Marlène

Le 30/11/2008
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par Traffic
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Thèmes / Débile / Phénomènes de société
Je pensais que Traffic n'était pas humain. Lui qui nous poste des dizaines de textes de bonne facture, avec une régularité de métronome, sans jamais participer à la Kömmunauté. Un genre de bot russe qui raconte sa vie au lieu de spammer des url porno. Quelle ne fut pas ma surprise de le voir participer au thème imposé 'je m'évade de mon corps', avec un texte pondu en une heure sous la contrainte. Le résultat est tout à fait traffiquien : drôle, cynique, lisible. Bouffable quoi. Il aurait juste fallu enclencher le correcteur orthographique.
Marlène était une fille avec un petit nez retroussé et elle avait l‘air de ne pas toucher le sol quand elle marchait. J’avais essayé de l’approcher dès la première fête sur la campus. Les ricanements des autres, je les avais pris pour de la moquerie. C’était juste qu’elle était lesbienne. C’était foutu.

Marlène s’était rendu compte qu’elle était lesbienne en frottant le dos de sa copine de classe à la piscine. Elles avaient treize ans. Quand elle avait oséaventureusement ses mains de l’autre côté, l’autre s’était retournée, la dévisageant et elles s’étaient embrassés. Elles avaient de petits seins haut perchés, ceux de Marlène étaient un peu plus gros mais tout ça allait encore bien évoluer.

Plus tard elles s’étaient retrouvés dans la chambre de sa grande sœur. Elles avaient promis de ne parler à personne de ce baiser. Elles avaient dit « C’était cool. » et puis elles étaient parties dans un fou rire complice.

A seize ans, Marlène avait connu sa première expérience sexuelle sérieuse. Elle avait rencontré la fille sur Internet. Ca s’était passé chez l’autre. Une femme de vingt cinq ans. Leur relation avait duré trois mois. Ca laisse du temps pour apprendre pas mal de choses.

Ensuite elle avait rencontré des garçons pour essayer. Mais à chaque fois elle avait vomi au moment de passer à l’acte. Elle avait vomi sur la queue du capitaine de l’équipe de football. Il avait voulu la forcer mais elle lui avait dit que c’était une très mauvaise idée.

Toutes ces choses, elle me les avait confiés dès notre première rencontre.

J’étais tombé amoureux en retour et j’étais rentré dans ma chambre d’étudiant en faisant nombre de détours au volant de ma Toyota.

Marlène dansait dans mes rêves maintenant. J’essayai de l’inviter de plus en plus souvent. Mais elle voulait que je cesse de l’appeler depuis que j’avais tenté de lui prendre la main pour lui avouer mes sentiments profonds.

Elle m’avait moqué tout mes poils sur le torse et les bras et mes attributs de taureau. Elle se représentait les mecs comme des taureaux en rut. « Vous aimez le rouge et vous fondez sur vos proies pauvres imbéciles. Moi j’aime les peaux douces et les poitrines rebondies délicates. »

Je n’aura imagine une chose pareille avant elle. Mais jene pouvais faire autrement. Je me suis mis à suivre un régime aux œstrogènes. Au bout de deux mois, j’avais déjà les seins qui poussaient. Je m’épilais à la cire. Ma barbe ne poussait plus. A un moment j’ai du rester enfermé chez moi. J’avaos peur que quelqu’un s’aperçoive de quelque chose. Au bout d’un certain temps, elle m’avait téléphoné pour savoir si j’allais bien. On ne me voyait plus en cours. Je lui avais dit que j’avais des problèmes familiaux mais que je reviendrais dans deux ou trois mois.

C’était fini maintenant. Ca faisait six mois que j’avais commencé tout ça. J’avais des seins, des gros, et des jambes douces comme de la soie. Je regardais la photo de Marlène que j’avais manipulé pendant tout ce temps. J’espérais qu’elle aimerait et que je pourrai enfin me frotter contre elle.

Je lui envoyais un mail. « Ce soir, je reviens. Tu voudrais venir me voir ? «

Elle me repondit par un message plein d‘allant. Oui je veux te voir, j’ai des tas de choses à te raconter. Tu m’as beaucoup manqué. Qu’elle avait une surprise pour moi.

Ce soir là je choisissais ma tenue comme dans un rêve. J’étais dans la salle de bains et j’avais plusieurs soutien gorges. Mes seins rendaient un 90B je les caressais, quelle douceur. Mon visage, malgré sa carrure encore un peu masculine, était affiné par le maquillage. J’avais choisi un parfum Yves Saint Laurent.

La porte était ouverte quand elle arrivait. J’avais laissé la lumière baissée et seules quelques bougies illuminaient la pièce.

Ses pas me firent penser que quelques chose n’allait pas. J’étais dans la salle de bains en dessous sexy mais sages.

Ce qui clochait est qu’elle n’était pas seule. Comme dans un film de fantômes, je ressentais une présence anormale et négative. Je me rendais compte que je n’étais peut-être pas prêt à me montrer comme ça. Je faisais salope et elle était pure. J’avais du me monter la tête pour faire une folie pareille.

« Michel ? Michel ? Tu es là ? «
« Oui oui j’arrive. «

Ma voix était plus aigüe maintenant.

« C’est toi Michel. Ca va bien ? Tu es sur ? «

J’avais raclé ma gorge. « Oui. Je viens maintenant. »

Je n’avais pas l’intention de sortir comme ça soudain. C’était complètement délirant toute cette histoire. J’étais devenu une nana et même pas une vraie.

J’essayai de me saisir d’un peignoir, je pensai à me démaquiller en vitesse. Hop de l’eau. Du démaquillant.

Je n’en eus pas le temps. Elle ouvrait la porte et me regardait comme le monstre du Loch Ness. Avec fascination et horreur.

« Michel ! Tu es … Tu es… Tu es un Travelo ? «

Derrière elle, je voyais un homme du genre la quarantaine qui essayait de passer la tête.

« Ton ami a un problème ? «

« Non, non, je vais tout t’expliquer attends. C’est une blague. «

« Quoi tu t’es fait pousser des nichons pour me faire une blague. Moi qui voulais te dire que je n’étais lesbienne et que j’avais un copain. Moi qui croyais te faire une surprise… »

« Elle est belle ta copine, Marlène. » Il a pouffé.

Je l’ai regardé comme ça dans les yeux. J’ai eu un coup de foudre. Marlène a pali soudainement. Il était exactement ce que je voulais pour échapper à ma folie. J’ai senti les derniers vestiges de ma masculinité fondre en moi.

Nous nous sommes regardés et j’ai marché vers lui comme dans un rêve et Marlène, folle de rage, m’a filé un aller retour, quelque chose de sérieux. Ses yeux lançaient des flammes.

« Casse toi Salope, si tu touches à mon mec je t’arrache les yeux »

Ca y est, je venais de rentrer dans la confrérie des pouffiasses et rien n’aurait pu me rendre plus heureuse.