Domino 8 : Irène, morue de paking

Le 20/06/2006
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par Astarté
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Dossiers / Domino
Souvenez-vous : l'employée de banque de Domino 5 avait copieusement insulté une automobiliste qui lui avais gaulé sa place de parking au supermarché. Astarté reprend le flambeau et taille une grosse tranche de vie hystérique émaillée de variété française. Texte qui ne rime à rien et ne mène nulle part.
Baisse ta musique connasse tout le monde en profite…C’est pas sur la route de Memphis que tu roules ma poule …
Elle croyait quoi la pétasse, que j’allais lui céder ma place de parking !!!
Saloooooopppppppppppeeee
Comment ça sucer plus de bites que rouler avec ma Twingo toute neuve ! Je t’en foutrais des priorités, poufiasse. Malpolie. Elle m’a énervée cette conne.
« Elle était maquilléééééééééee comme une star de cinéééééééééé accoudée au juke booooooooooox lalalalala »

Merde il commence à pleuvoir et j’ai pas pris mon parapluie.

« Je marche seul le long des rues où nous allions tout deux avant
...Toujours un coin qui me rappelle oh houo houo… »


Mais c’est blindé de monde, c’est quoi, visite gratuite ? Soirée du patrimoine ?
Il faudrait interdire l’accès des supermarchés aux chômeurs et aux vieux dès le vendredi soir et tout le week-end, z’ont le temps eux en semaine. Merde.
En plus j’ai encore un caddy qui roule en crabe.

« J’suis pas comme E.Tiiiiiiiii. j’veux rester iciiiiiiiii,
Ice cream et sweet home
Comme quand j’étais mômeuuuu… »


Une heure pour trouver ce foutu rayon des produits laitiers, c’est pénible cette manie qu’ils ont de changer la place des rayons tous les 2 mois, ça m’énerve. Et maintenant je trépigne depuis un quart d’heure pour un bout de fromage à la coupe, pas parce que la queue est interminable non devant moi une mère et son fils, mais parce que Dugland se pavane derrière son étal comme un coq dans sa basse-cour…et ses connasses de vendeuses qui gloussent de ses vannes nulles à chier… Salopes.
Jeunes cassandres, profitez en ça durera pas…, z’allez voir ce qu’elle va vous réserver la vie, pétasses.

« Et un type est entré et le charme est tombé…
Ses yeux noirs ont lancé de l’agressivité…
ET MOI JE N’EN POUVAIS PLUS lalalala »


V’la qu’il s’énerve juste quand j’allais me défouler, lui demander « gaiement » d’activer le service. Mais il nous pète un câble là, qu’est ce qu’il lui prend à vouloir fourguer à tout prix son pack de lait à la cliente qui est devant moi ? Mais il traumatise le petit en plus. Mais il les insulte.
Oooooh je le reconnais ce petit… ça change ma perception des choses là.
Dugland remonterait dans mon estime ? Vas-y bouffi, fais lui pisser le lait que tu tiens tant à vendre à sa mère par les narines à ce gniard. C’est le petit que j’ai croisé dans le hall en entrant, il m’a regardé, a pointé son doigt vers moi puis a crié comme seuls savent le faire les mômes à qui on n’a pas appris le respect « Regarde Maman : une sorcière ». Et la mère stoïque n’a pas bronché, ni une réprimande, ni même une bonne baffe. A peine un léger sourire…à son gniard.

« M’maaaaan j’comprends mieux le regard des passants
Y’a pas que les mères qui font les enfaaaaaaaaaaants
La Zone, la rue coulent dans mon saaaaaaaaaang... »


Putain mais c’est cette connasse qui m’a foutu Eddy dans la tête !

Ouf enfin la sortie j’en pouvais plus.

Et voila il pleut des trombes, j’y vois rien. Mais elle est où cette voiture ?
Je suis trempée, mon putain de caddy qui fait demi tour GRAOUPHHHHHHHh. Y’en a pas un qui va se pencher un jour sur les caddy au concours Lénine ?
Je vais rentrer boire un bon grog, allumer un bon feu dans la cheminée, mettre un bon film « Autant en emporte le vent » je le connais par cœur tellement c’est beau. Quelle belle époque ah les beaux jours qu’ils vivaient, j’eusse aimé avoir un grand domaine comme Scarlett O’ Hara en Caroline du Sud…

J’ai de l’eau plein les chaussures…où elle est la Twingo…
Mais il fait quoi ce flic à ma voiture.
Il met quoi sur mon pare-brise ? Vite, vite.

Bonsoir Monsieur l’agent, oui c’est ma voiture, pourquoi ?
Comment ça 135 € parce que je stationne sur une place réservée à une personne à mobilité réduite?
Parce que j’suis pas en mobilité réduite là, les lunettes dégoulinantes d’eau de pluie, le caddy handicapé des roues ?
Euhhhhhh c‘est de l’humour Monsieur l’agent, ne vous énervez pas. Ah vous n’avez pas d’humour, c’est dommage ça.
Mais non je me moque pas, je compatis.
Monsieur l’agent, lorsque je me suis garée, je- n’ai- pas- vu- que- c’était- une- place- réservée, j’étais troublée parce que je me venais de me faire insulter par une conductrice pressée.
Comment ça pas d’explications ? En plus de manquer d’humour vous êtes bouché.
Faut que je vous l’explique comment ? Les signaux de fumée ce serait mieux ? Oui je suis en colère et alors ?
On se la pète parce qu’on est en uniforme ?
Vous avez pas votre quota c’est ça ?
Allez dans les banlieues au lieu de faire chier les honnêtes citoyens.
Vous savez où je vais la mettre votre contravention.

(Pense très fort à Scarlett……..)

Tandis que la discussion arrivait à son terme, les dernières gouttes s’arrêtèrent de tomber des nuages laissant ma bagnole dégueulasse. Je fis tourner la clé dans son contact, insérait la cassette de « All you need is love » dans son réceptacle pour m’apaiser… et roule ma poule.

Oh pas loin, jusqu’au premier feu rouge qui brillait dans le crépuscule de l’automne naissant, ce point du jour entre chiens et loups. Dans les arbres et les buissons, les derniers grillons chantaient et j’avais très envie d’une bonne clope mal roulée.

« She don’t mind She don’t mind
She don’t mind….Cocaïne »


Me tirant de ma rêverie une voix me fit sursauter :

- Pare-brise, m’ame ?

Les grillons avaient cessé de chanter et le silence semblait étrangement lourd. Il me semblait que des tenailles enserraient mon thorax et que mon cœur allait exploser. Je ne l’avais pas vu dans le presque noir, ce noir.

- Pare-brise, m’ame ?

La coupe fut pleine devant tant d’insistance :

- J’te préviens gros connard, tu fais tomber une gou-tte d’eau de ta saloperie d’éponge sur Mon pare-brise et il faudra t’équiper d’un nouveau crâne. Mais avant mon pote je t’aurais castré, coupé les doigts, les oreilles, et la queue, puis écorché le visage, arrosé d’essence, pendu et fais cramer. Et j’accrocherai un bout d’os à mon rétroviseur en souvenir.

Ah les beaux jours en Caroline du sud !!

« She loves you, yeah, yeah, yeah »