L'instant même où je savourais une cuillerée de sundae...

Le 28/02/2007
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par Titox
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Thèmes / Obscur / Triste
Putain ce que ça peut être gonflant ces retour-lignes aléatoires qui sont supposer transformer un texte vaguement sentimental et un peu pervers en chef d'oeuvre moderne. De la littérature prétentieuse, qui en plus n'hésite que peu à se vautrer dans l'absurde et n'apporte rien, mais rien rien, au lecteur. Mauvaise pioche.
J'ai vécu
Quinze ans enroulé dans un matelas
Quinze ans à fréquenter les acariens
- Qui sommes nous chéri?
- Rien, chérie, rien. Je t’explique
Supposons que toi et moi on décide de sortir ce soir à prendre un verre… et supposons que, exceptionnellement, on ne prendra pas la voiture mais le tram plutôt. Comme un jeune couple d’étudiants amoureux, non?
- Si, si…
- On suppose toujours…
- Oui…
- On est beaux et pimpants : moi en costume pingouin et toi dans une magnifique robe de soirée. On va prendre le tram. Mais là juste au moment où on atteint la station voilà que j’écroule. D’un coup. Mon cœur en aura juste marre de se battre.
Penses-tu qu'on aurait l'air con…
- Je ne sais pas.
- Tu ne sais pas
Je ne sais pas
Nous ne savons pas grand-chose mon amour
On ne se doute de rien
La mort est un piano noir qui lâche en plein déménagement
Et quand ça nous tombe dessus on se dit : « ah ok j’ai compris »
Et
On a toujours l'air plus con
A crever dans un clic-clac Ikea
Allez together chérie :
Ikea, un anti-mort
Le maquillage,
un anti-Mort
Les jeans,
un anti-Mort
Les boîtes de nuit,
un anti-Mort
Ray-Ban,
un anti-mort
Le foot
L'odeur du café,
un anti-Mort
La gomina,
un anti-Mort
La clope
un anti-Mort
Eastpack,
Nike,
Levi's
Tes cheveux flottants dans l'air,
Tes yeux fermés quand tu m'embrasses,
un anti-Mort
La barbe de deux jours,
Les pattes d'ef
Ta clope au bec,
Tes yeux plissés
Le caviar,
Les yachts,
Les surenchères,
les porte-jarretelles,
Les soldes,
un anti-Mort
Un bouquet de roses,
un anti-mort

Bon
Supposons cette fois qu'on prend notre belle 406
Tu es belle, plus belle que toujours
Tu as même relevé tes cheveux comme j’aime
Et voilà juste avant qu’on arrive à ce fameux gala
Tu fermes les yeux et tu t'endors sur mon épaule
Je te secoue Rien
Je t’appelle Rien
Je te gifle Rien
Rien
La dernière chose que tu auras aperçue sera ta belle frimousse dans le rétroviseur piquetée par les gouttes de pluie et le rictus de la lune...
Non chérie on vit pas comme on meurt
Ca n’a rien à voir
Ce sont deux façons de faire très différentes
Encore ce matin j'ai contemplé ton visage au-delà de ta beauté au delà de l'amour que je porte pour toi
T'explique
J'ai fixé ton nez
En l' imaginant pincé par une pince à linge
Et je me suis dit qu'il suffit d'une pince à linge sur ton joli nez retroussé
Pour que tu ne sois plus
Une pince à linge
Et fini ta tendresse
Une pince à linge
Et fini le port des bas
Une pince à linge
Et fini l'amour
Une pince à linge
Et "yok" la levrette
Une pince à linge
Et tu passeras de l'autre côté
De l'autre côté du comptoir
Une jeune femme me toise étrangement
Pourtant j'ai accroché mon charme sur le porte-manteau, rangé ma sensibilité dans mes poches
Tout ce qu'elle voit là
Est un spectre
Des restes de quelque chose
Elle a des yeux de grenouille
Immenses
Elle m'aime déjà
Moi
Je me demande combien de giclés de foutre s'est-elle prise sur son visage d'ange ce matin
Allez
Après moi chérie :
Faudrait multiplier
Les éjac' faciales
Les fessées
Les fouets
Les gros mots
L'étirement de cheveux
Faut que ça se heurte
Faut que ça claque
Des accidents de chairs
Plus de fêtes
Oui
Un festival de la chirurgie…

A l'aube
Des F16 ont surgi derrière cette montagne verte
Et ils ont mis le feu dans la vallée
Je rêvais d'un pays
Politiquement correct
Un pays
Où les enfants souriaient des matins de joie
Et les hommes avaient un parfum de jasmin
J’ai rêvé de mères cuisinant leurs cœurs
Avec un regard de braise
J’ai rêvé d’une terre où poussent les fleurs
Avec une odeur de silence
J'ai rêvé d'un amour de récréation
Toi et moi
Main dans la main
Sur un banc
De la maternelle
A écouter les moineaux
Dans les platanes
Chanter le blues