Marre de la drogue (marre des drogués mix)

Le 19/06/2006
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par Nounourz
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Dossiers / Remix
Nourz reprend le principe du célèbre texte d'Erreur, 'Marre de la drogue' et en fait un guide didactique pour supporter les camés en soirée. Solution : filer des calmants aux surdopés, filer des calmants aux prostrés, filer des calmants à tous les autres et à tout le monde. On apprend pas grand-chose (les drogues on commence à connaître), mais on reconnaît des choses vécues et on rigole de bon coeur.
Vous êtes en soirée, dans votre salon ou dans votre lieu de distraction favori, avec un petit groupe d’amis. La soirée s’annonçait bien, mais le destin en a voulu autrement : l’un de vos invités est un fervent amateur de substances psychotropes, et malheureusement pour vous, il en a pris une telle quantité que son comportement en est modifié, de telle sorte qu’il est devenu le « relou » de la soirée. Voici donc un petit guide qui vous permettra de reconnaître les différents types de pénibles qui sévissent, et vous donnera quelques pistes afin de rétablir l’harmonie entre les convives.
Guide pratique à l’usage de personnes en présence d’un drogué pénible.

1 - Shit, herbe et produit à base de THC :
Généralement, le fumeur intensif de pétards en vient après un certain nombre de cigarettes trafiquées à avoir à peu près autant de conversation qu’une palourde. Par conséquent, aussi con soit-il, on ne l’entend plus (enfin, presque plus : il reste capable de prononcer des mots comme « oui », « non » et certains mots simples de deux syllabes tout au plus), ce dont personne ne se plaindra. Au pire, il rigolera bêtement à des moments aléatoires, auquel cas, une petite soufflette devrait l’achever une bonne fois pour toutes.
Solution : Il suffit de le refaire fumer jusqu’à saturation de son cerveau en THC.

2 - Cocaïne :
Trop de coke, par contre, on n’entend plus que lui, il est (se trouve) trop cool, il a toujours raison, toujours un truc trop énorme à raconter - qui s’avère soporifique au possible. Conjugue le « Moi Je » à tous les temps, sous toutes ses formes : l’archétype de la grande gueule insupportable. Du coup, ça peut devenir (très) irritant...
Solution : lui passer un joint de beuh mégachargé, renouveler l’opération autant de fois que nécessaire afin de faire passer l’importun dans la catégorie précédente.

3 - Ecstasy :
A donf d’exta, le type/la fille tombe amoureux(se) de toi et ne lâche plus tes baskets. Le pot de colle ultime, la super-glu absolue, avec son regard vitreux et sa lèvre qui tremble, à vous répéter combien il vous aime et vous trouve beau(belle)… Ou alors il vous répète toutes les trois minutes combien votre amitié lui est précieuse (alors que vous l’avez rencontré quelques heures plus tôt dans un bar), que les tazs étaient vraiment très bons (on le saura), que la musique est trop tripante (il est en train de kéblo le bruit de la cafetière dans la cuisine, à moins que ce ne soit celui de la machine à laver en essorage).
Solution : A priori, on peut s’en débarrasser en lui refilant trois xanax, qu’on fera passer pour des exta tops exclusifs directement arrivés de hollande.

4 - Kétamine :
Trop de kéta, le type ne tient plus debout, ne maîtrise qu’à grand peine la station assise et risque à chaque instant de se vautrer sur la table basse en verre - celle qui a coûté une fortune à ikéa. En plus, quand on lui parle, il met cinq minutes à répondre, et la plupart du temps à coté, ce qui devient rapidement agaçant. En général, le kétaminé est un danger ambulant, un générateur murphyque, un Pierre Richard version pas drôle, un Gaston Lagaffe qui s’ignore : tout objet fragile dans un rayon de trois mètres est en danger de destruction imminente. Ne pas le laisser se lever, même pour aller aux chiottes !
Solution : l’asseoir par terre a coté d’un matelas, lui faire reprendre une trace de plus. Il ne se relèvera pas avant un bout de temps, et quand l’effet sera dissipé, il aura très envie de dodo : le matelas tombera alors à point nommé. Mais quand même, au cas ou, la prochaine fois, penser à remplacer la table en verre par une en bois, plus robuste. Et acheter des verres en plastique, et autres objets soit incassables, soit jetables ou dont la perte est sans importance.

