Ce jour-là...

Le 11/05/2006
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par Narak
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Thèmes / Obscur / Anticipation
Narak sait planter une ambiance, rien à dire. En quelques phrases, il nous montre un monde désert, en ruines. Ca surfe tranquillement sur le fantasme de fin du monde que nous partageons tous, et sans rien révolutionner, c'est largement plaisant.
Le jour de la fin tout sera gris. Tout sera arrêté.
Le silence dans les villes. Le désert urbain à perte de vue. Des moteurs éteints dans les rues, d’immenses immeubles morts plantés là, dans le béton et s’élevant vers les nuages. Des restaurants vides et glacés comme l’hiver. Des cendriers qui débordent. Des fauteuils de cuir poussiéreux où l’on pourra encore distinguer l’empreinte des corps qui y étaient étendus. Et ça et là, quelques autoradios allumés d’où sortiront d’anciens morceaux de jazz et plus personne pour les écouter.
Le jour de la fin, je suis sûr qu’il pleuvra. Les rues se transformeront en torrents et l’eau stagnera sur les places. La vermine envahira les couloirs du métro, dont les dalles carrelées se seront fracassées au sol. Au loin, les premiers bâtiments commenceront à s’effondrer lentement, les rues seront jonchées de gravats noirs et il y aura de la poussière à l’horizon.
Puis, quand les villes auront suffisamment pourri, le soleil se couchera sur un monde sans lumières et il ne se lèvera plus jamais.
Ce jour là, personne ne parlera, personne ne sera là.
Et ce jour là je serai seul, ce jour là je resterai le dernier.
Ce jour là c’était hier.