Lettre

Le 09/05/2007
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par Ekel
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Thèmes / Obscur / Introspection
Ekel est une schizophrène qui s'ignore, et qui écrit à une table basse. À part ça, le texte renifle l'introspection adolescente rédigée sur fond de "Nothing else matters", et est parsemé d'exclamations grandiloquentes tu vois quoi qu'il faut pas se laisser aller face à l'adversité du monde des gens et tout. C'est pas non plus super bien écrit. Ça rend le texte assez pénible, tout ça, et je vois rien pour rattraper le tout. À part la table basse. Mais bienvenue, hein, tu suces t'avales ?
Destinataire: une table basse en bois pourrie par les années.

Il est temps je crois. Mais j'angoisse déjà de devenir le lecteur de cette litanie que je m'impose. Dois-je me tutoyer? Il faut que je me sente visée alors, oui je dois créer l'interaction. Je vais me vouvoyer. C'est comme ça que l'on parle aux étrangers, à défaut de les respecter. N'exagérons rien, le ton pompeux avec moi-même va me déconcentrer.
Tu n'as rien compris à cette vie qui s'offre à toi, te complaisant dans une nausée provoquée par le manque maternel. Comment réussis-tu à respirer et à vivre dans cette non existence. Tu veux vivre dans l'abnégation? Ta mère a définitivement plus d'importance que ce que prétend ton ego. Ah c'est vrai, à ce stade de putréfaction, il n'en est plus. RIP à ta mégalomanie. Je suis tiraillée entre la haine et la pitié. Mais il serait peut-être trop te considérer.

Existes-tu? A part vomir une bile de mots, es-tu capable de ressentir? J'en doute, j'en suis moi même la victime. Je voudrais me dresser devant l'oppression et crier que j'ai de la personnalité. Mais soit, pour l'heure, je me rabaisse à ton profit et fais de toi l'héroïne de ces maux. Ressens-tu de la joie à voir que pour tu as encore de l'importance, pour toi-même, du moins? Là, vois comme tu ne touches pas le fond! Idiote! Réveille toi! Et j'en oublie la distance qui nous sépare. Je te sens admirative devant la vivacité de l'espoir qui t'anime? Mais attention, ne vas pas trop vite, nous savons toutes deux qu'il n'y rien d'autre que la médiocrité de mon être, qui puisse te donner de l'importance. Pourquoi n'es-tu pas capable de créer autre chose que la banalité? Tu n'es rien, tu ne crées même pas de haine.
Même moi je ne te hais pas. Et je le voudrais tant. Tu es un malaise. Tu n'es rien. Regarde toi! Tu connais trop bien l'univers dans lequel tu évolues, aucun intérêt de décrire. Tu n'es rien d'attractif, de déroutant. Tu n'es déroutante que par ce vide que tu provoques. Une loque, un parasite. Rends-toi compte! Et frustration, ah toi douce existence! Prends possession de la nouvelle égérie de la médiocrité. C'est la fureur qui m'habite à l'instant précis. Ah oui! Ca y est! Voilà que tu réussis dans ton inactivité, physique et morale, à m'inspirer répulsion!

Réveillons-nous! Claquons cette tête très fort contre la dite table basse, destinataire improvisée de cette lettre. Entre nous, je sais très bien que n'est pas couillu qui veut. Tu n'as en rien la carrure pour assumer cette lettre que tu t'écris. Tu es gerbante? Non, n'exagérons rien et plongeons les doigts dans l'abomination qui te sert d'antre. Que voie-je? De l'excitation à l'autopsie? Petite idiote, Penses-tu un instant que cette introspection ne mériterait pas plus d'implication? Hâtons-nous donc!

A cette table basse, pourrie par les années.