Léonie ou le sens de la crête

Le 19/10/2008
-
par Lembaumeur
-
Thèmes / Débile / Vie quotidienne
Enfin un texte qui parle d'un canard, enfin, d'une jeune canne, plus précisemment. D'une jeune canne punkette un peu perdu, même. Mais tiens, ça me rappelle une fois ou j'étais allé à la fête foraine avec une punk, et ben, heu. Ouais non rien, on a juste mangé une glace. Bonsoir c'est Mossieur_Yo, bienvenue sur la duck-zone, car la zone, c'est un bon coin(-coin). Les tentatives des vieux réactionnaires pour freiner la révolution canarchiste ne sont que des successions d'échecs risibles et pathétiques, et même le retour de nihil ne pourra mettre fin à l'invasion divine qui nous rendra notre fierté et notre trône, sur la terre et sur les cieux, à nous, jeunes canards plein de fougue et d'espoir. Gloire à Jésus-Coin. Gloire aux galinacés. DAFFYDUCKPOWA, MOTHERDUCKER.
« C’est nul. La vie est nulle. Longue suite de nullités blanches ou colorées. Nullités fleuries, nullités glauques, nullités nulles, nullités ensoleillées ou nuageuses. Nullité : Manque total de valeur, Absence de toute qualité, et particulièrement d’intelligence. Définition abrégée et plus que suffisante. Définition nulle d’un terme nul. Quand on pense à l’intelligence dont la nature a fait preuve pour produire tant de bêtise ! Heureusement qu’elle n’a pas de conscience, la nature, car elle aurait les boules. »
Léonie avait ainsi versé sa première contribution au grand livre du monde, mettant en application sa décision de devenir une écrivaine nihiliste. Elle trouvait ça sexy. Elle ne savait pas vraiment ce que ça voulait dire, mais tant pis, ça sonnait bien, ça sonnait trash. Léonihiliste.

Léonie avait une longue crête rose qu’elle passait trois plombes à sculpter, à décolorer, à figer. Elle devait bien faire vingt et un centimètres, oui, une bonne longueur de bite. Comme elle était brune, et qu’elle tenait au rose immaculé, elle devait se faire les racines toutes les semaines. Enfer de l’ammoniac ! Elle puait toujours un peu l’eau de javel, la Léonie.

Léonie avait un piercing au nombril, et plein partout ailleurs, jusque dans les coins les plus intimes. Celui au nombril était le plus intéressant, car Léonie était nombriliste. Une pauvre petite crevarde nombriliste. Celui du clito n’était pas mal non plus. Elle ne portait pas de culotte et il frottait à chaque pas contre la braguette du jean (slim, of course). Même par temps sec, Léonie finissait la journée trempée. Fallait voir ça ! Même les canidés cessaient de pisser quand elle passait, et ce n’était pas en rapport avec sa crête. Pour tout dire, ça couvrait même l’odeur chlorée colorée qui s’en échappait.

Léonie buvait de la bière à deux balles. Elle n’aimait pas la cervoise, mais elle se forçait. Ça collait sévère au personnage comme à la semelle. Elle s’était habituée, avec le temps. La cigarette, le joint, elle s’était même accoutumée à la néoprène. Perfectionniste petite crevarde, elle composait le personnage avec un soin méticuleux. Plus d’une fois, on avait repêchée sa tête du caniveau. Facile avec la crête.

Léonie et sa houppette allaient de conserve à la faculté de sciences sociales. Les études, elle s’en foutait. Seule une chose l’intéressait à l’université : le sexe. Malgré sa frigidité de poularde (de palourde ?), elle souhaitait s’adonner à toutes les expériences. Son personnage. Les amphis regorgeaient de jeunes étalons d’un côté, et de pétasses bien roulées de l’autre. Léonie piochait dans les deux tableaux et pas toujours successivement. Grâce à son bijou lingual, elle était réputée la reine du buccogénital, toutes tendances confondues.

Léonie dans son humide rêverie, a oublié l’heure ! Papa est venu la chercher, dans la grande limousine aux vitres teintées.

Léonie se dépêche, Papa n’aime pas attendre, sur les sièges en cuirs…

…sa petite gâterie.