Découvrons le monde merveilleux du métal : les true evils

Le 11/04/2006
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par Dellamorte
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Thèmes / Saint-Con / 2006
Dellamorte a un créneau et elle s'y tient vaille que vaille : la parodie de groupuscules et de sous-tendances de la musique métal. C'est encore le cas de ce texte, qui se plie de bonne grâce aux contraintes de la Saint-Con. On pourrait craindre que le raccord soit bancal, mais au contraire ça se marrie impeccable et le résultat, entre la satyre et le cartoon-barbecue est hilarant et jouissif. MEUUUTAL !
Découvrez le monde trépidant et méconnu du métal et ses principaux acteurs...
Le mot du jour, spécial Saint-Con : True Evil (oui, je sais ça fait 2 mots...)
True Evil : n.m. (n.f. mais plus rare) Littéralement « Vrai Méchant ». Se prononce « Trou Ivol ». Puriste du métal extrême adoptant un mode de vie non moins extrême et méprisant ouvertement toutes les autres musiques. En effet, selon lui, tout groupe ne parvenant pas à reproduire avec exactitude le son délicat et cristallin du marteau-piqueur ne mérite pas d’exister. Il n’écoute que des groupes de « True », c’est-à-dire de PURS bourrins. Je m’explique : un groupe de death/black métal aux riffs de guitare frénétiques (qui a dit inaudibles ?), à la basse jouée façon marteau-piqueur, au batteur tapant comme un épileptique en rut, au chant proche du porc qu’on égorge et vantant les mérites du dépucelage sauvage d’orphelines trisomiques de 8 ans, c’est True. Le même groupe avec un claviériste, c’est des grosses taffioles. En effet, la musique dite « True » ne doit contenir ni mélodie ni passage symphonique pouvant évoquer une certaine « douceur ». Que nenni ! D’autant que le dark-brutal-death-core se marie très mal avec du Richard Clayderman...
La musique chérie du « True Evil » doit être brute de décoffrage, sans temps mort, et doit donner l’impression à l’auditeur d’assister au décollage d’un Boeing 747. Pour les textes, plus le thème est gore, plus c’est True, par exemple : l’excision d’anorexiques de 14 ans avec des ciseaux rouillés, le massacre et le viol de bébés phoques, la sodomie à sec de sa grand-mère avec une clé à molette, etc...
Mais dans ce cas présent, peut-on vraiment parler de musique ?
A vrai dire, non... mais il faut dire OUI quand même sous peine de se faire savamment marave la gueule à coups de gourdin par une bande de True Evils hurlant : « Black Metal ist Krieg !!!! ».
Le True Evil, comme je l’ai précisé plus haut, n’a pas son pareil pour démonter les autres styles musicaux (rap, pop, jazz, rock, punk, électro, goth, métal pas True,...), mais gare à celui qui ose critiquer le métal ! L’étroitesse de son esprit n’a d’égale que celle du cul d’Edouard Balladur (bien que personnellement, je ne sois pas allée regarder). Toute la vie du True Evil gravite autour du métal extrême, à tel point que ça en devient son mode de vie : il pense True, il mange True, il chie True.
Il adopte un look extrême _ cheveux longs cradingues, tatouages, piercings, barbe (dans laquelle il n'est pas rare de trouver des résidus de pizza), graisse (physiquement, le True Evil n’a rien d’une sylphide) et t-shirts de groupes au nom illisible et imprononçable pour un individu sobre _, un mode de vie extrême _ il picole, fait la fête la nuit avec ses potes True Evils jusqu’à pas d’heure, picole, dort le jour, picole, bouffe de la viande crue, picole, sacrifie des vierges et picole _ mais surtout une manière de penser extrême. En effet, le True Evil déteste tout et tout le monde, méprise ouvertement ceux qui sont différents de lui par leurs goûts (ou même différents tout court), considère les femmes comme de simples vide-couilles, chie sur la religion mais croit néanmoins en Odin (son plus grand regret : ne pas être un viking), et surtout est persuadé d’avoir tout le temps raison (osez prouver à un True Evil qu’il a tort, et vous allez perdre tout intégrité anale à coups de pied-de-biche...).