5 - Héroïne :
Trop de brown, le type a les yeux dans le vague voire carrément fermés, n’écoute plus rien de ce qu’on lui dit (normal, il n’en a plus rien à foutre, il est bien dans son trip) mais par contre se lève toutes les demi heures pour aller gerber, et rate les chiottes un coup sur deux. S’il n’en a pris qu’une quantité « raisonnable », il passera outre les propriétés émétiques de la substance, mais son insupportable suffisance opiacée pourra le rendre assez désagréable à votre égard, usant et abusant de la moquerie et du cynisme. Vous pouvez bien vous vexer, il s’en cogne royalement.
Solution : le foutre ailleurs genre dans la buanderie avec une ou plusieurs bassines à proximité : sous l’effet de la rabla, il se sentira bien n’importe ou, donc n’hésitez pas à le caser là ou il dérangera le moins. N’ayez pas de remords, pensant que votre conversation lui manquera, puisqu’on vous dit qu’il n’en a rien à foutre…

6 - LSD, Champignons et autres hallucinogènes/psychédéliques :
L’individu sur-perché à l’acide ou aux champis aura un comportement assez aléatoire, pour ne pas dire totalement imprévisible, et de surcroît, plutôt difficile à canaliser. Il pourra tour à tour formuler une édifiante théorie de mystico-philosophie transcendantale, éclater en fou rire inextinguible de dix minutes toutes les douze minutes environ, rester silencieux en hochant la tête régulièrement (signe d’une intense réflexion qui annonce certainement la formulation future d’une édifiante etc etc), ou tentera de suivre les conversations mais répondra invariablement un truc sans rapport - mais LUI voit clairement le rapport, hélas, et il entend bien vous l’expliquer : attendez-vous à une discussion - en fait, un monologue - dans lequel apparaîtront presque invariablement les notions de Dieu, de spirale, d’Infini, de boucle, de Nature, d’absolu, le tout prononcé d’une voix souvent bégayante, avec le regard dément de celui qui vient de percer un des secrets de l’Univers.
Solution : Attention, la moindre fausse manipulation peut entraîner le bad trip ! L’installer sur le fauteuil de l’ordinateur, lui mettre winamp avec ses jolies visualisations psychédéliques. Le voila occupé pour quelques heures. S’il manifeste une envie de bouger, lui faire boire un verre d’eau dans lequel on aura pilé quelques somnifères ou anxios. Il est peu probable que cela l’endorme, mais deux ou trois cachets seront suffisants pour le faire redescendre un peu, et lui donner l’envie de rester tranquille, en silence : voila qui tombe bien, c’est précisément ce que nous recherchions.

7 - Amphétamines :
Trop de speed, putain mais le type il bouge tout le temps, parle tout le temps, il se lève, se rassoit, se relève (ou alors pire, il écrit des textes sans queue ni tête sur une quelconque communauté littéraire) : impossible de le tenir en place, si bien que sa seule présence devient rapidement fatigante. Si la musique est assez rythmée, il veut danser, si elle est calme ou absente, il s’en plaint toutes les cinq minutes et met un cd de dance-music dès que vous partez aux chiottes. Le lapin duracell, version mégachiant.
Solution : l’envoyer à l’autre bout de la ville acheter un truc à l’épicerie de nuit. Bah oui, y’a bientôt plus rien à boire, autant profiter de la présence d’une personne dynamique et motivée (cette solution fonctionne aussi pour les relous ayant pris trop de coke).

8 - Alcool :
Le pire de tous : le mec bourré. Dans le meilleur des cas, il s’endormira sans demander son reste, mais ce genre de spécimen est relativement rare. La plupart du temps, c’est le lourdaud de base, celui qui parle fort pour raconter les plus stupides inepties, celui qui met la main au cul des filles en riant bruyamment. Pris d’une immense envie de communiquer, il est incapable de réaliser que l’incommensurable inutilité de ses propos n’a d’égale que la fétidité de son haleine éthylique - qu’un paquet entier de gomme à mâcher « extra fresh » ne suffirait à masquer. Certains individus ont également des accès de violence, et cherchent à tout prix l’affrontement physique : dans 95% des bagarres, l’excès d’alcool est une des causes majeures de l’escalade de la violence.
Solution : Mélanger dans une bouteille de son alcool préféré, deux douzaines de somnifères, trois grammes d’héroïne extra pure, deux grammes de Kétamine en poudre (ou 20cl de solution de Kétamine concentrée), quelques anxiolytiques, neuroleptiques, le faire boire, puis laisser crever ce connard qui n’avait qu’à se retenir afin de ne pas gâcher notre soirée.

9 - Médicaments (anxiolytiques, hypnotiques, etc.) :
Après ingestion de quelques Lexomil, Atarax, Xanax ou autres pilules aux effets similaires, le type voit son activité cérébrale ralentie à un tel point que son attitude tend à le rapprocher du règne végétal, notamment des légumes. Si par miracle il comprend ce qu’on lui raconte, il y portera si peu d’intérêt qu’en moins de cinq minutes, il aura complètement oublié ce que vous venez de lui dire. Pas très causant non plus, donc à priori pas réellement désagréable, mais il est toutefois assez pénible à la longue de s’adresser à un mollusque, qui plus est assez indigeste même dans une salade de fruits de mer.
Solution : Lui faire prendre quelque cachetons supplémentaires, attendre qu’il s’assoupisse, puis à l’aide d’un marqueur, faire de jolis dessins sur son corps endormi. Profitez de cette occasion inespérée de laisser s’exprimer votre fibre artistique, vos pulsions créatrices. A son réveil, vous accuserez un absent quelconque, jurant avoir fait tout votre possible pour l’en empêcher.