Rêve du 21 janvier 2037

Le 20/03/2007
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par Balkis Boyle
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Dossiers / Rêve
Un petit mix d'onirique et d'anticipation, c'est tout simple comme concept mais sur le papier ça fonctionne. Le problème, c'est que là où on pouvait espérer une bonne guerre des machines mystique et déjantée, on se retrouve dans un tas d'impressions vaporeuses et inintéressantes. Foiré.
Les genêts sont en fleur malgré l'hiver.
Les hommes machines décapitent au loin les restants d'arbres et de terre.
Nous souffrons. Nous ne savons plus de quoi mais nous souffrons.

Nous jouons au jeu des neurones déconnectés. Avec Zilta et Pibestat. Pour ça, nous louons une chambre d'hôtel. C'est une réserve, un peu sauvage.
Après des heures de jeu, j'enroule mes jambes autour de celles de Pibestat. Ses bras restent froids.
Pendant une pause, je retrouve Darifa dehors. La vue est magnifique. Peut-être des montagnes tropicales. Elle est assise sur un parapet. Nous devisons comme de vieux amis. Son rire est chaud et rare. Elle s'agite un peu sur son parapet. Pas à cause de nos rires, mais parce qu'il fait chaud. Trop chaud. Ça fait 30 ans qu'il n'a pas plu. Elle s'agite, recule et tombe. Je ne vois pas son corps écrasé. Le temps que je me penche, l'âme au comble de l'horreur, des gens l'entourent déjà. Son sang, une tâche lointaine que je distingue à peine, est noir et orange. Des papillons et des chiens y viennent boire.

J'appelle Zilta, je crie, son cerveau est encore connecté au jeu. Il ouvre tout de même ses grands bras et je m'y jette, pour l'illusion du réconfort. Ses bras, ses bras immenses, ses bras de saule pleureur. J'aimerais qu'ils puissent me consoler.

Nous partons. La chambre est plein de cendriers, de cigarettes mal éteintes. Nous avons une heure précise de départ. Une famille est déjà là pour jouer aussi. Nous cédons la place sous les électrodes encore chauds de nos cervelles.

Quelque chose s'accélère. Peut-être le temps.
J'ai charge d'un enfant. Je ne sais pas pourquoi.
Pour partir, nous marchons dans une jungle luxuriante, malgré la sécheresse de nos bouches et de nos coeurs. J'abandonne l'enfant qui pleure au bas du rocher aux gorilles. Un grand mâle me regarde méchamment. Je ne suis pourtant pas ...coupable...?
Nous nageons vers l'autre rive. J'entends et vois, au ralenti, sous l'eau, un énorme caillou blanc s'approcher. Les gorilles nous caillassent. Nous nageons un moment.
La rive, chaque fois plus proche, semble s'éloigner.
Je porte en moi une grande souffrance, un grand chagrin en bonde de fond, roche intérieure qui me noie. Chaque évènement martèle et sculpte mon corps.
Je propose à Zilta de l'aider à payer la chambre d'hôtel pour le jeu. Pibestat ne propose rien.
Je veux creuser la terre de mes mains et y plonger mon corps, m'y ensevelir tout à fait. Être à mon tour l'argile, la forêt, le gorille, le bébé abandonné. Je ne sais plus comment tout cela finit.
Je me réveille.
Le ciel est gris.
Je regrette la sensation de nos jambes emmêlées