Bref, vous l’avez compris, le True Evil est un gros con.

Dans les concerts de métal (même si ce n’est pas du « True » métal), il y a toujours au moins un True Evil présent, venu davantage pour picoler, se foutre de la gueule des « pas True » et se bastonner que pour la musique. Et fouteur de merde avec ça...

Heureusement, grâce à la Saint-Con (béni soit son créateur : qu’il soit exonéré d’impôts jusqu’à la fin de ses jours), le moment est venu de lui faire payer sa connerie !

Pour ce faire, vous avez besoin :
- D’une salle de concert
- D’un groupe de métal avec lequel vous êtes amis (ou juste de mèche) et ayant certaines chansons « douces » dans leur répertoire
- D’une bouteille de vodka pleine
- D’une bouteille de vodka remplie d’eau
- D’un sac dans lequel vous cacherez les 2 bouteilles
- D’un briquet

Une fois tous ces ingrédients réunis, le piège machiavélique peut commencer.

Allez amicalement à la rencontre du True Evil du coin et qui vous fait tant chier. Proposez-lui d’aller avec vous voir le groupe de death-thrash-grindcore-trollish-black-metal « We Fuck Virgins in the Ass with a Screwdriver and Make Them Eat the Cassoulet Toulousain that We Vomited Yesterday » qui passe ce soir à la salle des fête. S’il décline, assurez-lui qu’il y aura plein de bière et de vierges à sacrifier, il ne pourra pas refuser.
Allez au concert avec lui.
Au bout de quelques chansons bien bourrines et quelques bières, faites un signe discret au groupe (avec lequel vous êtes de mèche je vous le rappelle) pour qu’il entonne LA chanson fatale.
Et voilà que raisonnent les premières notes de la fameuse ballade romantique du groupe : « Oh my love your dead and rotten cunt tastes like honey ». Le True Evil, allergique à tout ce qui ressemble de près ou de loin à de la tendresse (c’est une chanson d’amour nécrophile, certes, mais d’amour !!), va se mettre à râler, faire des gestes obscènes, balancer des canettes de bières (vides bien sûr) et insulter copieusement le groupe : « Bande de taffioles putrides ! Fils de putes syphilitiques ! Espèce de goths ! Votre chansonnette de pédés elle est pas TRUE !!!! ». A force de s’égosiller, notre ami bourrin va avoir SOIF.
Proposez-lui d’aller picoler le temps de la chanson.
Sortez vos 2 bouteilles de votre sac, gardez sur vous celle de vraie vodka et tendez-lui celle remplie d’eau. Notre ami, trop énervé (et un peu bourré) ne se rendra pas compte du subterfuge... jusqu’au moment de se rafraîchir le gosier !
Le True Evil, après avoir élégamment décapsulé la bouteille avec ses dents, la porte à ses lèvres et entreprend de la vider cul sec. Quelle n’est pas sa surprise de sentir se répandre sur sa langue et son palais de l’eau ! DE L’EAU POUR UN TRUE EVIL !! Enfer et castration ! En état de choc, de violents tremblements vont soudainement secouer son corps, ses yeux se révulser et son sphincter se relâcher !
Profitez de son état pour lui vider votre bouteille de vodka pure sur tout le corps. Dégainez votre briquet, jetez-le sur votre victime et admirez-le brûler et périr dans d’atroces souffrances.
Ne restez pas trop longtemps à l’admirez connement ; la salle de concert est en train de cramer. Fuyez !

Une fois dehors, vous pouvez être fier de vous : non seulement vous avez débarrassé la Terre d’un con, mais vous en avez certainement tué plein d’autres dans l’incendie. Bravo, vous êtes un héros.