Genèse (1/??)

Le 29/04/2009
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par Heretik
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Thèmes / Obscur / Autres
Un accouchement et les premières heures d'une vie vus par les yeux du foetus. Bon, c'est pourrave comme concept, mais un zonard aguerri pourrait probablement en faire quelque chose (s'il avait que ça à branler de ses onze doigts). Sauf que là c'est un gnou qui est à la barre, et son texte se crashe dans une mare de boue, de style insipide et de rebondissements prévisibles. Comme d'hab, on a probablement affaire à un ado désoeuvré persuadé qu'on a du temps à perdre à le lire. Au moins celui-là ne nous raconte pas ses états d'âme et évite les débordements lyriques, c'est déjà ça.
Il était là depuis plusieurs mois dans cette obscurité moite, mais ce n’était qu’à l’instant qu’il venait d’en prendre conscience… Comment avait il put rester cloîtrer, replier sur lui même, si longtemps sans que l’idée de sortir de ce trou ne lui vienne ? Mais plutôt que d’y réfléchir, donc de passer encore du temps dans cette position inconfortable, les parois pressées contre son corps, il se décida d’agir !
L’issue de son enfer était proche, mais le chemin n’était pas aisé et le temps qu’il mit à atteindre la sortie en fut conséquent. Il se fraya un chemin avec les épaules et plus il avançait plus il avait l’impression que les murs se refermaient derrière lui, peu importe ce qui l’attendait derrière la porte… Il ne pouvait plus faire demi-tour !!!

A peine sa tête eut-elle franchit la porte qu’une lumière violente lui brûla les yeux, si bien qu’il n’y voyait plus. Et alors qu’il voulut prendre une inspiration sous le choc de cet aveuglement, il sentit quelque chose se déchirer sous sa poitrine, si bien qu’il ne put retenir un cri, puis des pleurs…

Il était à présent submergé par ces multiples souffrances qu’il n’essayait même plus de dissimuler, tandis qu’il sentait son corps endoloris soulevé, balloté, bercé dans les airs. Puis on le posa sur quelque chose de chaud, de mou, de doux. Mais cet apaisement fut bref… Alors qu’il allait sombrer dans un profond sommeil, il entendit de la voix chaleureuse de la masse sur laquelle il était posé : « Bonjour et Bienvenue à la Vie Eliam ! ». « Hérésie ! Songea-t-il, mon nom n’est pas Eliam mais… » Il avait oublié son nom et on l’en dépossédait en le baptisant : « Eliam »! Confronté à cette injustice il essaya de se plaindre, de clamer haut et fort son indignation, mais ce qui sortit de sa bouche ne fut qu’incompréhensible et devant l’affront de cette nouvelle trahison, il se remit à pleurer.

Et alors qu’il hurlait, il sentit la masse chaude lui mettre, il ne savait quoi dans la bouche. Surpris, il s’arrêta de geindre. Puis il se surprit à sucer ce qu’il avait dans la bouche et un liquide chaud en sortit. Il n’avait aucune idée de ce que c’était, tout ce qu’il savait c’est que c’était infect ! Mais il avait faim très faim après son internement, alors, résigné, il avala. Après ça, il ne put que s’endormir en espérant que cela n’était qu’un cauchemar…

Il ne sut jamais combien de temps il dormit ou même s’il c’était réveillé auparavant, mais il pût enfin ouvrir les yeux. Et ce qu’il vu ne le consola guère… D’abord tout fut flou, il ne distinguait que deux énormes masses sombres. Puis la masse nourricière lui apparut enfin. Elle était monstrueusement laide. Elle était blême, grasse, ébouriffé, mais malgré cette première vision, malgré le fait qu’il la trouvait plus qu’hideuse, il ne pouvait s’empêcher de la regarder avec affection. Pire encore, il se vit lui réclamer l’affreux appendice ridé qui lui donnait le liquide nauséabond. Lorsque sa vue ne fut plus obstrué par sa nourrice il observa autours de lui alors qu’on le portait dans son lit, le monde extérieure à sa prime-cellule n’avait rien de ce palpitant que lui décrivait ses idéaux, bien au contraire… Autours de sa couche tout était bleu et les murs étaient recouverts de créatures aux courbes arrondies et aux sourires niais. Au dessus de lui était suspendu diverses poupées de couleurs fluo et comme l’obscurité de sa chambre n’était jamais parfaite il ne pouvait fermer les yeux. Cruel paradoxe lui qui souffrait quelques jours plus tôt de ne réussir à les ouvrir. Et comme ces créatures pendus l’oppressait, de rage, il frappait dans ce théâtre morbide qui s’illuminait, tournoyait et émettait une plainte des plus désagréable…

A cet instant, il décida de fuir…

Son lit était entouré d’immenses barreaux lisses, il s’inquiétait de savoir comment il allait franchir l’infranchissable mais celle qui l’engendra lui donna quelques semaines plus tard malgré elle la solution.

Un soir alors que les ténèbres étaient déchirées de lumières dans un bruit assourdissant. Eliam observait avec attention ces ombres éphémères qui balayaient sa chambre de silhouettes mystérieuses mais alors qu’il était épris de ce pantomime que lui offraient les cieux, sa matrice entra brusquement dans la pièce. Et tandis que les murs ne faisaient que s’embellir de ce jeu de lumière, le visage de sa mère, lui, marqué des mêmes ombres devenait, en plus d’être hideux, inquiétant…
Elle le prit contre elle et le serra contre sa poitrine sans doute pour le rassurer. Lui qui s’émerveillait de l’orage, pris l’élan d’Amour de sa mère comme une agression. Il essaya de se débattre, sa matrice ne l’en serra que plus fort. Etouffé il se mit à pleurer, la masse génératrice ne relâcha pas l’étreinte et l’emmena dans sa couche…

Ce cruel quiproquo pédagogique ne fit que conforter Eliam dans l’idée qu’il avait de fuir.

Lorsque son âme vient à reprendre possession de son corps, il était seul, une douleur le parcouru… Il n’était en effet plus sur l’immensité mole et immaculé sur laquelle sa mère l’avait déposé la veille. Il observa autours de lui, la Liberté lui était offerte il n’était plus question d’escalader d’immense barreaux ou même de franchir l’infranchissable, certes il était entouré de mur mais une ouverture s’ouvrait enfin à lui. Elle donnait sur l’obscurité mais Eliam se méfiait de la lumière depuis sa première évasion…