Anecdote : des fusils et des blattes

Le 23/01/2008
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par EvG
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Thèmes / Débile / Disjoncte
C'est pas de l'anecdote ordinaire ça, ma bonne dame, puisque ça se passe en temps de guerre. Trois gamins désoeuvrés qui tombent sur un stock d'armes à feu et s'en servent. EvG s'en sort vraiment bien, nous chie un truc pas prise de tête, assez déjanté sans tomber dans les excès d'hémoglobine habituels sur la Zone. Ca a du bon parfois, la retenue. J'aurais jamais cru écrire ça un jour. Enculés.
Je vais vous dire pourquoi je colle des post-it sur des blattes, des étiquettes marquées Iliane et Henri.
Pour tout vous dire même, c'était la guerre ici puis c'est passé et rien n'a été reconstruit. Une toute petite ville tout le monde s'en branle complètement. Notre secteur était du genre pas très gai avant, il n'y avait rien à faire et personne à voir. C'est à cette époque d'ailleurs que j'ai rencontré mes deux seuls amis, avec eux fallait dire qu'on se marrait pas mal mais toujours sans faire de choses graves. Si je dois être honnête je dirais qu'on aimait beaucoup pisser, et pas dans les chiottes. Ca vous étonnerait si je disais que c'est Iliane qui nous battait ? Pourtant c'est le cas. Il y avait ce fameux jeu où on devait monter sur les toits et viser les passants, du travail de précision, de quoi donner ses lettres de noblesse à la pisse. Après des enfoirés ont pris notre place sur tout les toits biens, ils ont échangés les urètres contre des fusils et visaient aussi juste que nous, en plus méchant.

Alors comme ça le temps s'est écoulé et les gens se sont barrés au « paradis » ou dans une autre ville. Des soldats ont tués les soldats et enfin il ne restait plus que nous, quelques dizaines de gens, un peu de déserteurs et des tas d'armes.

On vivait déjà ici tous les trois quand on s'est dit qu'il faudrait peut-être leur faire gouter une rasade de leur breuvage aux soldats qui ont déserté qu'après nous avoir tout bousillé. On s'est bien entrainé, et comme avec sa chatte, Iliane visait sacrément bien, nous les mecs on en met toujours un peu à côté ! Bref, quand on à été prêt on a repris les bonnes vieilles habitudes et on s'est planqué en attendant que le premier de ces suceurs de singe de mes deux ramène sa gueule de pine à casque. Je dois dire que d'en haut comme ça c'est pas dur de buter quelqu'un, surtout si c'est pas vraiment quelqu'un. Comme on était plutôt excités on a cherché les autres. PAM! ou PAM-PAM , jamais plus de deux balles pour Henri ou moi, jamais plus d'une pour Iliane. En fait on en a trouvé neuf en tout.

Un jour comme on en avait marre de tirer sur des bouteilles ou les chats on a mis une affiche, joliment écrite avec de la couleur. Ca demandait si un quidam avait envie de mourir auquel cas on pourrait l'aider. Il y a des gens qui ne savent pas comment faire j'imagine. Bon, c'est vrai qu'au début on n'avait pas de réponse, ah si, juste une blague un jour : on avait dit aux gens de noter là où ils vivaient et qu'on viendrait. On n'a jamais su qui était le plaisantin. Puis enfin ça a marché, un type qui chialait sans arrêt qui disait qu'il avait fait des choses atroces et tout. Ca s'est passé comme dans les films, le mec dos au mur, un clope, un foulard sur les yeux, une rafale. Puis on à recommencé sans demandé leur avis aux gens. C'était de la grande aventure, on leur inventait des histoires pour qu'ils deviennent plus salauds qu'ils n'étaient sûrement. On les suivait, parfois on les observait pendant des jours et on les butait. Ca s'est corsé quand ils ont pris des armes aussi. C'est devenu n'importe quoi. On adorait ça, on vivait vraiment.

Quand tous sont morts il ne restait que nous trois et l'ennui. L'honnêteté me poussera à vous dire que ça baisait féroce à ce moment là. On a abandonné une manière de tirer des coups pour une autre qui s'est révélée être lassante. Aucun de nous n'avait imaginé que baiser pouvait être chiant, plus chiant que de tirer sur des chats. En fait quand on baise on s'attend à avoir du plaisir, c'est ce qu'on cherche... Je ne sais pas si on me comprend quand je dis ça, mais ce genre de baise systématique ça rassure, ça rassure tellement qu'on a l'impression de baiser avec sa chair. Ca m'était déjà arrivé avant, j'ai enchainé des nuits de nique avec toujours ce drôle de sentiment. Maintenant c'est tout vu et qu'importe la diversité, quand on baise comme ça on baise maman.

On est devenus très sales à force, c'est un monde en pisse froide et en cafards qu'on a bâti.

Une fois Iliane à proposé qu'on joue de nouveau. On s'est choisit un secteur chacun puis on se tirait dessus. C'était vachement drôle et Henri est mort. Iliane et moi on a pas mal lutté, ça à duré deux nuits et trois jours notre affaire. Je sais pas pourquoi elle m'a loupé, pourtant c'était un coup facile. J'ai gagné ! Je l'ai embrassée après. C'est drôle les femmes, leur bouche donne toujours un aperçu du gout de leur chatte, leur cervelle non.
Ah oui les blattes ! Bah c'est elles qui m'ont demandé, au début j'y croyais pas mais c'est Iliane et Henri les blattes, pas toutes mais juste deux à chaque fois. On joue comme avant, je leur colle un post-it pour les reconnaitre et c'est la guerre. Je suis pas mal fatigué d'être comme je suis, ils disent que c'est sympa d'être un blatte...