contribution trimestrielle.
Au fond des troquets, silencieux,
L'illusion que la vie génère,
Nous nous en rinçons bien les yeux
À grands flots de vinasse amère ;
Puis nous allons, cette misère,
La déverser dans un vagin.
Chaque soir un peu plus légère,
Notre âme s'écoule en purin.
Sur ta gravure, sourcilleux
Témoin dont la folie s'obère,
Toi-même, vieux Faust orgueilleux,
Sais bien que, malgré la chimère
De ton regard qui s'exaspère
Du grimoire sur le lutrin
À la fiole sur l'étagère,
Notre âme s'écoule en purin.
Il est un ciel plus harmonieux,
Dit-on, mais pas pour nous, mon frère :
Là sont des êtres plus gracieux,
Qu'à notre fange un dieu préfère.
N'allons pas polluer la sphère
Du chéroub et du séraphin,
Mieux vaut qu'inutile jachère,
Notre âme s'écoule en purin.
Satan, recycles-tu, sous terre,
Ce jus fade en puissant venin,
Quand, reposé le dernier verre,
Notre âme s'écoule en purin ?
L'illusion que la vie génère,
Nous nous en rinçons bien les yeux
À grands flots de vinasse amère ;
Puis nous allons, cette misère,
La déverser dans un vagin.
Chaque soir un peu plus légère,
Notre âme s'écoule en purin.
Sur ta gravure, sourcilleux
Témoin dont la folie s'obère,
Toi-même, vieux Faust orgueilleux,
Sais bien que, malgré la chimère
De ton regard qui s'exaspère
Du grimoire sur le lutrin
À la fiole sur l'étagère,
Notre âme s'écoule en purin.
Il est un ciel plus harmonieux,
Dit-on, mais pas pour nous, mon frère :
Là sont des êtres plus gracieux,
Qu'à notre fange un dieu préfère.
N'allons pas polluer la sphère
Du chéroub et du séraphin,
Mieux vaut qu'inutile jachère,
Notre âme s'écoule en purin.
Satan, recycles-tu, sous terre,
Ce jus fade en puissant venin,
Quand, reposé le dernier verre,
Notre âme s'écoule en purin ?