Whitehead

Le 22/05/2008
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par Absinthe
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Thèmes / Obscur / Humeur noire
Aaaah, le petit texte colérique avec récit de vengeance pulsionnelle à la clé, un grand classique. C'est tellement commun. Le coté rageur du texte est foiré, à cause d'une écriture trop lisse pour être spontanée, par contre les inévitables scènes gore sont plutôt bien réussies, outrancières et débiles comme on aime. La petite originalité du texte se trouve vers la fin, avec un dérapage mystique intéressant.
Je t’ai tellement haïe. Aujourd’hui plus encore. Ca n’a rien de subjectif ; tu ne m’a rien fait. Tu es simplement détestable.
Comme d’habitude, je t’imagine l‘œil mi torve, mi diabolique, la bouche inexpressive et incisive, ton long nez cassé et tes pommettes anguleuse : tu es laide. Et pourtant ils ne parlent que de toi, louent ton corps, tu les fascine et me dégoûte. Ton visage n’exprime rien, peut-être une misanthropie dédaigneuses, à condition de déceler dans le bleu de tes yeux un éclair d’humanité. Je te visualise si bien ! Je t’ai tellement observé pour trouver la différence que tu portes. Ta laideur est moyenne, avec intensité. Tes manipulations de nymphomane perverse les ont tous poussés à te baiser. Je voudrais savoir quel regard tu a posé sur eux au moment précis où ils ont joui. Je vais t’arracher les yeux, mais pas les deux en même temps, non, je vais extraire un seul globe oculaire d’abord, je veux que tu regarde ton œil bien au fond, je veux que tu comprennes ce que c’est que de te regarder dans les yeux . Ca va se passer très lentement. Après avoir pansé ton œil, je t’arracherais les bras, en te coupant les doigts, par phalanges, puis la main entière. J’ai prévu de finir en sciant au niveau du coude, ainsi que tout le matériel nécessaire à une cicatrisation rapide, afin que tu soit encore consciente lorsque j’introduirais tes bras flasques dans ton vagin et ton anus, je mêlerais dans ta bouche tes doigts à mon sexe, et si tu ne pleures pas encore, ce seront des larmes de sperme qui viendront te purifier. Seulement alors, avec mes dents, je modèlerais ton âme en un papillon sarcophage. Tu vivra, même après ça. Plus jamais tu ne plantera tes ongles dans leur dos, ta lutte sera convalescence vers la mort et ta vulve le fruit confit d’une dégénérescence sexuelle commencée dès la perte de ta virginité, incandescente, et très largement en descente. Martyre convertie malgré toi, tu deviendra un déesse épurée et infirme. Tu vivra longtemps.

J’ai posté cette lettre sur La Zone car je sais que tu y consulte souvent les articles édités, t’identifie à certains de leurs personnages. Tu trouves ça cathartique de jeter sa rage sur le papier, moi, ça ne me suffit plus, j’ai besoin d’action viscérale. Je te retrouverais, et ferais ce que je viens de te promettre. Je suis simplement passé de ton coté pour te sanctifier.