Depuis que C. Jérôme est mort

Le 28/03/2007
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par Dourak Smerdiakov
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Thèmes / Divers / Poèmes de merde
Le dernier texte de Drucker, euh, de Dourak, est un hommage vibrant et empreint de nostalgie à un chanteur français. On a fusillé pour moins que ça. Mais comme d'habitude, il s'exhale des vers de notre troubadour russe un bon vieux parfum de déchéance et de classe mêlées, même si ça reste moins sombre que ses publications précédentes.
Il manque un truc dans mon café,
Le matin, quand je me réveille.
Ce n'est pas le pain tartiné
De confiture à la groseille,
C'est l'air idiot qui t'ensoleille
L'âme et te donne du ressort.
Il me manque un truc dans l'oreille,
Depuis que C. Jérôme est mort.
Cet univers est mal barré :
Si nul grand timonier n'y veille,
Après les retombées, lustré,
Le sol ne nourrira ma treille.
L'autre existence non pareille,
Je la désire ; si j'ai tort,
Je m'en fous, ma vie s'ensommeille,
Depuis que C. Jérôme est mort.

Il manque, en mon esprit lassé,
Le vol fécondant d'une abeille,
Et chaque brouillon, raturé,
Bientôt finit dans la corbeille.
Il me manque aussi de l'oseille.
Faut dire, ça va pas très fort,
Et je n'encule plus ma vieille,
Depuis que C. Jérôme est mort.

Allez, j'ai pris de la bouteille,
Et j'ai mouillé dans plus d'un port,
Plus grand chose ne m'émerveille
Depuis que C. Jérôme est mort.