Rencontres

Le 16/04/2008
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par Carc
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Thèmes / Saint-Con / 2008
C'est fun ce truc. Je sais pas si c'est de la maladresse ou si c'est fait exprès, mais j'ai trouvé très drôle cette histoire de viol qui tourne à la baston. Personnages caricaturaux, répliques de merde et violence cartoonesque au programme. Moi j'adore, on dirait un dessin animé comique. Pas de volonté de choquer ou de taper au bide, juste un sain divertissement à base de cutters et de coups de poings.
Pourquoi il y a toujours autant de gens dans ce bus?
Peut-être parce qu’il est 17h20 et que je ne suis pas la seule dégénérée à finir mon boulot abrutissant dans ces eaux là, certes. J’ai quand même réussi à trouver une place assise, c’est déjà ça. À côté de moi, un vieux beauf en marcel rote sa bière, tenant fermement une canette atlas dans la main. Putain de pauvre! Il pue, son déodorant a visiblement rendu l’âme l’année dernière. Les taches brunâtres sur sa putain de chemise à carreaux, vraisemblablement lavée pour la dernière fois lors du déluge, me dégoûtent. Toute cette personne me dégoûte, ses cheveux graisseux, ses lunette double-vitrage datant d’avant la guerre… Tout!

Il tortille du cul pour se vautrer un peu plus confortablement dans le siège. Ce dernier gémit. Ses yeux porcins commencent à me fixer. Je vois son regard descendre de mon visage à ma poitrine, puis remonter à ma bouche. Insupportable! Le vioque prend une gorgée de bière. Une bonne moitié de la gorgée s’en va se perdre dans sa barbe de trois jours. Il recommence à me fixer. Je détourne la tête , préfère regarder le petit connard en scooter qui roule à côté du bus en se croyant beau. Surtout ne pas montrer à ce frustré quinquagénaire que je l’ai remarqué.

“Vous me rappelez ma fille”. Il a une fille, lui? Malgré moi, des images se dessinent. Une bouteille d’alcool, une vaste envie de se faire sauter dans une île inconnue avec lui et personne d’autre à 30 000 kilomètres, un mariage sensé être blanc pour avoir un droit d’asile en France, une baleine acnéique de 300 kilos voulant à tout prix ne pas finir sa 30e année consécutive de célibat sans savoir ce que c’est qu’un orgasme… J’ai soudainement envie de vomir.

“Non, vraiment, vous avez ses yeux.”
C’en est trop, je réponds.
“Vraiment?
-Ouais, elle est magnifique. Si j’étais pas son père, je me la ferais bien”
Sous-entendu : Je vous baiserais bien. Quelle classe! Je détourne les yeux, continue de regarder par la fenêtre.
“En plus elle a de ces nichons, je vous dis pas”. Je préfèrerais pas pour le coup. “Je l’ai vu à poil l’autre jour, en train de se faire limer par son mec. Et bien je vous dis pas, c’est une salope.” Scoop info. Si ce con chope une érection, je lui coupe les couilles, c’est décidé.
“Des pipes comme ça on n’en voit pas dans les films de cul!” Rire gras. “Vous aimez le sexe, vous?” Ne pas répondre. Se concentrer sur le roumain faisant la manche au feu rouge. “Moi, j’adore. J’adore sentir mes couilles frapper contre la chatte d’une femme. Ce que je préfère, c’est les étudiantes. Surtout quand leurs minous sont rasées.” Comme si toi, pauvre nœud, tu serais capable d’attirer une salope pas trop moche sans GHB ou liquidités nettes d’impôt à la clé. Sombre con!

“Vous avez un copain?”. Non. On va lui dire que je suis lesbienne.
“Ah, putain, ça m’a toujours fait fantasmer, les gouines!” Et merde! J’aurais dû m’en douter en même temps. On est beauf jusqu’au bout ou pas du tout. Je me lève pour quitter le bus. L’obsédé me malaxe le cul en passant. Je lui fous une beigne. Il se tient la joue quelques instants, rigole. Me suit.

Deux cents mètres avant mon chez moi. Je sens son haleine dans mon dos. Ne pas se retourner.

“J’aime les femmes comme vous, qui ont du caractère”. C’est ça. Moi aussi j’ai toujours eu un faible pour les routiers divorcés qui tentent, pendant que je marche, de me soulever la jupe. Je me retourne, il me rentre dedans, prend ça comme une proposition, tente de m’embrasser. Je lui mords la lèvre, lui en arrache un bout. Ne pas vomir. Il gueule. “Putain de salope!”. M’entraîne dans une ruelle. Me fous un pain. Je chancelle. “Tu vas payer sale pute!”. Me crache à la gueule. Commence à me déshabiller.

Mais c’est qu’il sait gueuler le pourceau. Je lui tourne les couilles d’un coup sec. De l’autre main, je fouille mon sac à main. Cutter. Bien, on va s’amuser. Il me regarde d’un air apeuré. Fais le fier, ducon, j’aime ça. Circoncision artisanale pour commencer. Il se débat. Fallait pas, grâce à toi j me suis loupé. Je détache son gland tout entier. Il pleure, se tortille sur le sol. Je range soigneusement l’extrémité de son sexe dans ma boite de maquillage. Je m’en ferais un collier, connard. Je m’achèterais une chaîne et je l’ornerais de ton gland. De ton gland et de tes couilles. Content?

Briquet. Pubis. Toi qui aime les chattes rasées, tu vas voir, tu vas adorer la suite. Odeur abominable. Je vomis sur la chemise à carreaux. Les litres de gerbe que je retenais depuis le moment où je me suis assis à côté de lui s’échappent de mon abdomen et se mélangent aux taches de bière, de bave et de foutre. Le cutter se plante dans sa chair. Une fois. Deux fois. Trois fois. Quatre fois. Cinq fois. Mon talon aiguille lui transperce l’œil droit. Il ne gueule plus. Le cutter lui entaille la gorge. Un mince filet de sang s’échappant de son claque-merde teinte ses joues. Le maquillage te va si bien, mon amour. Je lâche le cutter. Mes mains lui ouvrent la bouche. Une dent saute. Deux dents. Trois dents. Mon pied dans ses couilles. Extase. Le frapper, encore. Lui casser le nez à ce porc. Lui briser les côtes une à une. Mon poing serré s’abat sur son thorax. Scène Shakespearienne. Pire, Wagnérienne. Briquet. Cheveux. Briquet, chemise. Briquet, Couilles. Briquet, Jambes. Les poils du porc se calcinent. Je commence à gueuler. Le tuer. Le tuer et le retuer. Le tuer trois fois. Le tuer trois fois et éteindre son corps en lui pissant à la gueule. Ses yeux de pourceau se sont figés, ses mains sales se sont immobilisés. Mon talon lui transperce l’abdomen. Lui fait éclater la panse. Mes ongles lui arrachent la peau crânienne caramélisée. Mes dents se serrent, mes doigts pénètrent son abdomen par une des multiples encoches générées par le cutter. Je les écarte. La peau se déchire, exposant ses tripes. Mes poings s’abaissent. Se relèvent s’abaissent. Lui éclatant la vessie comme on éclate un ballon de baudruche. Lui arrachant le sternum, lui transperçant les poumons. De son ventre il ne reste plus qu’une bouillie infâme. Les mouvements de mon corps accompagnent mes mains afin de leur faire gagner en vigueur. Je te baise, connard. Je te baise et te rebaise. Enculé. Sale petite merde. Va te faire foutre! Des larmes de rage coulent le long de mes tempes et s’abattent sur sa prostate. Plotch. Plotch Plotch. Ma vision devient floue. Noir.