Thoughts IV : back from Kansas City

Le 04/04/2007
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par Nico
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Rubriques / Thoughts
Nico s'est fait une spécialité des trucs bizarroïdes et à moitié surréalistes. Des fois c'est réussi, d'autres non. Là c'est plutôt euh non. Une assemblée de badauds se retrouvent autour d'une sorte de truc organique et commentent. Ca ne mène nulle part et y a des grosses vannes débiles en travers, mais pas assez pour rendre le texte drôle.
De retour de Kansas City.
PASSANT AVEC UN CHIEN : Les gens jettent leurs ordures n’importe où ! Même au milieu de la rue !

FEMME EN BLEU : Qu’est ce que c’est que cette chose ?

MARCHAND DE LEGUMES : Je ne sais pas…

VIEUX AVEC UNE CANNE : Pouah ! C’est répugnant !

PASSANT AVEC UN CHIEN : Non ! Ralf ! Viens ici, ne touche pas à ça !

FEMME EN BLEU : Vous croyez que c’est humain ?

VIEUX AVEC UNE CANNE : Impossible !

UGO : Quelle odeur !

VIEUX AVEC UNE CANNE : Aucun humain ne peut sentir aussi mauvais. Croyez-en mon expérience, je suis sûr que…

PASSANT AVEC UN CHIEN : Je n’ai jamais rien senti de pire. C’est de la boue !

PHILOSOPHE : Oh ! Voilà un étant qui remet en cause toutes mes théories.

SCIENTIFIQUE : Ah, vous aussi ?

PHILOSOPHE : Oui, il va falloir tout changer… ou bien éliminer cette chose.

UGO : Ces choses là ne devraient pas exister. Je vais vous le retirer de là !

SCIENTIFIQUE : Ne touchez pas à ça malheureux ! C’est peut-être contagieux !

ANCIEN AMI : On ne sait pas ce que c’est ?

PSYCHOLOGUE : Il m’a bien l’air humain.

VIEUX AVEC UNE CANNE : Impossible.

ETRANGERE AVEC UN ACCENT : Peut-être un mutant…

PASSANT AVEC UN CHIEN : On pourrait lui donner des coups de pieds pour voir s’il est sensible à la douleur, et s’il est vivant. J’essaye.

SCIENTIFIQUE : Il ne réagit pas aux coups. Cela dépasse toutes mes connaissances. Vous pensez qu’il puisse s’agir d’un alien ?

UGO : Une chose d’une autre planète ?

MARCHAND DE LEGUMES : Ce n’est pas un légume en tout cas. Ou alors pas de chez moi. Ah ces grandes surfaces !

ENFANT : Maman ! Regarde ça !

MERE : Ah ! Ne regarde pas ça ! Quelle honte ! Laissez traîner des choses comme ça à la portée des enfants !

SCIENTIFIQUE : C’est peut-être une sorte d’homme qu’on n’a jamais découvert.

ANCIEN AMI : Un « homme » chaotique ? Dévoré par le chaos monstrueux ?

ETRANGERE AVEC UN ACCENT : Ou un mutant.

SCIENTIFIQUE : Je pensais plutôt à une dégénérescence d’homme.

ENFANT : Ca pue ! Maman tu crois que je ressemblerai à ça plus tard ?

MERE : Euh… Viens chéri, allons nous en.

ANCIEN AMI : Vous croyez qu’il est mort ?

VIEUX AVEC UNE CANNE : Ca en a tout l’air. Frappez le, vous verrez.

UGO : Il ne bouge pas.

CHAUFFEUR DE BUS : Moi j’ai l’impression qu’il nous regarde.

MARCHAND DE LEGUMES : Allons allons ! Je ne crois même pas que ses yeux sont ouverts !

PSYCHOLOGUE : Où voyez-vous des yeux ?

CHAUFFEUR DE BUS : Là.

PSYCHOLOGUE : Ce ne sont pas des yeux, ce sont des pieds.

COMPORTEMENTALISTE : Ce ne sont pas des pieds, ce sont des tentacules.

PSYCHOLOGUE : En tout cas, cet état doit venir son enfance.

COMPORTEMENTALISTE : Son père avait lui aussi les tripes à l’air c’est ça ? C’est évident que son état vient d’un accès de peur ou de colère.

POSTIER : Il me semble à moi aussi qu’il a les yeux ouverts.

