Message d'espoir

Le 16/08/2006
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par M. Yo
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Thèmes / Débile / Idiot
M. Yo est resté absent trop longtemps (ça dépend des points de vue), du coup il revient avec un texte qui a tout d'un premier texte sur la Zone : privates jokes à gogo, vannes débiles et jeux de mots foireux sont au rendez-vous de ce portrait d'un dénommé Hubert-Félicien. Heureusement, le degré de connerie de cet homme légendaire qu'est Yo n'est lui pas une légende, ce qui nous vaut donc tout de même quelques moments de rigolades. Ou pas.
Hubert-Félicien (Hub’ pour ses amis) est un bien singulier voisin que j’ai rencontré dans l’ascenseur il y a maintenant près de 8 mois. Sa vie ? Un enfer. Son quotidien ? Un combat.

Pourquoi ? Parce que Hub’ est atteint de troubles psychologiques graves, et pourtant méconnus.
Lorsque Hubert-Félicien est né, il avait tout d’un bébé normal (« il avait tout d’un bébé normal » m’avais dit une fois sa mère, je m’en souviens encore). Ses parents ont même cru un moment qu’il était surdoué. Il savait marcher à deux mois, maîtrisait parfaitement la table de 9 à 7 mois, et récitait du Baudelaire en jouant du Mozart au piano à 16 mois. Et la, c’est le drame.

Subitement, du jour on lendemain, par un mystérieux hasard provoqué par l’énigmatique fonctionnement de la psyché humaine (« Alors la, d’ou ça viens, j’veux bien me bouffer les couilles si quelqu’un peut me répondre » expliquera clairement son pédopsychiatre lors d’un entretien d’embauche chez Réservoir Prod), Hub se met à bégayer. C’est la crise, le désarroi de ses proches. Ses parents souffrent, pensent même à l’abandonner. (« Et si on l’abandonnais ? » dira son père un jour. « On peux quand même pas faire ça à notre fils, on peut peut-être le donner à la Croix Rouge non ? » répondra sa mère en larmes.)

Quelques semaines plus tard, ses récitations de Baudelaire, en plus d’être saccadées par le bégaiement, se voient subitement modifiées en verlan et ponctués de « wesh wesh yo » à la fin de ses phrases. « Appelez-moi GRAND CORPS MALADE » s’écriera bientôt Hubert dans une crise de frénésie. Sa première. Il vient alors d’avoir trois ans et quart.

Hubert est seul. Triste. Malheureux. Non content d’avoir un prénom ridicule, voilà qu’on le met à l’écart car on ne comprend pas sa maladie. « Le bégaiement ? Il simule ! C’est pour son FLOW tu vois, comme ça : POPOPOPOP !! T’as vu ? » hurlera à ce sujet Joey Starr, ex camarade de classe et partenaire occasionnel de souffrance.

La vie continue alors, elle lui paraît bien longue et morne, ses seuls amis sont la solitude et le désespoir. Un moment lors de l’adolescence, il hésite à passer du bégai-verlan (maladie méconnue, pourtant officialisée par le corps médical depuis 1984) à la folie pur, pense à devenir goth (maladie grave reconnue par le corps médical depuis hier), se fait poser 12 piercings sur la couille gauche, mais il abandonnera vite ce style (« Le noir n’allais pas à m… mon fond de teint, ça me dodo, donnais l’air palot tout ça ! » expliquera-t-il, résigné).

Et soudain, alors que toute la famille réglait son train de vie quotidien sur la maladie d’Hubert-Félicien, alors que la routine se mettait en place, sur fond de crises d’hystérie et de remix de poètes en slams ravageurs, d’un coup, un événement terrible se produisit. Le malheur frappe. Encore. Hub’ n’en peux plus et décide d’en finir. Il décide d’écouter à fond l’album de Céline Dion en boucle dans son walkman. Ce calvaire dura toute une nuit. Au petit matin, il etait atteint de deux nouveaux troubles obsessionnels de la personnalité : Le syndrome de La Tourette et le syndrome de La Rafabian. Alors que la Tourette lui donne des crises d’angoisses et le fait hurler des obscénités à la lune en se tapant la tête contre le mur et en se grattant l’oreille jusqu’au sang, la Rafabian le force à terminer chaque phrase par « Tsé, Tabernac ! ».

C’en est trop. Hub’ pensait que c’était impossible, et pourtant voilà qu’il tombe encore plus bas. Pour destresser un peu, il décide de manger les bulbes de ses cheveux. Ca le calme un peu, et les crises deviennent plus rares. Cependant l’addiction se développe vite, Hub’ mangera ainsi jusqu’à 180 cheveux par jour. Les crises se feront de plus en plus fréquentes, dés le moment ou Hubby sera totalement chauve. « Je me me, je me me, je me tourne RHAPUTEPUTEPUTE vers les poipoi, les poipoi, les poils de c.. cul maintenant mais c’est papa, c’est TABERNAC wesh YO c’est pas le même goût tsé» m’expliquera-t-il au détour d’un chemin de la cordillère des Andes.

Cependant, depuis sa tentative de suicide, Hubert-Félicien a changé. Il a repris goût à la vie. Il a choisi de ne pas baisser les bras et de se battre pour faire reconnaître ses maladies. Il m’a chargé de relayer son message d’espoir sur Internet. J’en suis flatté. Ce message, qui brille par sa force, sa conviction, sa positive attitude, le voici :

« Bonjour PUTEPUTEPUTERHAAAAAA je me prénomme Hubert-Félicien, et je suis a tintin, a tintin, non c est pas ça PUTE, atteint de maladies SALOPES mentales TROUDUCU rares et trop méconnues, HIN WESH tsé, tabernac.

Si vous zozo, si vous aussi vous RHACHIENNEPUTE pensez que TU VOIS LES HISTOIRES D AMOUR C EST COMME LES VOYAGES EN TRAIN tsé caribou, si vous aussi RHAAAAAAAAAADANSTONCUL LE MUR si vous aussi vous voulez en finir avec la vie qui est dudu, qui est dudu, qui est dur tsé hostie de niaiseux d’françoué, alors je vous dit :

NE VOUS LAISSEZ PAS ABABA !

Non c est pas ça RHAPUTEPUTEPUTE NE VOUS LAISSEZ PAS ABABATTRE !

La vie concon, la vie concon, la vie contiPUTE la vie contiWESH la vie continue taberouette alors suivez mon con, mon con, mon CHIENNEDEPUTEDESONPERESUCEDELARUE mon conseil : La prochaine fois, tu prendras l’bus !

Et si tout va bien po.. RHAMAISRHAMAISPUTAIN pour vous, surtout, surtout, n’oubliez pas que se moquer, c’est GNIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIII se moquer c’est WESHYOPOPOPOPOP se moquer c’est HOSTIEDECRISSDETABERNAC c est mal. Merci, tsé ! »


Méditez la dessus : ça n’arrive pas qu’aux autres. Merci.