La nuit noire (11)

Le 25/11/2008
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par Konsstrukt
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Rubriques / La nuit noire
Depuis que cette rubrique est devenue un simple catalogue d'atrocités répétitives, j'ai décroché. C'est de l'ordre de La Redoute, version membres arrachés et pus en bocaux. Le narrateur n'a plus l'air d'intéresser Konsstrukt, qui l'a laissé devenir une marionnette sans substance, sans psychologie. Il ne pense pas, il ne souffre pas, il ne se réjouit pas. Il bande, c'est tout. Il est chiant.
55 : 12

J’ai bourré sa chatte et son cul avec la chair décomposée de ma grand-mère et j’en ai aussi tartiné un peu partout sur ses plaies. Sous l’action des bactéries et des insectes, la chair de la vieille avait une consistance pâteuse et collante et elle se détachait en morceaux friables. Il s’en dégageait une odeur extrêmement fétide. Les mouches avaient envahi ma cave et se répandaient sûrement dans celles des autres et peut-être dans les appartements. Il ne s’écoulerait plus très longtemps avant qu’on ne découvre cette imitation de mon sanctuaire.
Florence a mis toute une nuit à mourir. Elle se tordait de douleur et gémissait. Je l’ai contemplée tout le temps de son agonie et me suis masturbé à plusieurs reprises.
J’ai surtout observé son visage. Ses yeux luisaient de fièvre et de terreur. A l’approche de la mort, ils prenaient une lumière particulière, une expression que je n’avais jamais vue avant, que j’assimilais à la conscience de mourir. Ce regard me fascinait et m’excitait sexuellement. Elle était pale et en sueur. Elle respirait par à-coups en produisant un son sifflant et fragile. Ses lèvres remuaient. J’ignore s’il s’agissait d’un mouvement involontaire ou si elle voulait parler. Je ne sais même pas si à ce moment-là elle avait encore sa raison, cependant le regard que je contemplais n’était pas celui d’une folle.
A la toute fin elle était enflée à un point que je n’aurais pas cru possible. Ses abcès avaient la taille de gros pamplemousse et la peau dilatée était livide. Du pus suppurait des plaies. Au cours des trois dernières heures elle ne bougeait plus du tout. Elle subissait de courtes pertes de conscience. Son système respiratoire paraissait attaqué par l’infection. Elle est morte de manière banale, sans cri, sans spasme, sans spectacle. A un moment, elle était morte, et c’était tout. C’était fini.
J’ai découpé son corps à elle aussi. Je n’ai pas gardé la tête qui n’en valait pas la peine. J’ai emballé tout ça, une nouvelle fois.

56 : 11

Je suis retourné tous les jours au supermarché pour retrouver la proie que j’avais repérée une semaine plus tôt. J’y restais du matin au soir en déambulant pour éviter de me faire repérer. J’ai mis trois jours à la retrouver. Quand le supermarché fermait, je rentrais à la maison et je nettoyais tout. Je faisais disparaître mes traces. J’étais précis et organisé. Les bons gestes me venaient naturellement, comme si j’avais tout appris. L’instinct, seulement. J’ai gardé le dentier de ma grand-mère. Sans raison. Tout le reste a dégagé. Je ne comptais pas rester ici. Pas ici, je ne pouvais pas. Plus tard, quand j’aurais le temps, quand tout irait mieux, je trouverai un abri et puis je construirai un nouveau sanctuaire. Mais il y avait des choses à faire avant. Pendant ces trois jours aucun voisin ni aucun flic n’est venu m’emmerder.
J’ai enfin retrouvé sa voiture un matin à onze heures. J’aurais pu attendre là mais j’avais trop envie de l’observer. J’ai posé la main sur le capot. Encore tiède. Elle venait d’arriver. Je me suis hâté d’entrer dans le magasin et j’ai vivement exploré les rayons. Je l’ai retrouvée aux alcools. Elle laissait errer son regard parmi les différents whiskies. Elle hésitait. J’avais envie d’elle. Je l’ai suivie un moment dans les rayons. J’ai voulu lui parler mais je me suis ravisé. Je la regardais faire.
Le temps qu’elle fasse la queue je me suis rendu à sa voiture. Je me suis branlé discrètement et j’ai éjaculé contre la portière du conducteur. Il y avait du sperme à moi sur la vitre et sur la poignée. Il se détachait de façon bizarre, blanc mat sur le métal chromé, et de voir mon sperme comme ça, j’ai rebandé aussitôt, fort au point d’être douloureux.
Elle est arrivée. Mon cœur battait très fort. Je ne savais pas si je parviendrais à lui parler. Je la regardais approcher. Elle m’a remarqué. J’ai souri. Elle a eu peur, instinctivement. Mon érection se voyait probablement.