SCIENTIFIQUE : Mais alors, il est vivant ! Il faut le transporter dans mon laboratoire. Peut-être qu’une bonne décharge électrique…

JOURNALISTE TV : Je veux l’interviewer avant ! Et il faut le filmer dans son milieu naturel.

POSTIER : Vous croyez que c’est dangereux ?

VIEUX AVEC UNE CANNE : Mieux vaut ne pas trop s’approcher.

BANQUIER : Ah ! Quelle horreur !

CHAUFFEUR DE BUS : Je crois qu’il nous supplie du regard.

CURÉ : Il faudrait sans doute que je le confesse.

BANQUIER : Comment des choses comme ça peuvent-elles exister ?

ANCIEN AMI : Ca me donne la nausée…

AUBERGINE AVEC UN SANDWICH AU THON : Le moins que l’on puisse dire c’est que ce n’est pas du tout décent de traîner dans la rue de cette manière.

FEMME EN BLEU : Regardez on dirait qu’il respire !

MARCHAND DE LEGUMES : N’importe quoi.

FEMME EN BLEU : Si, si ! Son ventre a frémi !

JOURNALISTE TV : Comment pouvez vous distinguer un ventre dans cet amas immonde ?

AVEUGLE : Mon Dieu ! Qu’est ce qui peut bien sentir comme ça ? Qu’est ce que c’est ?

UGO : Une sorte d’homme…

BANQUIER : On n’ose pas toucher.

AVEUGLE : Je l’ai cogné sans faire exprès… c’est mou, on dirait une cervelle échouée.

ETRANGERE AVEC UN ACCENT : Un mutant !

BANQUIER : Pas du tout ! C’est un monstre !

CHOMEUR : Qui nous regarde.

ANCIEN AMI : Il n’a même pas d’yeux !

MARCHAND DE LEGUMES : Je vous dis qu’il est mort ce machin.

JOURNALISTE TV : Plus c’est sanglant plus ça se vend. La télévision adoucit les mœurs.

FEMME EN BLEU : Non, il vit puisqu’il a respiré ! Enfin il vit… biologiquement au moins.

AVEUGLE : Mettez-vous d’accord…

JOURNALISTE TV : En gros, c’est un truc qui pue, vous voyez ?

AVEUGLE : Non.

DIEU : Ne laissez pas cette chose crever ! Je n’en veux pas chez moi.

CURÉ : Tête de con ! Et la miséricorde divine alors ?

DIEU : Je ne parle pas aux puçots.

MARCHAND DE LEGUMES : Bon, ce truc est trop monstrueux pour être humain. Mettez ça dans le caniveau.

CHAUFFEUR DE BUS : Il nous regarde. Il nous supplie.

AUBERGINE AVEC UN SANDWICH AU THON : Il ne faut pas le laisser sur le trottoir, on trébuche dessus. Mais dans le caniveau, cela gênera la circulation.

BANQUIER : Mettons-le dans aux égouts !

MARCHAND DE LEGUMES : Oui ! Il n’aura que ce qu’il mérite !

DIEU : C’est vrai ! On n’a pas idée d’être aussi laid ! Dire que j’ai créé les hommes à mon image !

FEMME EN BLEU : Ce machin… Il fait pitié.

CHAUFFEUR DE BUS : Il fait peur.

CURÉ : C’est triste d’en être réduit à ça.

ANCIEN AMI : Je crois surtout qu’il a honte.

MARCHAND DE LEGUMES : C’est ridicule. Il faut qu’on retire ça de devant mes légumes où ça va faire fuir les clients !

AUBERGINE AVEC UN SANDWICH AU THON : Mon Dieu ! Qu’en fait-on alors ?

DIEU : Ah, ne me mêlez pas à tout ça.

CURÉ : Tête de con !

ANCIEN AMI : Peut-être faudrait-il le tuer.

CURÉ : Ah non ! Souvenez-vous des commandements : « tu ne tueras point ».

DIEU : Oui enfin toute règle a ses exceptions.

AVEUGLE : Il est mort oui ou non ?

FEMME EN BLEU : Je ne sais plus.

CHAUFFEUR DE BUS : Tout à l’heure il m’a semblé qu’il nous regardait. Mais à présent je crois qu’il est tout à fait mort.

CURÉ : Ses yeux sont encore plus vitreux qu’avant !

CHAUFFEUR DE BUS : Il m’a même semblé l’entendre murmurer plusieurs fois quelque chose.

TOUS : Quoi ??

CHAUFFEUR DE BUS : " Désolé ".