La puanteur ne les quittera pas

Le 31/05/2007
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par Osiris
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Thèmes / Obscur / Propagande nihiliste
On a ici affaire à un manifeste nihiliste, genre plutôt courant en ces lieux. Un essai ni super bien écrit ni super bien argumenté, et qui manque cruellement de rage destructrice et de slogans qui frappent au bide. Et y a une certaine forme de moralité sous-jacente qui vient gangréner le tout, rendant cette chose aussi détestable que le pire des livres religieux. Encore un qui a mal digéré Niezsche.
Il semble que je sois le seul à être pour le SIDA. Une longue enquête parmis mes connaissances n'a fait qu'étayer cette impression. Je n'ai pas essayé de les convaincre. Mon opinion est basée sur des motifs trop personnels.
Je pense que le SIDA est bien parti pour anéantir l'espèce humaine, avec de la chance. Ou du moins en réduire considérablement les effectifs, en attendant que d'autres maladies se chargent d'éradiquer les derniers survivants.

Ce n'est pas que les êtres humains soient foncièrement mauvais. Certains sont capables de grandes choses, bien qu'ils soient tous motivés par leur unique égoïsme.

Ce n'est pas qu'ils soient stupides. Ils ne se complaisent pas tous dans leur merde. Ce ne sont pas que des ventres guidés par une société de consommation qu'au reste je ne critique pas totalement (j'en profite moi-même, car nous avons tous des besoins qu'elle permet de satisfaire). Ils ont tout de même l'esprit critique. Ce ne sont pas que des légumes qui se laissent laver le cerveau à coups de jeux télévisés et de séries niaises.

Ce n'est pas qu'ils soient tous superficiels. Certains sont capables de sentiments d'une grande noblesse, comme l'amour fou ou la haine absolue. Ils ne se contentent pas tous d'être de simples machines à procréer se cachant derrière des masques d'émotion, pour que le plaisir soit plus complet, la pénétration plus facile. Certains ont une âme.

Ce ne sont pas que des sacs d'ordures, avec çà et là quelque pierre de pacotille jetée par erreur. Chacun a une part de beauté, plus ou moins grande en lui. Rares sont ceux qui n'ont rien.

Simplement je les hais. Ils me dégoûtent. Rien de ce qu'ils font ne les rachète à mes yeux. Leurs plus grands génies...je crache dessus. Leur musique, l'expression du plus haut degré de beauté imaginable, je la hais tout autant que je l'admire. Quelque chose dans leur chair me fait frissonner de dégoût. Ce ne sont que des assemblages de viscères, de fluides et d'excréments. Ils ne sont pas gracieux. Les pirouettes de la meilleure danseuse ne sauraient égaler le vol d'un oiseau ou d'un papillon dans le ciel. Et pourtant, l'oiseau et le papillon sont stupides. Ils n'ont même pas conscience de leur beauté. Par là même, celle-ci devient sans valeur.

L'homme, lui, en a conscience. Pourtant il se croit plus beau encore. Il est orgueilleux et fier. Fier de quoi ? Peut être de son intelligence, de ses réalisations, de ses victoires sur la nature, plus vieille et plus forte, mais moins rusée. Tout cela, je l'écarte d'une main irritée. Je n'y vois pas de quoi se monter la tête. Ce ne sont que des châteaux de sables. L'homme n'est peut être pas assez ambitieux.

Quelque chose dans leur chair me fait frissonner de dégoût. Peut être parce qu'ils me ressemblent. Peut être parce que je veux être plus. Plus qu'un peu de boue qui marche. Les hommes sont marron, quelle que soit leur couleur. Ils puent, quel que soit leur nombre de bains quotidien. Ils puent de l'intérieur. Quelque chose en eux évoque une insupportable décrépitude. La puanteur reprend petit à petit ses droits, au fur et à mesure qu'ils vieillissent. Ils naissent puants et baignant dans leur merde. Ils meurent dans les mêmes conditions. Cycle de la pourriture, la puanteur ne les quittera pas.

Je peux voir la beauté en eux. Cette beauté elle-même me dégoûte. Ils ne trouveront pas grâce à mes yeux.

Ils ne voient pas. Ils sont aveugles et sourds à mes appels. Ils n'ouvriront pas les yeux. Quelque chose en eux est pourri. Ils doivent le sentir eux-même, car sinon pourquoi auraient-ils inventé des dieux qui les rabaissent ? Dans leurs prières, ils se répètent à eux même qu'ils ne sont rien, mais ils sont sourds et aveugles. Tout cela ne vaut rien.

Il semblerait que je sois le seul à être pour le SIDA. J'ai un jour ouvert les yeux. J'ai une plus grande ambition. Quelque chose dans leur chair me fait frissonner de dégoût.