57 : 10

Le sperme sur la poignée, et sa main dessus, ça me rendait dingue. J’ai essayé de lui parler. Je jure que j’ai essayé. Si elle m’avait répondu, si elle avait été gentille, peut-être que ça aurait changé quelque chose. Peut-être que tout l’avenir aurait été différent à partir de ce point. Mais au fond je ne crois pas. Et puis, je préfère ce que je suis devenu.
Je lui ai dit qu’elle me rappelait ma mère, qu’elle était belle, que ma mère était morte et qu’elle me manquait beaucoup. Ses yeux allaient de mon regard à mon entrejambe. Elle a blêmi et tourné la tête pour chercher du secours mais c’était trop tard pour elle. Sa main s’est détachée de sa poignée, je ne sais pas si elle a perçu une sensation d’humidité ou de collant. Peut-être a-t-elle éprouvé du dégoût, je n’en sais rien non plus. Je l’ai prise par le cou et j’ai serré assez fort pour qu’elle ne puisse pas parler. Elle s’est débattue et m’a cogné aux tibias et au visage. J’ai donné un coup de genou, sec, dans son ventre, et puis un coup de poing rapide à la tempe, pour l’étourdir. Personne n’a rien vu. J’étais essoufflé et malade d’excitation. J’avais presque la nausée. J’ai fouillé dans son sac pour trouver les clés, de l’autre main je l’étranglais toujours. Je suis monté côté passager.
Elle a commencé à revenir à elle dans la voiture, elle a tenté de m’attaquer, je lui ai tiré la tête fort, en arrière, par les cheveux et lui ai pincé un sein, tellement fort que j’ai cru lui avoir arraché le téton. Mes ongles ont creusé la chair tendre. Un peu de sang à travers son tee-shirt. Ses yeux ont reflété de la terreur. Je lui ai dit de rester tranquille, sinon je la tuais. Je lui ai ordonné de conduire. J’ai sorti mon couteau, un gros couteau de cuisine. Je l’ai appuyé contre sa cuisse. Elle a pleuré. J’étais en érection.

58 : 09

On a quitté le supermarché. Elle sanglotait. Je n’en pouvais plus. Après avoir roulé deux minutes, nous n’avions pas encore quitté la zone commerciale, je l’ai forcée à se garer sur à l’écart sur un parking. J’ai pris sa main. Je me suis masturbé avec, il m’a fallu moins de trente secondes pour jouir. Avec mon autre main, je pointais mon couteau sur son ventre. Je résistais à l’envie de lui pénétrer la chatte avec la lame. J’ai éjaculé sur son tee-shirt et son jean. Nous sommes repartis. J’étais nerveux. J’avais longtemps répété, j’y avais longtemps pensé, mais c’était comme une première fois et me branler m’avait détendu.
Nous sommes sortis de la ville. Elle me suppliait et pleurait. Sa voix n’allait pas. Je préférai qu’elle se taise. J’ai essayé de lui expliquer, mais elle ne comprenait pas ; il n’y avait que la menace et la violence qui fonctionnaient. Nous roulions sur une route départementale, je l’ai forcée à se garer à nouveau, je l’ai assommée d’un coup de poing en pleine gueule, je lui ai cassé le nez je crois. J’ai voulu la basculer à l’arrière, par-dessus les sièges avant, j’ai raté mon coup et sa tête a cogné la portière. Tout son corps s’est affalé à moitié sur les sièges et à moitié au sol. Tant pis. Si elle se réveillait avant qu’on arrive, je lui taperait encore dessus. Il y avait une trace de sang sur la vitre arrière.
J’ai roulé deux heures, traversé des villages. Elle s’est réveillée deux fois, la première fois elle a tenté de me faire perdre le contrôle du véhicule et j’ai du piler pour la tabasser. Son visage était complètement déformé. Elle vivait encore, je l’ai enfermée dans le coffre où elle s’est réveillée plus tard et à tambouriné en hurlant. Ca ne me dérangeait pas.
J’ai suivi un petit chemin qui s’enfonçait dans une forêt et puis je me suis garé et j’ai chargé Nicole sur mes épaules. J’ai continué à pieds.

