Héraklès Navet contre Nestor Burné

Le 22/01/2007
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par Narak
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Dossiers / Herakles Navet
Narak réssucite le héros récurrent Héraklès Navet, qui n'avait plus fait parler de lui depuis un bail. Et cette nouvelle version de notre détective est foutument déjantée et anticommuniste, avec une forte tendance à raconter et faire n'importe quoi. Un texte qui sent à plein nez l'instabilité mentale et émotionnelle de son auteur, qui serait sans doute plus à sa place à sucer une statue de Lénine dans un goulag.
L’autoradio agonisait bruyamment avec la voix de Céline Dion. L’autoroute continuait à perte de vue. Je fixais obstinément le radar et son mignon petit cadran rempli de jolis numérouges, c'est-à-dire des numéros rouges (On sait aussi rire dans la police.), tout en tentant difficilement d’introduire des balles de gros calibre dans ma bite que je confondais sur le moment avec mon magnum.
Tout à coup, v’là t’y pas que j’entends le bruit d’une grosse cylindrée qui s’approche. J’attends.
Putain ! L’rahculé ! 51.29 ! Sur une route limité à 70 ! Mais c’est de la putain d’incontinence criminelle. Je suis un policier à part entière bordel ! M’en vais te le niquer à grand coup de Aaaargh je viens de me fumer le prépuce en armant ma bite. Putain il est ou ce flingue ! Voilà.
Bam Bam Bam… Gnin... Bam.
Un pruneau dans chaque pneu, j’ai toujours été super doué en tir.
Je me souviens quand mon père m’a offert ma première Winchester, j’avais six mois. Mes parents m’ont jamais appris à me torcher le cul sans m’en foutre plein les couilles ou à faire mes lacets correctement, ce qui a entraîné un énorme complexe à l’adolescence, quand j’étais le seul à porter des sandales romaines et des baskets qui clignotaient à scratchs. J’entends encore les voix de ces petits enculés. « Navet il a un nom de légumeuh ! Et en plus c’est une tapette parce qu’il sait pas faire ses lacets sur ses sandaleuh ! Parce qu’il a pas de lacets sur ses sandaleuh ! Et que du coup il sait pas les faireuh ! Parce que c’est une tapetteuh...Navet c'est un Cacacouille ! » Ces gamins avaient inventé l’injure perpétuelle, un peu comme celle-ci « Quel con ce con il est vraiment trop con. » Je vous laisse imaginer mon enfance de merde. Mais comme je le disais, mon père m’avait acheté une Winchester à six mois, ce qui fait qu’à neuf ans je me suis fait une chasse au marcassin dans la tête de tous ces petits enculeurs de mains. Bien fait pour leur gueule ! La police d’Etat de Belgique m’a ensuite embauché pour mon fabuleux doigté sur la gachette. Et me voilà sur cette route de merde, avec ce putain de 4x4 qui a commencé à flamber et son conducteur qui tente de sortir en pétant le pare-brise pendant que je vous raconte tout ça.

« Belgian Police of the USW Monsieur, papier du véhicule ! »
« Raaahculé ! Je brûle ! »
« Du calme ! Garde tes mains sur le volant et arrête de faire des gestes brusques et suspects où je te dégomme jusqu’à ce que tu sois tout fondu ! Tu serais pas communiste par hasard ? T’as bien une tête à vouloir pendre le patronat avec les boyaux des membres du clergé ! Alors je me trompe ? »
« Mais putain je suis détective privé merde ! Mon nom est Guy Marchand ! Je vous en donnerais bien la preuve mais mes papiers sont en train de brûler dans ma poche arrière et le plastique de ma carte d’identité est en train de fondre et de me scotcher les poils du fion façon cire orientale ! »
« Ok, le russkov tu bouge pas, j’appelle le central pour vérification »
Je recule lentement vers ma caisse en gardant le rouge en joue au cas ou il tente de s’enfuir au Paraguay par surprise.
