Dard

Le 10/03/2008
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par Anglerond
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Thèmes / Obscur / Triste
Bon ça, c'est spécial. Tout en étant très cohérent, clair et compréhensible, on capte pas du tout où l'auteur veut en venir. En tous cas ça baigne dans une atmosphère vaporeuse, délicate et assez sombre, c'est loin d'être désagréable, mais voilà : je vois pas l'intérêt.
Une épine, minuscule, de couleur noire, passa violemment de la tige de la rose au rose de l’épiderme d’Helene. La brindille noire se noya dans une goutte de sang écarlate et de là remonta jusqu’au cœur un cri âpre, cruel. Pour le blesser, l’égratigner, le vider à jamais de son mauvais sang.
Helene fut soudain absorbée par la vive sensation de la piqûre de l’épine. Elle en oublia un instant son chagrin. L’homme pour qui elle s’abattait en de noirs desseins ne compta plus, n’exista plus. Ses yeux, sa voix, ses ongles, son être en entier était plongé dans cette tentative désespérée qu’a un humain sans aiguille voulant extraire une écharde ou une épine si enfoncée sous la peau, là justement ou l’autre pouce n’atteint pas. Helene se torture à donner à ses doigts l’occasion de dépasser leurs limites et leur fait subir toutes sortes d’acrobaties idiotes et douloureuses aux articulations qui pourtant jamais n’arriverons à joindre, l’un en face de l’autre, deux ongles bien durs et fermement décidés à chasser l’intrus qui se cache commodément et sans scrupules sous une fine couche de peau qu’il a creusé et s’y est installé si impeccablement dans un bain de sang, à seule fin cruelle semble t il, de venir là, agacer quelques nerfs et menacer par un demi millimètre de bois noir l’édifice humain tout entier, jusqu’à réussir à lui faire croire à une écume empoisonnée, à un meurtre commis sur une innocente, par la nature toute entière, par le revers piquant de la rose.