59 : 08

Je l’ai laissée tomber à terre, elle est tombée sur le dos et ça l’a réveillée, elle a poussé un cri étranglé. J’ai frappé assez fort son visage et son cou avec mes semelles, en lui ordonnant de se laisser faire. Elle crachait du sang.
J’ai sorti mon sexe, arraché son jean sans qu’elle se débatte, arraché son tee-shirt, pincé et tordu ses seins, le droit avait saigné et le téton était tuméfié. J’ai violée. Sa bouche était pleine de sang et de terre. Elle sanglotait et essayait d’hurler. Je l’ai étranglée, encore violée, lardée de coups de couteau dans le ventre, retournée sur le ventre et violée par l’anus alors qu’elle se vidait de son sang, retournée sur le dos. Son ventre était plein de boue. Je l’ai regardée mourir et une fois qu’elle était morte je me suis déshabillé. Je l’ai découpée en morceaux, j’ai vidé le coffre de sa voiture rempli de sacs de courses et rangé à la place les morceaux de son corps, les jambes en premier, ensuite les bras, le bas du torse, le haut, enfin la tête. Je me suis rhabillé. Je suis remonté dans la voiture et j’ai roulé longtemps. Il faisait nuit. J’étais en sueur. A un moment j’ai fait une pause. J’ai sorti la tête du coffre et me suis masturbé contre sa bouche. J’ai forcé sa bouche pour qu’elle me suce et j’ai joui contre ses lèvres qui prenaient déjà une teinte violette. Je suis remonté en voiture. J’ai roulé encore. J’ai fouillé son sac pour découvrir son adresse mais je n’avais pas envie de me rendre tout de suite chez elle, je voulais rouler encore et laisser la tension redescendre. J’ignorais quelle serait ma réaction si je rencontrais des gens. Je ne voulais pas devenir dingue et faire un carnage. J’ai roulé toute la nuit. Mes pensées partaient dans tous les sens. Je réfléchissais aussi au moyen d’améliorer tout ça. Une méthode. J’étais électrisé par une excitation très forte et agréable.

60 : 07

Avant l’aube, je me suis arrêté sur une route que je ne connaissais pas. J’ai quitté la voiture pour marcher dans les champs. Je suis arrivé à une rivière étroite. Le ciel s’y reflétait. Je me suis assis là. Je me sentais apaisé. L’air frais apportait contre mon visage des odeurs boisées. L’eau, aussi, avait une odeur. Un léger vent couvrait sa surface de ridules. J’étais perdu dans mes pensées. Je pensais à mon enfance, à mon sanctuaire, à mon carton qui me manquait. Je repensais à mon père et me rendais compte que j’avais très peu de souvenirs de lui. Un jour il m’avait aidé à construire une grue en Légos, nous avions passé tout le dimanche à fabriquer cette grue, le lendemain, je l’avais démontée et j’avais pleuré de culpabilité.
J’ai entendu un oiseau lancer ses premiers cris. Sans raison un souvenir que j’avais totalement oublié m’est revenu. Mon père aussi avait eu des relations sexuelles avec moi. D’un coup, alors que je méditais au bord de cette rivière calme et que le l’horizon gris-mauve annonçait l’aube, tout le tableau s’est mis en place. Mon père me touchait quand j’étais enfant. Il s’est suicidé. Mon grand-père touchait ma mère quand elle était enfant. Il s’est suicidé. Il y avait quelque chose d’absurde là-dedans et aussi de logique. Elle n’avais pas bougé d’un pouce quand il s’était tiré une balle. Peut-être était-ce une explication. Peut-être pas. Ma grand-mère, la mère de mon père. Elle ne m’en parlait jamais, de mon père. De son fils. Est-ce qu’elle avait eu aussi des relations sexuelles avec lui ? Deux personnes qui ont connu cette expérience se rencontrent, s’aiment et font un enfant. C’est improbable. Ou alors, c’est parce qu’ils partagaient cette expérience qu’ils se sont aimés ? La vie est une succession de hasards. Cette femme en morceaux dans mon coffre, c’est un hasard et en même temps il y a des raisons. C’est embrouillé. C’est un mélange de cohérence de d’aberration. Un sens caché.