Ton maudit sourire

Le 21/06/2007
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par Osiris
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Thèmes / Obscur / Humeur noire
Le récit d'un prisonnier enchaîné qui exprime sa haine envers son visiteur qui vient le narguer, pas con comme concept. Mais la haine d'Osiris c'est un peu comme la tristesse des goths : un peu artificielle, un peu surjouée. Le texte a un je-ne-sais-quoi de pas naturel et cliché. Le style laisse à désirer, Osiris se voudrait plus littéraire qu'il n'en a les moyens, et là où il aurait pu combler ses lacunes avec quelques insultes, il se vautre dans le registre soutenu.
Approche, fils de pute, que je te crève les yeux. Approche, approche, plus près de mes mains tordues, plus près de mes dents...que je te déchire...
Je ne peux pas t'atteindre, mes chaînes m'empêchent de bouger, mais un jour je les briserais, et alors tu paieras. Oui, viens me narguer, moque-toi de moi haha, "mais qu'il est drôle celui-là à s'agiter comme ça en bavant !" Moque-toi de moi, tire-moi la langue et exhibes tes dents blanches en souriant. Vois comme je n'oppose aucune résistance, vois comme seuls mes yeux et mes mains s'agitent dans des mouvements convulsifs. Et sois de plus en plus imprudent, rassuré par mon immobilité.

Un jour, mes doigts s'enrouleront autour de ton cou, et tandis que tu étoufferas, ce sera à moi de sourire. Mais je ne sourirai pas. Mes yeux fiévreux se fixeront au fond des tiens, jusqu'à te brûler le cerveau, jusqu'à ce que tu supplies la mort de te délivrer. Je plongerai en toi pour lacérer ton âme. Il se rapproche, le jour ou je te ferai ravaler tes sarcasmes, en t'enfonçant mon poing dans la gorge, en faisant reculer tes dents jusqu'à ton estomac ! Je te hais.

Rapproche ton visage du mien, encore... que je puisse t'arracher les joues. Oui, souris, comme un clown. La contraction de tes zygomatiques offrira une meilleure prise pour mes dents. Et puis ça ne changera pas grand chose, puisque tu souriras toujours après mon attaque. Je ne peux pas bouger, les chaînes me retiennent, seuls mes yeux et mes doigts s'agitent dans des mouvements déments. Un jour je les briserai, ces chaînes. A partir de ce jour, plus jamais les larmes de l'humiliation ne couleront sur mon visage.

Face de hyène, repais-toi du spectacle de ma souffrance. Aboie donc pour rameuter les autres rieurs, qu'ils contemplent le spectacle de ma misère. Chacune de vos moqueries, chacun de vos regards lancés à la dérobée comme des flèches empoisonnées me fortifient. Ma haine ne cesse de croître, et un jour elle sera assez forte pour briser ces chaînes qui me retiennent. Chaque larme qui aura coulé sur mon visage se transformera en un dard de diamant, qui transperçera vos chairs.

Chien hideux, tu connaîtras la douleur de celui qui subit sans pouvoir agir, mais tu n'auras pas le plaisir d'espérer une vengeance comme moi, et je pourrai me nourir de ton désespoir pour trouver de nouvelles forces, et te torturer longtemps...longtemps...

Je ferme les yeux. Ils me brûlent. Je suis malade. Ma raison hagarde, fixée trop longtemps sur un même objectif, commence à s'étioler. Je...Je vois ton visage derrière mes paupières closes. Et ton sourire...ton maudit sourire. A cette vision mes yeux s'emplissent de larmes à nouveau, que je ravale dans un sursaut de fierté

Je ne peux plus parler. Un filet de bave coule de mes lèvre entrouvertes. Fils de pute, je te détruirai... Mais je suis faible à cet instant. Je dois attendre que la maladie quitte mes membres, rendant leur vigueur à mes muscles, pour qu'ils puissent broyer et déchiqueter.

Mes mains cessent de s'agiter. Ma tête retombe sur l'oreiller, roulant d'un côté et de l'autre sous l'effet du délire. Je sombre peu à peu dans une inconscience où seul subsiste ton sourire...ton maudit sourire.