J'irai toujours pisser derrière l'église

Le 25/03/2008
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par Lol47
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Thèmes / Obscur / Nouvelles noires
Le style de Lol47, ça s'arrange pas. Et encore, là on comprend à peu près de quoi il est question : de viol, de meurtre et de vengeance. Bon, y a du progrès. On reste quand même perplexe face au traitement farfelu de l'histoire et au final on a l'impression d'avoir perdu son temps. A oublier, une fois de plus.
Education d'un bourgeois sntimental. Sexe, pisse et religion ...
Voyons chérie, voudrais-tu m’accompagner au sex-shop ?

On y rencontre comme nous des gens intéressants.
Et comme nous intéressés.
Le propre de tout le monde ne serait-il pas d’être pas d’être intéressé par ce qui intéresse tout le monde ?

Avant de mourir, j’ai décidé que le sexe et tout ce qui l’entoure, serait ma passion, mon luxe, mon huitième sens.
Le chat a des vibrisses pour le maintenir en vie.
J’ai choisi l’érection, à n’importe quel moment, à n’importe quel prix, aller coûte que coûte jusqu’au bout du sujet.

Nous étions donc d’abord partis pour faire des courses à Carrefour, puis passer chez Decathlon pour acheter des pompes en solde.
Écoutez-moi les filles, les hommes ne se trompent jamais de route ou alors il le font exprès !

Du coup, j’ai loupé la route du retour et on s’est retrouvés en plein centre-ville.
A côté d’une église.
Des cloches sonnaient.
Cinq heures de l’après-midi, j’avais allumé les phares et il faisait déjà nuit.

- Merde ! On s’est paumés !

- Bon dépêche-toi, j’avais promis à mes parents de récupérer les gamins vers six heures.

On s’arrête sur un parking à côté de l’église.

- Attends-moi deux secondes, je sors pisser.

- Tu vas pas le faire là, non ?

Ma femme est une écologiste…il ne faut pas pisser sur les plantes, il ne faut pas pisser dans l’évier, toujours se nettoyer le kiki après avoir été aux toilettes.
Et quoi de plus encore ?

- Et toi, tu n’as pas envie ?

- Envie de faire quoi ?

- Envie de faire pipi.

- Je peux encore attendre. Quand on sera sortis de la ville…

- Ben…j’aimerais que tu le fasses…

- Pardon ?

Comme si un char Leclerc s’était mis en marche.

- Franchement, tu me fais chier avec tes idées de pervers ! D’abord, on l’a déjà fait une fois, c’était vraiment pour te faire plaisir.

Tu parles, oui ! Pour me faire plaisir…
Au bord d’une nationale dans les Landes où tous les bagnoles roulent à cent cinquante tellement les routes sont droites.
Personne ne s’est arrêté pour regarder. Il n’y avait que le sable de mouillé.
Ce jour-là ils devaient tous porter des lunettes noires.
Ou des lentillesde contact.

- S’il te plaît, on le fait ici et je t’achèterai cette bague que tu veux tant.

- Vraiment, tu te fous de moi, c’est pas la bague que tu veux acheter, c’est moi, pas question !

Je me dis que j’ai pas gaspillé soixante kilomètres d’essence, une demi-journée à faire les courses pour m’entendre cette réponse.

- Fais-moi ce petit plaisir, ma chérie, après on rentre...hein ?

Je crois déceler quelques bons signes prémonitoires.Elle se gratte le genou et se mord les lèvres.
J’éteins les phares.
La pluie a cessé de tomber.
C’est encore un bon signe.

- Bon je le fais.. mais entre les portières…

- Non, il y a un petit jardin qui n’est pas fermé près de l’église.

- T’es pénible quand tu t’y mets.

- Y en a pas pour longtemps, juste pour me faire plaisir…

Nous y sommes.
J’ai l’impression folle que ma tête va exploser.
Elle défait son jeans serré, se déculotte.
Elle pisse très vite en mouillant son string.

- Ca te fait bander, mon amour ?

Sur le moment, ces fesses blanches , ce cul parfait, ça m’aurait fait bander.
Je voulais même y mettre mon doigt pour le caresser.

Puis trois ombres sont sortis du bosquet.
Il y avait deux hommes et une femme.
La femme a dit : « Salope, file ton sac à main ! » et les deux hommes m’ont dit qu’ils allaient se faire une tournante.
Je leur ai demandé ce que c’était qu’une tournante. Ils m’ont demandé de fermer ma gueule à moins que je ne veuille participer.

Poli, j’ai répondu que je n’étais pas enclin.

- Enclin ? Qu’est-ce tu baves connard ?

Je ne bavais rien.
Simplement leur expliquer.
Mais ils n’ont rien voulu comprendre.
Aux alentours, j’entendais des chiens hurler.
Le tocsin de six heures résonnait.
A la fin de la tournante, ma femme était morte.
La fille lui avait tranché la gorge.

Les types étaient déjà partis pensant avoir accompli leur destin.
La fille m’a détaché les mains.
Elle tenait une canette de bière dans une main, un couteau dans l’autre.

Cinq ans après, lors du procès d’assises, le président de la cour a essayé de me faire taire.
Face à moi, dans le box, elle me regardait, presque ironique.

- Tu n’es pas une salope ! Tu es une putain ! C’est toi qui as tout manigancé !

Les deux types avaient les yeux baissés et ils chialaient.
L’avocat de la défense , tout le long de sa plaidoirie, avait dit que j’avais des problèmes avec les femmes.
Entre deux gendarmes, on m’a expulsé du tribunal.
Après une expertise psychiatrique, ils m’ont enfermé trois mois.
J’ai expliqué aux infirmiers que je connaissais les poèmes de Verlaine par cœur.
Ils se sont énervés, ils m’ont mis la camisole, ils m’ont bourré de médicaments.

Trois mois que je suis sorti, je n’arrive plus à me servir de ma main pour écrire.
Je retourne chaque jour à l’église.
Je n’ai plus de boulot ni de conscience.
Le curé m’a dit qu’il avait besoin d’un bedeau.
Ça tombe bien.
J’irai toujours pisser derrière l’église.