Anecdote : la salope à la brioche

Le 20/12/2007
-
par EvG
-
Thèmes / Débile / Vie quotidienne
Ça commence par deux paragraphes auxquels j'ai peu ou prou rien entravé, avant de raconter une anecdote de boulangerie. Bien. C'est parsemé de trucs à peu près rigolos et zonards, mais globalement rien de follichon. Puisque c'est un premier texte, je vais être indulgent : c'est pourri.
Putain, je veux dire putain de mal de dos. Me voilà à salir une feuille pour une cause inconnue de ma voisine de pallier, de ma soeur que je n'ai pas vue depuis des lustres, de ma gardienne et de mon chien qui ronfle. Et puis les autres ? Bah je dirai que c'est leur faute. Bon tout est réuni. Je veux dire, le Label 5 de merde, mes clopes (des Benson 100's, gold monsieur !), la ficelle et puis la vieille... Ouais, il faudrait peut-être que je parle de la vieille pour que CA serve à quelque chose non ? Moi je dis oui.
Si je devais dire les choses clairement à quelqu'un qui m'aurait demandé, eh bien je lui dirait que parfois je suis un type glauque juste ce qu'il faut parce que je ris assez pour que ça marche, pour l'équilibre quoi, et que d'autres fois je me marre d'être glauque, gravement je veux dire. Mais bon, ces choses là personne demande qu'on soit con ou non, qu'on consomme Ikea ou pas. Il parait que c'est normal de ne pas poser ce genre de questions... Du coup ça me fout de l'autre côté de la barrière, chez les « pas-normal » et je me dis que les autres doivent s'emmerder à que dalle. Mon ennui à moi il vaut le détour quand même, c'est la panacée de l'emmerdement, je veux dire que c'est un emmerdement réfléchi putain, l'emmerdement choisit, plus sévère à la sélection que pour un étranger qui souhaiterait fouler du pied notre bon territoire.
Voilà l'autre jour je me suis levé comme ça peut souvent m'arriver, je suis prof de dessin. Des fois ça chatouille ma glande émotive quand un môme me fait un dessin qui est moche (comme tous les dessins de mômes) puis d'autres fois j'aurais envie de lui faire mâcher par le fion au petit Martin ou à la petite Lilou (y'a des parents j'vous jure...). Bref, si je suis prof ça n'est pas pour leur apprendre à bien tenir un crayon mais pour aiguiser leur esprit critique, pour qu'un jour ils pensent par eux-même quitte à me haïr plus tard parce que je ne suis qu'un con de gauchiste. Bon et l'autre matin je me suis levé pour accomplir ma bonne action récompensée tous les 27 par l' Etat et j'ai fait un détour pour un croissant. Ma boulangerie c'est une sorte d'usine qui sent bon avec dedans des ouvriers qui ne font que réchauffer du tout-prêt, et l'un de ces ouvriers de la baguette est noir et à côté de lui sa collègue même si elle ne l'est pas ne peut paraitre que blanche comme un lys. Je dis ça parce que dans la queue, il y avait une dame l'air distingué, mais juste l'air, qui trainait un cul même pas beau à voir. Le genre à acheter du pain sec. Si je suis méchant avec elle c'est normal, elle m'a foutu dans la merde parce que sinon je dois avouer qu'elle n'est pas vraiment moche ni vraiment vieille. Alors quand ça été son tour elle m'a laissé passé et bien sûr j'ai remercié et fait tout comme il fallait, elle disait qu'elle n'avait pas choisit. Bon je me suis pris mon croissant beurre contre un billet de dix et j'ai tenté d'attraper la monnaie, faut dire que ces cons de boulangers ne sont jamais foutus de rendre des billets et donc j'ai logiquement tout fait tomber, neufs euros et vingts centimes en pièces, une galère ! En me baissant j'ai vu les jambes mi-distinguées de la dame d'avant, elle avait encore laissé passé un client bien qu'elle tapait du pied comme on fait quand on est pressé. Puis ça a sonné à l'intérieur, sans doute que les petits pains devenaient charbon, c'est le mec qui est allé voir, le noir. Et comment dire, c'est des choses qu'on comprend, la dame s'est maniée de demander sa brioche pendant qu'il était pas là. Très polie la bonne femme, sauf quand il lui a dit au revoir en la remerciant de retour à son poste, là elle à pas répondu. J'ai pigé que c'était une salope et je sais pas pourquoi je l'ai suivie. On fait de gestes bizarres des fois, je lui ai balancé mon petit dej' à la gueule quelques rues plus tard, en pleine tronche. Mais elle ne s'est pas démontée et est venue me voir, je ne savais pas quoi faire, je me sentais un peu désolé mais elle m'a engueulé comme une vraie salope. Je me suis senti tout petit et des mots cons sont sortis : « je vous invite à boire un café, pour me faire pardonner ». Une réponse aussi conne est sortie de sa bouche : « oui », sans doute parce que j'ai l'air correct et qu'elle croyait mes excuses sincères. Elles l'étaient sur le moment. On était en bas de chez moi presque, alors je lui ai proposé un café gratos fait par ma nouvelle machine. Elle savait qu'elle avait rien à craindre de moi.
Plus tard quand on a discuté j'ai saisi qu'elle se sentait seule. Puis elle à déballée sa brioche et une question, « vous pensez qu'il se lave les mains le boulanger avant de nous servir, vous savez l'africain. » Je ne sais pas pourquoi ma réponse fut un pain. Une vraie teigne comme elle ça à la tête dure, ça gueule et ça pue le parfum. Comme elle criait j'ai du lui fermer sa gueule avec ce que j'avais sous la main et j'avais que mes poing. Bah oui, je me suis défoulé, elle à pris pour tous les autres. Elle m'a giclé au visage putain, une vraie cracheuse. Un genre de petit corps qui vole en éclats qu'elle avait. Je lui ai tout pété merde, tout, j'ai bien fait exprès de lui pourrir les dents à lui en exploser ses lèvres de suce-en-cachette.
Bon là elle respire encore. Ca doit être nerveux ou alors je suis un monstre parce que je me mare là, à voir sa tête cabossée en face de moi, elle peut même plus prononcer un mot la vieille. Mais va falloir que je la finisse maintenant, j'ai prévu la ficelle, du solide. Puis va falloir que je trouve un moyen de me réserver le même sort bien vite. Un noeud coulant accroché à une poignée et hop je fais une fausse glissade... Ouais, bah je fume mon clope et j'y réfléchi. Ca va jaser lundi matin chez les parents d' élèves.