« Allo Central ? Central ? Central ! »
« Salut mec ! »
« Salut Hooker, je veux une vérification de l’identité d’un mec qui prétend s’appeler Guy Marchand ou Gai Marchand, je suis pas sûr, j’ai rien entravé à cause de son accent communiste. Il semble avoir pris le 4x4 d’un membre du MEDEF pour faire de la propagande, enfin un truc du genre. P'têtre même qu'il veut le distribuer aux pauvres. »
Silence radio pendant quelques secondes, j’attends qu’Hooker termine sa Carlsberg.
« Wow, descend le, mec, Guy Marchand est une fausse identité d’un de ces salopards d’anti-patriotes séparatistes flamands menés par ce salopard de Niqué Larson. Il est connu sous le nom de Nestor Le Burné, enfin d’après ce que l’ordi me dit. Personne ne l’a jamais vu réellement, mais à mon avis c’est probablement un de ces blackos de mes deux qui tentent encore de prendre le pouvoir notre économie florissante et de stopper notre taux de croissance en violant nos femmes blanches pour créer une sous-race métisse de proxénètes camés jusqu’aux yeux qui nous feront tourner dans les caves du Val d’Oise jusqu’à ce qu’on deviennent des putains de zombies vaudou ! »
« Ah… euh… bah merde alors, ça me fout le trac ce que tu me dit là Hooker. T’es vraiment sûr ? »
« À 250%, mec »
« Bah c’est con, je veux dire il est quand même 14h, c’est bientôt l’heure de l’apéro. J’espère que je ne vais pas être en retard avec toutes ces conneries… »
« Fait ce que t’as à faire, Dieu bénisse la Belgique ! »
« Grave. »
Je me retourne lentement pour me pas effrayer l’indépendantiste noir. Il est probable que ce fou dangereux aie dépecé un honnête citoyen blanc pour lui voler sa peau et ainsi passer inaperçu. C’est une coutume tribale dans leur pays. J’ai vu ça sur Arte. Je lui viderais bien un chargeur dans la gueule histoire de dialoguer avec plus de sûreté avec lui mais si je descends un faux blanc sur la voie publique va y avoir malaise.
« Apparemment t’aurais quelque chose à te reprocher l’ami. C’est probablement pas mes affaires mais t’aurais niqué un certain Larson. Je suis pas homophobe, hein, je veux dire, mais bon, tout vos trucs de négro ça me dépasse. T’aurais aussi volé le Range Rover et c’est illégal de conduire un véhicule en pareil état m’sieur. Vous avez vu l’état de vos pneus ? Vous êtes un danger public l’ami ! »
« Mais bordel, c’est pas moi, j’ai pas volé le Range de Guy Marchand putain ! Je brûle ! Aaaaaaargh ! »
« C’est tout ce que tu mérite, toi et toute ton engeance de Karl Marx Brothers. Maintenant je vais t’expliquer la suite des événements. Si tu bouges, je te flingue ! Si tu sors de cette bagnole, je te flingue ! Si tu essaye d’éteindre ce feu que t’as toi-même allumé en respirant très fort ou je ne sais quelle autre de vos techniques secrètes de bolcheviques, je te flingue ! Ai-je été suffisamment clair ? »
L’appréhendé ne réagissant que par de frénétiques toussotements et par des yeux exorbités larmoyants. J’en déduisis qu’à sa façon, il acquiescait. Ou qu'il était possédé par l'esprit de Lénine et de Satan et qu'ils partouzaient férocement dans son hypopotamus, la partie émotionnelle du cerveau de ces déviants soviets. Bordel de merde, tiens.
J’attendis quelques minutes en pissant autour de son véhicule pour délimiter un périmètre de sécurité et confiner l’incendie. Ensuite, vu que j'avais encore envie j'écrivis mon prénom sur l'aluminium chauffé au rouge du capot, mais ma vessie me lacha avant que je termine.
Dans la lumière mordorée de 15 heures 24, un mince ruban grisâtre troublait la pureté virginale du ciel de Wallonie.