Elles

Le 01/11/2006
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par F.
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Thèmes / Obscur / Propagande nihiliste
Un récit inspiré, d'après l'auteur, de faits réels. Bon. F. surfe entre deux tendances zonardes en vogue : la tranche de vie désenchantée légèrement perverse, et la propagande nihiliste nettement plus vindicative. Grâce à une écriture irréprochable, le mélange qui pourrait sembler boiteux passe à merveille, entre violence rentrée et haine déclarée.
J'ai bien entendu leurs propos, misérables : l'Amour est plus que du sexe. Mais l'animal est sexuel. Je suis un animal. Sans pour autant visiter tous les sanctuaires que ces dames nous offrent, j'oublie les désillusions sutpides nées de leur ego. La chair est soit un objet de perversion, soit un ensemble de tripes sanguinolentes prêtes à être éventrées.
C'est l'Homme et je suis homme.
Elle était timidement douce, agréablement naïve et je suis un pervers. Rapidement elle a succombé : le meilleur moyen de violer n'est pas la violence, c'est la douceur. Elle nimbée de sa douceur et moi arborant mon hypocrite douceur. Douceurs qui lui ont volé sa virginité : je l'ai retournée, dans toute sa douceur, elle s'est laissée aller à la folie du moment. Elle paye aujourd'hui le prix de sa naïveté.
Je suis le dernier des enfoirés. Aucun scrupule, elle s'est vendue à moi. Le prix de ses consultations était le mensonge. Et c'est elle qui paye aujourd'hui, bien plus cher ; que dis-je, chair. Chaque jour qui passe, elle paye, elle s'enfonce, veut m'oublier ; me haïr, non, bien sûr, ce serait pour elle le pire. M'avoir dit "je t'aime" si souvent...elle a fait tout ce rien qui consistait à me croire, à avaler, en plus du reste, mes propos subversifs.
Conne ? Non. Enfin si. Mais c'est surtout que je suis fort. Très fort. Car vous ne le savez pas, mais elle est deux. Deux êtres de chair à avoir perdu la même chose, en même temps : leur innocence. Pourriture de leur imagination : elles sont mortes d'avoir perdu ce qu'elle n'avaient pas. Quelle ironie...
Pour oublier, elles donneraient bien plus que ce que je leur ai pris. Mais elles ne peuvent plus. Elles sont prisonnières d'un passé que j'ai provoqué.
Tous ces mots, montés de toutes pièces, tous ces mensonges ignobles noyés sous mon immonde douceur, elles les ont avalés, que dis-je, gobés. Et la digestion est difficile.

Je ne m'excuserai pas : du début à la fin, c'était là mon seul but. Gagner leur couche et les pervertir à n'en plus finir, les persuadant, ou elles se persuadant toutes seules, qu'elles souhaitaient cela.
Oh oui, j'ai été fort. Mais le plus fort, c'est que je n'en paierai pas le prix : la seule morale qui existe est celle qu'elles se sont imaginée. Elles se sont perdues elles-même, en plus de leur dieu, leur ego et leur estime.

Et je recommencerai, encore et encore, jusqu'à ce que quelqu'un m'arrête ; peut-être. Mais qui peut condamner pour ce qui n'est pas un crime ? L'Homme disjoncte et je suis heureux de le pourrir un peu plus.

Je vous hais de tout mon répugant amour !
Vivement la prochaine poire.