Au supermarché

Le 08/09/2006
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par John Noeud
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Thèmes / Débile / Absurde
Après les récents étalages, un texte concis ne peut pas faire de mal. Sauf que là, c'est encore trop long pour ce que c'est. Une sorte de poésie en prose potagère, sexuelle et atomique, dit comme ça, ça pourrait le faire. Et non. C'est confus, fantaisiste, et si le coté bizarroïde est pas déplaisant, l'inutilité flagrante du texte saute trop aux yeux pour qu'on la pardonne.
J’avoue : je ne suis pas en forme, je pue, je ne me suis pas lavé; combien de temps vais-je rester vivant? Tant qu’il faudra…
Peut-être dans quelques instants j’aurai la joie, avec la caissière au supermarché… la vision aveuglante de l’explosion nucléaire dans le centre ville, tandis que les vitres éclateront en millions de morceaux, la vague de fraîcheur Hollywood chewing gum retentira comme une sirène. Atours de sa voix qui résonne comme un refrain commun. C’est vrai qu’il faut peser les légumes avant de les allonger sur le tapis roulant. Alors, avachi, j’extrais de mon portefeuille un inhalateur qui me servira de bouclier anti-atomique. La caissière s’excuse, il faut retourner à la balance… Des jeux de mots foireux que j’essaie de lui glisser pour tenter une évasion sans payer, sa figure béate qui n’y comprend rien car elle est d’un autre pays, ---l’addition--- comment fait-elle pour se plaire dans ce travail? Je décide de lui mettre un doigt. Cette conne joue avec son clavier numérique comme avec une console. Les autres clients trépignent, ils veulent aussi toucher au magot, dénicher la perle rare qui leur vaudra d’acquérir toute la condescendance de leur société risquée, perpétuer inlassablement des rites semi-religieux. Sur l’île, ta chanson que je connais me fait écarquiller les yeux : l’obscurité y règne comme sous une baignoire. Finalement je n’achèterai que des citrons. La caissière m’interpelle, tout excitée : « Vous ne me baisez pas complètement? » Il est tard, le vigile à l’entrée s’apprête à fermer la porte, je m’en vais.