tu n’es pas belle, et comme tu es aussi bête que méchante, cela convient très bien à ton teint et à ta pratique, et ne fait qu’ajouter à cette laideur une saleté intérieure. Cette espèce de hideur dessinée par une résignation à rester fourbe et méchante, de cette malveillance obtuse et froide des vils serviteurs des assassins. Tu n’es pas même diabolique. Le diable, lui, est beau et malin par définition. Toi, tu ne mérites même pas l’enfer, tu es inclassable. Tu n’es que de la fange, de la vulgarité brute, un mensonge poisseux et fétide, un cloaque puant qui n’a pas de sexe, et l’enfer, s’il t’accueille un jour, t’offrirait au moins une identité honorable. Cette faveur, peut-être quelqu'un aura t-il la compassion de te l'offrir en t'écrasant la gueule à coup de DOG MARTIN contre la bouche d’un égout lorsqu’une révolution offrira de châtier ceux qui ont contribué, comme toi, à ruiner la France.

Si cette chance échoit, alors, la poix t'attend. D’abord les pieds. Ambassadeur de tes ancêtres, tu piétineras un brasier de circulaires jusqu’à ce que ta souffrance nous fasse crépiter de plaisir. On veut des hurlements atroces, ce sera le pied. Pendant ce temps, des vieillards atteints de pyorrhée lécheront ta bouche et les yeux. Longtemps, très longtemps après, alors qu’ils se seront putréfiés sur toi, nous t’enduirons avec de la cire d’oreilles d’ogre vert et du smegma de syphilitiques. On y mettra le feu. Le grésillement de ta graisse et de ta cervelle accompagnera tes lamentations d’une harmonique désopilante. Tu boiras du gasoil bouillant, on s’amusera à allumer tes jets de pisse, ça te fera une chaude lance. Tu mangeras de la merde séchée de contribuable poitrinaire nourri aux piments oiseaux pour chier des bouses ardentes. Braise d’anus on t’appellera, ah ah ah !

Ta gueule, enfin enduite de ta méchanceté et de ta bêtise, servira de torche vivante pour illuminer une nouvelle zone, l’enfer des cons.

Tu ne vieilliras pas tranquillement, fumier. Non, ce n’est pas une lettre d’injures, mais une incantation. Qu’en attendant le cancer te consumme les entrailles, comme toi tu ronges le sang de ton pays."