Ces petits riens...

Le 22/10/2007
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par Putsch
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Thèmes / Obscur / Triste
Un peu léger, c'est mon jugement final sur ce texte. Un peu léger en taille surtout, mais aussi un peu léger sur la psychologie, vite torchée, sur les détails glauques, oubliés en route. Ca aurait pu être nettement plus rentre-dedans, là y a comme un genre de retenue (voire de mièvrerie) antizonarde qui prédomine. Du sang, putain, du sang...
Cigarette après cigarette. Par la fenêtre de la chambre conjugale, les lumières crues de Paris lui tiennent compagnie. Manque de sommeil. Pourtant, le corps réclame. Mais l'esprit, ce soir, bouillonne. Il tousse; du sang. Il sait qu'il lui reste peu de temps dans ce qu'il appelle malicieusement "la fange informe" qu'est sa vie.
En y repensant, c'est peut-être cette considération qui l'a aidé à pardonner sa femme. Profiter du peu qu'il lui reste. Et puis, ce n'était pas si grave après tout. Il le reconnait, sa vie a été jusque lors plutôt dissolue, et ses petits penchants pour l'alcool n'y sont peut-être pas étrangers. Mais l'important, à present, est qu'ils aient pu trouver un terrain d'entente.
Pour preuve, leurs ébats n'ont jamais été aussi fougueux -voire parfois pervers- que depuis cette petite chamaillerie. Des trésors d'ingénuosité lui traversent encore l'esprit. Mais il décide de remettre ça au lendemain... Deux jours qu'ils ne quittent plus la chambre, dont l'atmosphère est encore lourde de stupre. Quoi de mieux qu'une femme qui cède tout à son mari? Cette idée le fait sourire.
Il commence à fatiguer. Il faut dire qu'il perd de sa vigueur depuis quelques années déjà. L'esprit s'engourdit, et sa cigarette vient de finir. Il la regarde, et sourit. Comme les choses ont changé... Ce soir encore, il dormira tout contre elle, de peur qu'elle refroidisse... c'est peut-être ça, finalement, qui l'excite chez elle. Ses doux yeux révulsés, et cette plaie qui tord son joli minois...